Tous les ans, des centaines de millions de dollars en prêts sont utilisés pour financer des projets d'industries extractives, incluant le pétrole, le charbon et le gaz, des mégaprojets d'infrastructure et d'autres pour la production de biocombustibles qui sont nocifs pour l'environnement et qui exacerbent significativement le changement climatique. Les crédits sont octroyés à des gouvernements, principalement par la Banque Mondiale et d'autres IFI, et sont remboursés avec des ressources publiques, alors que les entreprises multinationales sont les principales bénéficiaires. De plus, la Banque Mondiale cherche maintenant à assumer un rôle prépondérant dans le financement mondial de la mitigation et de l'adaptation aux changements climatiques, ainsi que dans la promotion de « technologies propres » et de « développement propre ». Elle a ainsi lancé récemment les Fonds d'Investissement Climatique (FIC).Selon Lidy Nacpil, coordinatrice en Asie-Pacifique de Jubilé Sud - réseau de campagnes sur la dette, de mouvements sociaux et d'organisations de plus de 50 pays d'Amérique Latine et des Caraïbes, d'Afrique et d'Asie-, « les prêts qui furent utilisés pour imposer des projets ou des politiques nocives sont illégitimes ; ils ont constitué un facteur principal dans l'escalade de la crise climatique et ne doivent pas être remboursés. Les Institutions Financières Internationales comme la Banque Mondiale et le FMI assument une responsabilité centrale dans cette crise. Avec ce passé, le fait qu'elles aient maintenant quelque chose à voir avec des programmes pour le climat est condamnable. La notion et la conception des FIC de la Banque Mondiale, par exemple, sont aussi déficients que la Banque elle-même ».
Parmi les diverses activités à réaliser pendant cette journée, une déclaration signée par plus de 100 organisations du monde entier sera présentée à différents gouvernements et à la Banque Mondiale; de multiples forums et séminaires seront organisés, se centrant sur la relation entre la dette, les IFI et le Changement Climatique, comme au Bangladesh, aux Philippines et au Royaume-Uni. À Jakarta, en Indonésie, aura lieu une manifestation face aux bureaux locaux de la Banque Mondiale ; tandis qu'en Colombie, au Paraguay et au Brésil se dérouleront différents évènements sur la Dette Écologique et la Justice Climatique.
Pour les organisations qui appellent à la mobilisation pendant cette Journée, le changement climatique seul peut se résoudre si les gouvernements annulent et cessent de payer les dettes illégitimes, si est arrêté le financement de projets et de politiques qui exacerbent le changement climatique, si sont refusés les Fonds d'Investissement Climatique de la Banque Mondiale, si l'on cesse de financer avec des prêts les programmes pour le climat, et si sont payées des restitutions et réparations pour les dettes écologiques et historiques qui son dues aux peuples du Sud.
Le texte complet de la Déclaration sur la Dette Illégitime, les IFI et le Changement Climatique est disponible sur le site : http://debtweek.org/Contacts pour la Journée d'Action Globale contre la Dette Illégitime, les IFI et le Climat : Jubilé Sud
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