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Pétition : solidarité avec les défenseurs de Caimanes (Chili)

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Face au procès opposant la Mine Los Pelambres au président du Comité de Défense Personnelle de Caimanes et aux quatre avocats du Comité dans la IVème Région du Chili, nous, citoyens et organisations sociales et environnementales internationales, souhaitons exprimer notre plus vive préoccupation.

1. Le réservoir-décharge « El Mauro », construit pour recevoir les déchets toxiques de l’exploitation minière de Los Pelambres, propriété de la famille Luksic, est le plus grand d’Amérique Latine. Il occupe une superficie de 7 km de long, 1,5km de largeur et atteint 270 mètres de haut. Situé à 8 km en amont du village de Caimanes,  il porte atteinte à l’intégrité physique des habitants du village. Le mur de contention du réservoir, fait d’un matériau sablonneux non solide, risque à tout moment de céder soit au cours de précipitations importantes soit suite à un tremblement de terre de force supérieure à  8.5  degré sur l’échelle de Richter, deux probabilités importantes dans cette région hautement sismique et sujette à des pluies rares mais fortes. Dans un tel cas, les boues toxiques enseveliraient le village en seulement 5 minutes. 

Nous dénonçons également le fait que ce réservoir ait été édifié sur les nappes phréatiques approvisionnant en eau la vallée. Depuis la construction du réservoir de déchets miniers, la vallée du Pupio a vu ses cours d’eau s’assécher presque totalement, générant un état de stress hydrique insupportable pour les agriculteurs ; dans le même temps les ressources en eau s’accumulent en amont de la décharge, elles empêchent tout processus de séchage des résidus toxiques, et engendre de ce fait une contamination perpétuelle.

2. Le Comité de Défense Personnelle de Caimanes s’est opposé avec force et détermination à la construction de cette méga-décharge au-dessus de leur village. Au travers d’actions de résistance non violentes et d’une grève de la faim de plus de 80 jours l’année dernière, les habitants ont exprimé leur refus de la spoliation de leur eau et du mépris de leur droit sur leur territoire. Face aux actions de défense et de communication de la communauté de Caimanes, la Mine Los Pelambres intente aujourd’hui un procès au président du Comité de Défense et aux avocats du Comité pour le délit «d’association illicite » et de prévarication, soutenant que ces derniers ont créé un conflit artificiel pour en tirer un profit économique.

3. Nous regrettons que ce procès intervienne justement au moment où le Comité de Défense Personnelle avait intenté un autre procès contre la mine pour que soit reconnue et mise en  application la résolution de la Cour Suprême de Santiago de 2006 interdisant la construction de ce même réservoir-décharge. En ce sens, le procès intenté aux Défenseurs de l’environnement pour « association illicite » a pour conséquence évidente de faire taire les voix de la justice environnementale et d’intimider toute personne dans la Défense de ses droits fondamentaux comme celui de vivre dans un environnement libre de contamination et de disposer du droit à l’eau.

3. Conscients de l’inégalité des rapports de force et de l’insuffisance d’attention médiatique dont peut bénéficier un petit village victime d’un géant minier, nous appelons toutes les organisations à briser le mur du silence et à diffuser les informations à leurs réseaux. 

5.- Nous appelons à la responsabilité des institutions de l’Etat chilien : celle de garantir  la protection des citoyens face aux interventions envahissantes d’entreprises extractives qui privent la population de leurs droits les plus fondamentaux, comme le droit à disposer d’eau et le droit à vivre dans un environnement sain et sûr. Nous exigeons que les revendications des citoyens et des communautés face aux projets qui affectent leur territoire soient entendues et prises en compte. Nous rappelons que les autorités doivent agir pour le bien de la population et ne doivent pas céder aux pressions ni aux incitations des entreprises.

6.- Nous dénonçons la criminalisation de la protestation  sociale, la violence exercée par la police et l’impunité qui entoure ces faits graves. Nous refusons la loi « Hinzpeter » qui prétend punir avec des peines de prison ceux qui exercent leur droit de manifester.

7. Nous exprimons notre plus vive inquiétude face au risque que  le procès intenté par Los Pelambres instaure une base pour la violation systématique de l’état de droit au Chili. En ce sens, notre voix se joint à celle  de la citoyenneté consciente et souveraine qui réclame son droit à vivre dans un environnement non pollué, avoir accès à une eau non polluée et à pouvoir s’exprimer sur les atteintes à ces droits.

8. Nous avons connaissance du report de la date du procès, initialement prévu pour le 7 juin mais reporté à une nouvelle date qui sera communiquée le 28 juin. Les circonstances de ce report démontrent que, sans le professionnalisme, le courage et la détermination des avocats de Caimanes, ce procès se serait déroulé sans les témoignages et les preuves attestant des dangers du mur de déchets toxiques et de la contamination. Nous nous joignons à la voix des Défenseurs de Caimanes pour réclamer transparence et impartialité de la justice chilienne dans ce procès.

Merci de signer la pétition en répondant à ce texte par un commentaire en saisissant votre nom, prénom, ville, pays, profession et tout ce que vous souhaitez de plus. 

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Solidarite avec les defenseurs de Caimanes (Chili)

 

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