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Le droit à l’eau dans les communautés touchées par les activités minières au Pérou

Date de publication: 
Vendredi, 7 Décembre, 2012
Par: 
Marco Arana

Foro Internacional del Agua

Cajamarca 6 y 7 de Diciembre 2012
 
Par Marco Arana Zegarra[1] 
  

La Nouvelle Loi Générale des Mines promulguée par Fujimori en 1992 avait comme but de promouvoir et de stimuler le développement de l’activité minière au Pérou et son efficacité a été telle que pour la période 2007-2011 les exportations du secteur primaire sont venues à représenter, en moyenne, 70% de toutes les exportations, transformant rapidement le Pérou en le principal producteur d’or de l’Amérique Latine. Cependant, l’industrie minière est aussi la principale source de conflits socio-environnementaux, principalement hydriques, dans le pays.

L’EXPANSION DE L’INDUSTRIE MINIÈRE AU PÉROU:

Après Notre-Dame-des-Landes, le maintien de l'ordre public français s'exporte à Cajamarca

Date de publication: 
Dimanche, 2 Décembre, 2012
Par: 
Nato Guachi - ALDEAH

A défaut d'exceller dans la mise en œuvre d'une véritable transition énergétique, la France excelle dans un domaine bien particulier: le maintien de l'ordre public. Les résistants de Notre-Dame-des-Landes ont pu le vérifier à leur dépens, eux qui luttent contre un projet climaticide.
Les habitants du Pérou pourraient bientôt tester ce savoir-faire tricolore dont s’enorgueillissent ceux qui nous gouvernent...Le 5 novembre dernier, des militaires français spécialistes de l'ordre public se sont envolés de France en direction de ce pays andin.
Objet de ce voyage ? Former la police péruvienne aux techniques d'usage graduel de la force... Un beau programme qui prend encore plus de relief quand on sait que la destination précise de cette mission n'était autre que Cajamarca.

Cette province située sur les hauts plateaux andins du nord du Pérou est un lieu symbolique pour les défenseurs de l'environnement : depuis plusieurs années, la population locale lutte contre le projet d'une multinationale péruvienne-états-unienne qui envisage d'exploiter, à Conga, tout près de Cajamarca, une gigantesque mine d'or et de cuivre.

L'ouverture de ce méga projet minier aura des conséquences incalculables en menaçant gravement l’écosystème hydrique de la région ainsi que l’accès à l’eau potable de se habitants. Symbole de la politique extractiviste à l’œuvre dans cette partie du monde connue pour les richesses de son sous-sol, Conga est aujourd’hui l'un des conflits social-environnementaux majeurs en Amérique latine. Et aussi l'un des plus violents.

Eau et Extractivisme au FAME: du Nord au Sud, un modèle, des luttes

Le Forum Alternatif Mondial de l'Eau (FAME) ouvrira ses portes à Marseille du 14 au 17 mars. "Eau et extractivisme" est l'un des axes thématiques des ateliers et débats du forum : http://www.fame2012.org/files/eauext.pdf 

Mines, puits de pétrole et de gaz, plantations ou élevages industriels, barrages hydroélectriques géants…,- tous les jours, de nouveaux territoires sont transformés en zones de sacrifice destinées à fournir matières premières et énergie. L’exploitation à grande échelle de la nature et de ses « ressources » s’accélère de façon exponentielle dans les pays du « Sud », enfermés dans ce « rôle » depuis l’époque des colonies. Bouleversements sociaux et transformations culturelles inévitables, altérations souvent irréversibles des écosystèmes, pollutions aux effets dévastateurs pour la santé, - les impacts des industries extractives sont connus et dénoncés. Au Nord aussi, la prédation avance : la récente avalanche de projets d’exploitation d’hydrocarbures dans les pays occidentaux montre bien que, même si les contextes diffèrent, aucun territoire n’est définitivement épargné. Partout, au Sud, comme au Nord, éclatent des conflits entre populations victimes ou menacées, entreprises et pouvoirs publics. Dans de nombreux endroits de la planète, s’organisent des résistances, se structurent des mobilisations et naissent des mouvements populaires qui s’opposent aux « mégaprojets » d’exploitation de la nature.

« L’eau vaut plus que l’or », - proclament les graffitis sur les murs des villes et villages d’Argentine, du Pérou, de Colombie… et d’ailleurs, « Boire ou conduire, il faut choisir », - scandent les militants anti-gaz de schiste français. L’eau, qui « n’a pas de prix », est, presque toujours, au centre de ces combats. Continuellement, l’accès à l’eau, sa disponibilité ou sa qualité se voient directement menacés. Chaque industrie a son « livre noir». Les mines à ciel ouvert polluent les cours d’eau et les aquifères (produits toxiques et métaux lourds provenant de drainages acides), dégradent les zones de recharge hydrique, détériorent les glaciers et le permafrost. Dans des régions déjà victimes de stress hydrique, des millions de litres d’eau sont utilisés quotidiennement pour les activités minières au détriment des besoins des populations. L’extraction d’hydrocarbures de schiste requiert aussi d’énormes quantités d’eau. Chaque opération de fracturation hydraulique consiste à injecter dans le sous-sol entre 10 et 20 millions de litres d’eau, mélangée à du sable et des adjuvants chimiques, dont une partie seulement remonte à la surface et dont le retraitement pose de sérieuses questions. L’exploitation pétrolière a un lourd passif : pollutions de l’eau douce et de l’eau de mer, accidentelles (marées noires) ou systématiques (delta du Niger, Amazonie équatorienne ou péruvienne…) qui provoquent de véritables tragédies environnementales, sanitaires et humaines. Les grands barrages hydroélectriques sont à l’origine de la disparition des poissons de nombreux fleuves, ce qui équivaut à la destruction des économies locales basées sur la pêche. La liste est longue… 

Le terme « extractivisme » nous vient de l’Amérique hispanophone*.

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Brèves

Au Pérou, une entreprise française arrête de forer mais pas de polluer

Le pétrolier Maurel & Prom est mis en cause par des ONG françaises et péruviennes après son désengagement d’une plateforme en Amazonie. Cette société dirigée par Jean-François Hénin, l’ancien financier du Crédit lyonnais, condamné dans l’affaire Executive Life, a minimisé « les risques liés à l’utilisation de produits toxiques ».

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Assassinat de dirigeant des Rondas Campesinas de Yagen, Cajamarca

Ce lundi 28 décembre vers 9h du matin,Hitler Ananías Rojas Gonzales, 34 ans,  dirigeant défenseur de l'environnement a été assassiné de cinq coups de feu par des inconnus quand il se traversait les champs pour rentrer chez lui  à 20 mn du village de Yagen, district de Cortegana, provincea de Celendín, region Cajamarca.

Les habitants de Yagen informent que Hitler Rojas était un ferme opposant à la construction de barrages sur le fleuve Marañón à cause des impacts négatifs sur l'environnement et le déplacement des populations que provoquent la construction de ces méga barrages.

CONGA: nouvelles préocupantes

Le maire de Celendin, l’une des provinces directement touchées par le projet minier Conga[i], Coco Urquía (du MAS, le parti au pouvoir dans la región Cajamarca, parti de Gregorio Santos) se vantait pendant sa campagne électorale d’être un “défenseur de l’eau” et s’est fait élire grace à cette position. Récemment, il a déclaré qu'il “n’allait plus manifester pour l’eau puisqu’il était maintenant un membre du gouvernement” !!! Membre du gouvernement de Ollanta Humala qui a fait assassiner les 5 martyres de cette lutte, blessé des dizaines de personnes et poursuivi une centaine au moins de personnes?

Nouvelle violation des droits de la famille Chaupe par l’entreprise minière Yanacocha.

Malgré l'arrêt de la Cour d'appel à Cajamarca contre l'exploitation minière Yanacocha, celle-ci continue de prétendre que le terrain de la famille Chaupe est sa propriété. Non seulement Yanacocha continue de menacer la famille et mardi, des employés de l’entreprise minière, accompagnés par des effectifs de la DINOES, sont entrés illégalement dans la propriété familiale et ont détruit une partie de l’habitation.

Pour en savoir plus : http://www.aldeah.org/fr/non-au-projet-conga-perou

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Documents

Solidarité internationale avec Cajamarca

Date de publication: 
Dimanche, 2 Février, 2014
Par: 
Unitaire

Une campagne médiatique a été lancée dernièrement au Pérou contre le mouvement de solidarité internationale avec la population de Cajamarca (Andes Nord du Pérou), en lutte pacifique depuis trois ans, pour la défense de l'eau et de l'environnement, contre le méga projet minier « Conga » de l'entreprise Yanacocha (multinationale Newmont-Buenaventura-Banque Mondiale).

Ce projet d'exploitation minière à ciel ouvert détruira cinq lacs de haute montagne, 700 sources d'eau et 260 hs de prairies humides. Il constitue une menace directe pour la santé et la vie des habitants ainsi que pour l'environnement de cette importante région agricole péruvienne et contaminera tout le réseau hydrographique en aval, autant sur le versant Pacifique que sur le versant amazonien, avec un impact sur des milliers de personnes. Depuis trois ans, les populations concernées résistent de manière pacifique. La réponse des autorités a été la répression : en juillet 2012, cinq personnes furent tuées par la police et une cinquantaine furent blessées par balles. L'indignation provoquée par cette vague de violence avait alors soulevé l'ensemble de la population de cette région des Andes et suscité la solidarité nationale et internationale. Le méga projet « Conga » fut officiellement suspendu en août 2012.

Aujourd'hui, toutes les associations démocratiques, organisations sociales, collectifs, syndicats et personnalités étrangères qui manifestèrent leur indignation et leur solidarité avec Cajamarca, et dont les objectifs humanitaires ne peuvent être mis en doute, sont l'objet d'une campagne de dénigrement lancée dans la presse péruvienne.