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Intag, Equateur : non à la mine de cuivre à ciel ouvert

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Rio IntagLa zone d’Intag (environ 1680 km²) correspond à deux-tiers du canton Cotacachi, lui-même appartenant à la province d’Imbabura, située dans le nord-ouest de l’Equateur. Cette région, un réservoir de biodiversité unique au monde est également riche en cuivre. Depuis le milieu des années 1990, pour préserver leur terre et pouvoir décider eux-mêmes de leur avenir, les habitants d’Intag font front aux compagnies minières étrangères. L’exploration minière est dans un premier temps conduite par une filiale de Mitsubishi (Bishi Metals). En 1997, la résistance de la population pousse les Japonais à abandonner leur projet, mais dès 2004 l’entreprise canadienne Ascendant Copper Corporation rachète les concessions.

 

Les politiques de dérégulation des années 1990 et notamment le projet de "développement minier et de contrôle environnemental", financé par un prêt de la Banque mondiale et des donations étrangères, facilitent l'installation des multinationales. La nouvelle Loi Minière met en place des conditions pour "attirer les investissements privés" et transforme les ressources naturelles en objets de spéculation. 

L'étude d'impact socio-environnemental conduite par l'Agence Japonaise pour la Coopération Internationale (JICA) dévoile aux Intag protestaha bitants d'Intag les conséquences du projet minier : des dommages irréparables pour l'environnement (pollution des eaux et des sols, déforestation, disparition d'espèces...) et le déplacement d'entre 100 et 200 familles de 4 communautés pour faire de la place à la future mine.

Les communautés agricoles de la vallée s'organisent pour résister au projet minier. En 1997, le démantèlement par les paysans du campement  d'exploration de Bishi Metals aboutira au départ des Japonais.
Depuis l'achat des concessions par Ascendant (2004), la bataille est rude. L'entreprise canadienne, par le biais de ses nombreux sous-traitants, promet le "développement" mais multiplie menaces et agressions, et ne ménage pas les moyens pour casser l'opposition de la population à son pro jet.

 

 

En décembre 2006, une incursion de paramilitaires employés par l'entreprise tourne mal pour cette dernière: pris en otage par les militants anti-mine, les paramilitaires sont interrogés et retenus en otage. La condition de leur libération et les preuves collectées permettent aux habitants d'Intag d'obtenir du gouvernement d'Alfredo Palacio la suspension des activités de l'entreprise. La compagnie ne s'étant pas pour autant retirée de la zone, suite à de nouveaux incidents, le gouvernement socialiste de Rafael Correa réitère sa suspension en octobre 2007 et envoie des policiers pour protéger les villageois.

Malgré cette deuxième victoire, le risque de l'arrivée dans la zone d'une nouvelle entreprise est toujours présent. Tout au moins tant que la Loi Minière ne soit pas modifiée et que le droit des peuples locaux de décider du type de développement qu'ils souhaitent pour leurs régions ne leur soit pas garanti par le pouvoir central.

Alternatives

ApuelaPeu après le départ des Japonais, le canton de Cotacachi se proclame « Canton écologique » (2000). Le règlement du gouvernement local officialise ainsi le choix d’un modèle de développement socialement plus juste et respectueux de l’environnement que les communautés d’Intag mettent en pratique depuis le début de la résistance. De nombreuses alternatives à la mine voient alors le jour : écotourisme solidaire , production de café biologique et commerce équitable de produits locaux, constitution de réserves forestières communautaires, protection de bassins versants, etc. D’autres projets naissent de cette dynamique, comme un journal écrit par et pour les habitants d’Intag, une bibliothèque, une radio et aujourd’hui un projet de centre d’information qui permettrait aux jeunes de la vallée d’étudier à distance.


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