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Gaz de schiste en Algérie

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In Salah poursuit sa grogne anti-schiste dans la confusion, la police hausse le ton

Contrairement à ce qui a été annoncé dans le journal de 12h30 de ce jeudi 29 janvier sur la radio nationale, où a été rapporté que "les jeunes de In Salah ont levé leur campement", les protestataires continuent leur mobilisation contre le gaz de schiste deux jours après les annonces du président Bouteflika.

Jeudi, les habitants d'In Salah ont organisé une marche et tenu un rassemblement à la place "Somoud" pour la 29e journée consécutive alors que la police, jusqu'ici discrète, s'est montrée plus visible. Des centaines de personnes ont rejoint la marche quotidienne contre le gaz de schiste, devenue une habitude depuis presqu'un mois à In Salah.

Le comité des 22, représentant des manifestants, exige, afin de mettre fin à ce mouvement, l'installation d'une commission technique chargé du suivi et du contrôle des forages de gaz de schiste, rapporte le quotidien Liberté. dans son édition d'aujourd'hui.

“Nous sommes contents que Bouteflika décide de la fermeture des puits, mais il doit nous assurer quant à la mise en place d’une commission de suivi et de contrôle de ce processus. Notre souhait est qu’il y aurait au moins cinq techniciens de la région dans cette commission que désigneront les citoyens d’In Salah”, a annoncé Abdelkader Bouhafs, un des leaders du comité.

Louisa Hanoune et le gaz de schiste en Algérie: entre soutien et désinformation

« Comment ça se fait que nos docteurs, nos professionnels de la santé disent qu’il faut un moratoire [sur le gaz de schiste] et que le politicien Claude Williams [nous dise] : il n’y a pas de problème, faites-nous confiance. Moi, quand j’ai un problème de santé, je vais voir un professionnel de la santé, pas un politicien. » Nicole Richard, porte-parole du comité Notre environnement, notre choix, Canada.[ii]

El Watan a récemment publié un article qui expose le soutien de Louisa Hanoune à l’exploitation du gaz de schiste en Algérie[iii]. En affirmant résolument que les inquiétudes des Algériens à ce sujet sont « légitimes mais infondées », elle appelle la population à ne pas s’inquiéter car l’Algérie « dispose d’une loi sur les hydrocarbures à la hauteur ». Je pense au contraire qu’il est légitime de s’inquiéter… non seulement à l’égard de l’exploitation du gaz de schiste en Algérie, mais également à la désinformation et aux contrevérités avancées par Mme Hanoune pour légitimer cette pratique en Algérie.

La secrétaire générale du Parti des travailleurs avance que « le gaz de schiste est déjà exploité dans d’autres pays à l’image des Etats Unis et du Canada ». Rien que cette première citation mérite d’être décortiquée. De prime abord, Louisa Hanoune souhaite légitimer l’exploitation du gaz de schiste en Algérie parce que de grandes puissances (ex. États-Unis et Canada) l’ont fait. Consciemment ou inconsciemment, elle omet de dire que la France[iv], le Québec, la Hongrie, la Roumanie et la Bulgarie ont imposé un moratoire sur l’exploitation du gaz de schiste en raison des risques écologiques de la fracturation hydraulique. Par la même occasion, elle omet de mentionner que l’exploitation du gaz de schiste a été suspendue en Angleterre en 2012 dans l’attente d’études environnementales approfondies, ou encore que l’Allemagne a reporté sine die tous les projets d’exploration dans l’attente de conclusions des recherches d’un grand groupe de travail où universitaires, industriels et politiques ont été réunis.