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Agro-industrie

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Conférence du Professeur Rafael Correa à la Sorbonne : faire prendre des vessies pour des lanternes

Date de publication: 
Lundi, 11 Novembre, 2013
Par: 
Gérald LEBRUN

Conférence du Professeur Rafael Correa à la Sorbonne.
Ou, comme le grand illusionniste Rafael essaye de nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

La conférence a eu lieu le 6 Novembre 2013 au vénérable grand amphithéâtre de la Sorbonne.
Nous sommes arrivés à 16h30, et il avait déjà la queue, nous avons attendu environ 30 minutes avant que finalement on nous ouvre les portes.  Heureusement, malgré les nuages ​​menaçants, on a pu éviter la douche.
En arrivant à la porte, contrôle d'identité, contrôle des papiers et, bien sûr, l’indispensable invitation. On a dû également laisser au vestiaire nos sacs et autres serviettes...
Nous sommes enfin dans l’amphithéâtre, déjà 17h15, il faut attendre le début de la conférence prévue à 18H. Enfin assis, nous avons pu assister au ballet des agents, techniciens et cameramen.
Pendant que nous attendions, les organisateurs ont passé un documentaire touristique sur l'Equateur avec les images des merveilles que ce pays a encore, y compris les images de Yasuni. Ma voisine m'a demandé, c'est l’Equateur?  Oui madame, Quel joli pays, Oui madame et si vous voulez le connaître, il faut y aller maintenant, parce que dans 10 ans, cela ne sera plus la même chose.

Le public

Eau et Extractivisme au FAME: du Nord au Sud, un modèle, des luttes

Le Forum Alternatif Mondial de l'Eau (FAME) ouvrira ses portes à Marseille du 14 au 17 mars. "Eau et extractivisme" est l'un des axes thématiques des ateliers et débats du forum : http://www.fame2012.org/files/eauext.pdf 

Mines, puits de pétrole et de gaz, plantations ou élevages industriels, barrages hydroélectriques géants…,- tous les jours, de nouveaux territoires sont transformés en zones de sacrifice destinées à fournir matières premières et énergie. L’exploitation à grande échelle de la nature et de ses « ressources » s’accélère de façon exponentielle dans les pays du « Sud », enfermés dans ce « rôle » depuis l’époque des colonies. Bouleversements sociaux et transformations culturelles inévitables, altérations souvent irréversibles des écosystèmes, pollutions aux effets dévastateurs pour la santé, - les impacts des industries extractives sont connus et dénoncés. Au Nord aussi, la prédation avance : la récente avalanche de projets d’exploitation d’hydrocarbures dans les pays occidentaux montre bien que, même si les contextes diffèrent, aucun territoire n’est définitivement épargné. Partout, au Sud, comme au Nord, éclatent des conflits entre populations victimes ou menacées, entreprises et pouvoirs publics. Dans de nombreux endroits de la planète, s’organisent des résistances, se structurent des mobilisations et naissent des mouvements populaires qui s’opposent aux « mégaprojets » d’exploitation de la nature.

« L’eau vaut plus que l’or », - proclament les graffitis sur les murs des villes et villages d’Argentine, du Pérou, de Colombie… et d’ailleurs, « Boire ou conduire, il faut choisir », - scandent les militants anti-gaz de schiste français. L’eau, qui « n’a pas de prix », est, presque toujours, au centre de ces combats. Continuellement, l’accès à l’eau, sa disponibilité ou sa qualité se voient directement menacés. Chaque industrie a son « livre noir». Les mines à ciel ouvert polluent les cours d’eau et les aquifères (produits toxiques et métaux lourds provenant de drainages acides), dégradent les zones de recharge hydrique, détériorent les glaciers et le permafrost. Dans des régions déjà victimes de stress hydrique, des millions de litres d’eau sont utilisés quotidiennement pour les activités minières au détriment des besoins des populations. L’extraction d’hydrocarbures de schiste requiert aussi d’énormes quantités d’eau. Chaque opération de fracturation hydraulique consiste à injecter dans le sous-sol entre 10 et 20 millions de litres d’eau, mélangée à du sable et des adjuvants chimiques, dont une partie seulement remonte à la surface et dont le retraitement pose de sérieuses questions. L’exploitation pétrolière a un lourd passif : pollutions de l’eau douce et de l’eau de mer, accidentelles (marées noires) ou systématiques (delta du Niger, Amazonie équatorienne ou péruvienne…) qui provoquent de véritables tragédies environnementales, sanitaires et humaines. Les grands barrages hydroélectriques sont à l’origine de la disparition des poissons de nombreux fleuves, ce qui équivaut à la destruction des économies locales basées sur la pêche. La liste est longue… 

Le terme « extractivisme » nous vient de l’Amérique hispanophone*.

Argentine, le modèle du soja

    
Le soja a été introduit en Argentine dans les années 1960, au début de ladite « révolution verte », qui a généralisé le modèle d'agriculture intensive orientée à l'exportation, soutenu par les institutions financières internationales. En 1996, le soja RR (Soja Roundup Ready) fait son entrée sur le marché argentin. Semence OGM (génétiquement modifiée), il est particulièrement résistant aux épandages du désherbant Roundup, mis au point par la compagnie Monsanto. La culture du soja transgénique est donc inséparable de l'utilisation massive de cet « herbicide total » (c'est à dire non-sélectif), dont la principale composante active est le glyphosate (qui, à forte dose, peut s'avérer extrêmement toxique). En 2004, l'utilisation du Roundup a atteint approximativement 160 millions de litres et ne cesse de s'accroitre en raison des résistances naturelles développées par les plantes. Le recours au Roundup est d'autant plus indispensable que la technique de semis direct, utilisée pour les semailles du soja, consiste à introduire les graines dans le sol directement, sans passer par le labour (autrement dit, désherbage mécanique). Les semences OGM, la technique du semis direct et les épandages du Roundup sont trois composantes étroitement liées, formant un même paquet technologique, celui du modèle du soja.

Brèves

L'Equateur pourrait à nouveau autoriser les cultures OGM

L'Equateur, l'un des rares pays à interdire les cultures OGM, va-t-il revenir sur cette décision ? Le président Rafael Correa assure avoir commis une grave"erreur" en se privant de ces cultures qu'il promet désormais de relancer s'il est réélu lors de l'élection présidentielle de février, afin de lutter contre la pauvreté.

Documents

DYSTOPIA. Main basse sur l’agriculture

Auteur: 
Alexa Brunet et Patrick Herman
Date de publication: 
Jeudi, 19 Février, 2015

Une dystopie –ou contre-utopie– est un récit de fiction peignant une société imaginaire organisée de telle façon qu’elle empêche ses membres d’atteindre le bonheur et contre l’avènement de laquelle l’auteur entend mettre en garde le lecteur.

DYSTOPIA

Alexa Brunet & Patrick Herman
préface de Gilles Clément
31 photographies en couleurs

Main basse sur l’agriculture

« Le chambardement de la France paysanne est, à mes yeux, le spectacle qui l’emporte sur tous les autres, dans la France d’hier et, plus encore, d’aujourd’hui.» Ces mots de Fernand Braudel, publiés en 1986 dans L’Identité de la France, ne résonnent-ils pas encore de nos jours? Et l’histoire de ce bouleversement appartient-elle vraiment au passé ?
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, une lame de fond balaye les campagnes françaises: il faut nourrir une population épuisée et faire entrer le progrès dans un monde paysan jugé archaïque, voire arriéré. Progrès technique et progrès social semblent alors marcher de pair dans l’effervescence d’une «modernisation» menée au pas de charge. L’utopie se décline sous forme d’impératifs qui ne souffrent aucune discussion: de grandes unités produisent plus, à surface égale, que de petites et moyennes fermes  ; la production ne peut augmenter qu’avec l’élimination de nombreux paysans  ; les exportations permettent de nourrir la planète…
Un demi-siècle plus tard, le constat est amer: depuis les années 1970, 60% des agriculteurs ont disparu et, parmi les survivants, le suicide a un taux de prévalence de 20% supérieur à la moyenne nationale ; l’érosion des sols s’aggrave sans cesse avec la perte de la matière organique, indispensable à la vie ; des centaines de races animales se sont éteintes ; les pesticides se retrouvent dans nos assiettes et les algues vertes sur les côtes, le modèle agroalimentaire breton est en faillite tandis que la faim gagne dans le monde.
Rémi Fraisse a été tué par les forces de l’ordre le 25 octobre 2014 dans le Tarn parce qu’il s’opposait à un projet de barrage destiné à l’irrigation de monocultures de maïs. À Amiens, les opposants à l’usine des mille vaches ont été condamnés en première instance. Les tenants d’une agriculture intensive, industrielle et d’exportation défendent avec acharnement ce système à bout de souffle. Derrière la «modernisation» se dissimulait une industrialisation encouragée par l’État: l’utopie des années 1960 est devenue dystopie. Ce retournement, Dystopia le raconte par les mots et par les images: 2030 c’est déjà demain.

En librairie 19 février 2015

28 x 22 cm / 80 pages / cartonné / 28 euros

Contact presse et librairie : contact@becair.com - T. +33 (0)4 91 50 29 88
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