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Economie circulaire

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Cradle to Cradle Du berceau au berceau

L’expression cradle to cradle, du berceau au berceau, a été introduite en référence à l’expression cradle to grave, du berceau à la tombe, couramment utilisée en analyse du cycle de vie. L’expression du berceau à la tombe fait référence à l’impact environnemental total qu’occasionne un produit, depuis sa conception jusqu’à son démantèlement. Par contraste, l’expression du berceau au berceau revendique l’idée que les produits du démantèlement peuvent eux-mêmes être des matières premières et, finalement, permettre ce qu’on a appelé l’économie circulaire.

Le livre de William McDonough et Michael Braungart [1] propose une révolution dans la production industrielle qui, selon les auteurs, pourrait devenir entièrement verte. Qu’en est-il ?

Il n’y a pas de doutes que les biens qui sont produits aujourd’hui ont généralement de très graves défauts d’un point de vue environnemental. Il n’y a pas de doutes que les émanations, dans l’ambiance de nos maisons, d’un grand nombre de composés chimiques synthétiques contenus dans ces biens sont inquiétantes. Il n’y a pas de doute qu’une grande majorité de produits est destinée à finir rapidement dans les poubelles et sera incinérée ou mise en décharge, épuisant ainsi un peu plus les ressources naturelles non renouvelables et accentuant la pression sur le flux des énergies renouvelables. Des produits environnementalement mieux conçus pourraient certainement représenter une voie de grand progrès. Et tel est, il me semble, un objectif de l’économie verte.

Economie circulaire : La dynamique en marche dans l'Hexagone

En France, depuis un an, le concept d'économie circulaire est en vogue. Après une table ronde consacrée au sujet à la conférence environnementale, une conférence de mise en œuvre a eu lieu en décembre. Mais au-delà des discours, comment ce nouveau modèle de production est-il concrètement mis en œuvre ?

L’économie circulaire : on en parle aujourd’hui beaucoup mais où en est-on réellement en France ? « Il y a une réflexion dans tous les sens mais un manque de structuration nationale », estime François Michel Lambert, député EELV des Bouches-du-Rhône et initiateur de l’Institut de l’économie circulaire créé il y a un an et qu’il considère aujourd’hui comme « une caisse de résonnance » pour le concept avec ses 130 membres « venus d’horizons différents » (entreprises, ONG, écoles, etc).epuis un an en effet, il y a eu un « enchaînement politique » avec la conférence environnementale en septembre 2013 puis la conférence de mise en œuvre trois mois plus tard qui a débouché sur le lancement de plusieurs groupes de travail sur l’amélioration de l’efficacité des ressources et des stratégies industrielles et territoriales notamment. C’est aussi l’un des objectifs de la « France 2025 », portée par le Président de la République. « Il y a clairement eu une accélération. Des opportunités se font jour mais tout reste à inventer dans cette révolution que je compare souvent à celle d’Internet.», constate François-Michel Lambert. D’autant que tout le monde ne parle pas forcément de la même chose. « Nous constatons qu’il y a souvent un mélange de nombreux concepts pour évoquer l’économie circulaire. Les discours restent très orientés « déchets » ou « recyclage » alors que cette vision est très réductrice », souligne ainsi Nathalie Boyer, la directrice générale de l’association multi-acteurs Orée  qui a fait de l’économie circulaire – qu’elle souhaite « globale, systémique et intégrée »- l’une de ses priorités pour l’année 2014. Fixer un cadre commun, avec des indicateurs fiables…c’est donc bien la première urgence.

Economie circulaire : Les différentes approches à travers le monde

L'économie circulaire fait l'objet d'une loi dans plusieurs pays du globe, depuis une dizaine d'années déjà. Une étude du commissariat général au développement durable publiée en janvier propose une comparaison internationale de ces politiques. Les auteurs, Richard Rouquet et Doris Nicklaus, nous aident à décrypter les enseignements à tirer des quatre pays étudiés : le Japon, la Chine, l'Allemagne et les Pays-Bas.

Novethic. Pouvez-vous brosser un rapide tour d’horizon de l’économie circulaire dans le monde ?

Richard Rouquet : D’abord, il faut préciser qu’il n’existe pas de définition homogène de l’économie circulaire. Chaque pays privilégie certaines orientations. La Chine accorde beaucoup d’importance aux technologies propres et à l’écologie industrielle, alors que le Japon privilégie le recyclage et plus récemment le principe de proximité et de prévention des déchets. Les Pays-Bas ont, eux, une approche « chaîne de la matière » qui vise à limiter l’impact sur l’environnement tout au long de la production. Par ailleurs, certains thèmes sont peu ou pas abordés comme l’économie de la fonctionnalité ou l’allongement de la durée de vie des produits.

Doris Nicklaus : Bien entendu cette étude n’est pas exhaustive. Outre les quatre pays étudiés, il existe des choses intéressantes au Royaume-Uni qui vient de lancer un programme national sur la symbiose industrielle.

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Comparaison internationale des politiques publiques en matière d’économie circulaire

Le schéma linéaire « produire, consommer, jeter » du système économique traditionnel atteint ses limites : d'ici une trentaine d’années, la population mondiale aura augmenté de 2 milliards d'individus, et d'ici une quinzaine d’années les classes moyennes compteront 3 milliards de personnes de plus. Si nous continuons d'utiliser les ressources au rythme actuel il faudrait plus de deux planètes pour satisfaire nos besoins. Il est temps de changer de paradigme et de réduire notre empreinte écologique en accélérant la transition vers un système économique plus circulaire, et plus généralement vers une économie plus efficace dans l'utilisation des ressources et sobre en carbone. 

Dans ce contexte, les démarches d’économie circulaire font depuis ces dernières années l’objet d’une attention grandissante des pouvoirs publics et des acteurs économiques car elles répondent à une nécessité tant sur le plan économique qu’environnemental, pour faire face à la raréfaction des ressources et à l’envolée du prix des matières premières, mais aussi aux incidences négatives, notamment climatiques, de nos modes de production et de consommation.