"Pour l'instant, nous ne faisons qu'explorer" tenteront de rassurer les promoteurs du projet minier. En effet, même si à terme l'entreprise pliait bagages sans avoir trouver de gisement à son goût, elle aura spéculé en bourse sur la valeur de son projet minier depuis des marchés qui sont taillés sur mesure pour les pratiques improductives de cette économie-casino. Croyez-moi, c'est déjà ce que font les actionnaires de la société Variscan.
Les impacts économiques dits "positifs" que les sociétés minières mettent en avant (créations d'emplois et retombées financières, par ailleurs éphémères) ne pèsent jamais lourds dans la balance face aux pollutions de nappes phréatiques en métaux lourds, aux destructions des rivières par les drainages acides, aux empoisonnements du bétail et des cultures, aux effets qu'ont sur la santé publique la consommation d'eau polluée ou encore la respiration de poussières ... ou bien encore face aux plantureux bénéfices réalisés par les entreprises au terme de juteuses opérations d'achats d'actions, ou plus simplement de la vente du cuivre, de l'or ou d'autres minéraux extraits. Sans compter qu'au niveau départemental, nos économies pourraient se retrouver piégées dans une logique similaire à celle d'un pays exportateur de biens primaires : l'exploitation industrielle de métaux est une activité hautement technologique et destinée au marché national et international. En Sarthe et en Mayenne, elle produira une enclave économique qui ne se connectera pas aux circuits locaux de production d'une manière satisfaisante.
Rappelons de surcroît qu'à l'échelle internationale, les sociétés minières sont expertes en évasion fiscale et font transiter le plus souvent leurs bilans comptables par des paradis fiscaux, privant ainsi les gouvernements des fameuses et tant attendues retombées financières. Elles opèrent à partir de juridictions (comme en Australie ou au Canada) où elles n'ont aucunes obligations quant à la divulgation des informations pertinentes sur la nature de leurs actifs, et n'ont aucun comptes à rendre quant aux conséquences de leurs activités. Elles sont capables aussi, de part leur puissance financière, d'influencer bien des gouvernants, afin qu'ils conduisent des politiques publiques et conçoivent des lois en accord avec leurs intérêts… En matière d'exploitation de « ressources naturelles », notre imaginaire colonial a parfois tendance à réserver l'exclusivité de toutes ces fofaitures à « d'incorrigibles » dictatures africaines ou encore à des « républiques bananières » enlisés dans une corruption rampante. La criminalité économique associée à l'exploitation de ce type de biens naturels n'a malheureusement pas de frontières.
Enfin, cher-e-s élu-e-s, je vous demande donc de bien considérer les conséquences tout aussi inévitables que dramatiques que l'arrivée d'une société d'exploration minière étrangère comme Variscan implique pour le bien public de nos départements et celui des français en général. Sa portée pourrait être historique, Le PER de Tennie étant une première depuis bien des années dans notre pays, qui pourrait se muer rapidement en un -fâcheux- exemple à suivre. Je vous demande de bien mesurer le poids que vous pouvez peser face au virage qu'on s'apprête à prendre avec l'implantation de cette activité industrielle éphémère et prédatrice. Dans ce nouveau virage, je ne peux pas croire que mes élu-e-s sarthois et mayennais prennent le risque d'une fatale sortie de route.
Je vous fais donc confiance pour promouvoir d'autres industries bien plus porteuses en matière de génération d'emplois sécuritaires et stables, équitables et égalitaires, en matière d'activités productives pérennes et fécondes pour le tissu social, en matières d'activités qui n'hypothèquent pas l'environnement de nos générations futures, en matières d'activités orientées vers la poursuite du bien commun.
William Sacher
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Reportage vidéo : http://www.aldeah.org/fr/nouvelles-mines-dans-la-sarthe
Cyber-action : http://www.aldeah.org/fr/cyberaction-non-au-permis-d...
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