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Compte-rendu de l’atelier-réunion (8 juillet 2012, lancement de l’appel Minga à NDDL)

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Présentation de la démarche (fondements et pistes pour organiser le travail) ß Compléter

Précisions : l’idée est de trouver une façon de dégager du temps et non pas en faire perdre ; ce n’est pas un nouveau projet pour lequel il faut trouver du temps, mais quelque chose qui doit permettre d’en gagner. C’est un appel  à moins de dispersion, à plus de coopération et de mutualisation, qui part du constat que nous sommes toujours trop peu nombreux dans chacun de nos mouvements et que notre diversité se transforme parfois en dispersion en desservant nos propres objectifs.

Objectif de l’atelier : réfléchir sur les modalités que pourrait adopter la mise en pratique du principe de la minga.

Résumé des interventions  ß compléter

-            Consensus :

  • Ne pas être en compétition (et en « guerre des chapelles »), apprendre à travailler ensemble
  • nous sommes tous submergés par nos priorités et nous manquons de forces ; d’où l’intérêt de nous relier et de l’entre-aide
  • Besoin d’un outil (informatique) de mutualisation des moyens, ressources, savoir-faire et agendas.  Cet outil pourrait s’appuyer sur une cartographie qui faciliterait les liens.
    • Dans la conception de cet outil, il faut prendre soin à l’aspect protection des personnes (par exemple, référencer les collectifs détenteurs de telle ou telle expertise et non pas directement les personnes à contacter)
    • Ne pas réinventer la roue, se baser sur l’existant – quand il existe. Idée d’un fonds commun, d’un « portail » (où les contenus utiles déjà existants pourraient être valorisés).
  • Importance de lieux physiques d’échange et d’entre-aide ; les alternatives concrètes sont toujours liées à un lieu physique, ce qui donne une justification supplémentaire à cet appel et à la démarche que nous souhaitons initier. Les lieux physiques rendent également possible la lisibilité de l’action militante (pour les militants, mais aussi pour les autres).
  • Sortir de l’entre-soi, du petit monde militant, pour aller à la rencontre de la société dans son ensemble en organisant aussi des évènements « physiques »

 

-            Débat sur le pratique/recherche d’efficacité dans nos actions et articulations et le changement sur un plus long terme :

  • Besoin d’intégrer aussi le qualitatif – l’artistique – l’art de vivre, la réflexion sur la mutation de la société / ne pas tout miser sur l’efficacité, mais considérer aussi que « quelque chose germera de nos actions et réflexions » (un changement plus profond, sur la durée)
  • Problème de l’urgence et des urgences, notamment pour les luttes : il nous faut souvent agir vite, au risque de perdre, il est donc impossible de ne pas penser à l’efficacité (mais sans qu’elle soit en contradiction avec un travail « de fond » et le changement des mentalités)

 

-            Débat théorie - pratique (différentes positions et questionnements).

  • La « théorie » (ou la réflexion) permet de savoir où on va et elle est indispensable ; c’est aussi une forme d’enrichissement de nos mouvements.
  • Comment construire des pratiques sans la théorie ?
  • Il est très difficile de se mettre d’accord – à nombreux – sur une position idéologique ou « théorique » parfaitement partagée. Nous avons tous nos différences d’approche et nos nuances de vision politique, même si nous sommes globalement d’accord sur l’objet de nos luttes et de nos alternatives. Partir d’une discussion « théorique » et poser en préalable de toute action le besoin d’être d’accord sur le « contenu », sur un positionnement idéologique commun, risque de nous faire perdre du temps (…et du monde) en chemin. Notre idée est beaucoup plus modeste, elle est, au contraire, de prendre les choses à l’envers, non pas en minimisant l’importance de l’aspect réflexion/construction d’une pensée commune, mais en faisant le pari que cette communauté de pensée surgira de l’expérience de travailler ensemble autour d’objectifs réalisables et des liens tissés. Avant d’être tous d’accord sur « le global », commençons par des choses concrètes (le plus petit dénominateur commun, beaucoup plus facile à dégager quand il s’agit d’actions concrètes).
  • Exemples du fonctionnement « en assemblée générale » (Cévennes), des différentes assemblées socio-environnementales latino-américaines, d’un certain nombre de collectifs anti gaz et pétrole de schiste, où les positions communes se dégagent de l’action et où l’action permet de dépasser des différences idéologiques au nom d’un objectif commun (et concret, exemple : obtenir l’abandon de l’exploitation des gpds).
  • Les espaces de réflexion existent déjà ; dans tous les forums et réseaux nous partageons et débattons déjà nos points de vue et approches ; en revanche, il existe très peu d’articulations concrètes, à travers l’action (objectifs simples et réalisables).
  • L’appel pose déjà un certain nombre de présupposés (notamment l’opposition au système extractivisme-consommation-croissance-développement) qui peuvent être qualifiés de théoriques et qui seront forcément amenés à évoluer et à s’approfondir au cours de notre coopération.

 

-            Débat sur le répertoire d’outils/ « bonnes (et mauvaises) pratiques » :

  • Les lobbies viennent tous de la même école, on connaît leurs ressorts. Les opposants, eux, ont toujours l’impression de « réinventer l’eau chaude ». Besoin de référencer les luttes victorieuses  et les outils et « bonnes pratiques » qu’elles ont utilisés ; les « petits grains de sable » qui peuvent servir à d’autres. De la même façon, il est possible de répertorier les erreurs à ne pas répéter.
  • Les contextes des luttes (et des alternatives) sont souvent très différents. Peu d’outils et de moyens d’action sont directement reproductibles sortis de leurs contextes. Le travail en « minga » devrait plutôt permettre d’imaginer de nouveaux moyens d’action.
  • Les « bons » (et « mauvais ») exemples peuvent certainement servir à d’autres, ne serait-ce comme source d’inspiration. Mais le travail de « référencement » est toutefois un travail à part entière, qui prend du temps ; le côté « exemplaire » pourrait plutôt surgir de l’échange d’expériences de fait entre les mouvements qui participeront à la dynamique.

 

-            Débat sur l’ouverture

  • Contradiction entre la recherche de l’ouverture maximum et la conception de notre « bien commun ». Doit-on établir des critères de « non acceptabilité » (par exemple que faire des mouvements d’extrême-droite)?
  • Nous avons – pour l’instant – répondu à cette question en adressant cet appel à des « porteurs de luttes et/ou d’alternatives concrètes ».
  • Ce débat pose aussi la question de la participation de « grandes » ONG généralistes. Réponse : une ONG peut participer au titre d’une lutte ou d’une alternative concrète, mais pas en tant que telle pour l’ensemble de ses projets et domaines d’intervention. Nous ne pouvons pas être un nouveau vivier de bénévoles pour des ONG, même s’il est important, là aussi, de construire des liens fonctionnels, notamment pour ce qui est le partage des agendas. (Important : ne pas exclure la participation des ONG, mais la lier aux luttes et alternatives concrètes).

Divers

-            Formes d’articulation existantes qui peuvent servir d’inspiration : le système de SEL (système d’échange local) => un « SEL » inter structures anti-productivistes ?

 

-            L’intérêt de l’approche systémique pour comprendre l’ensemble du contexte dans lequel nous nous trouvons : nous occupons les « fonctions » qu’on a bien voulu nous donner. A nous lancer à tête perdue à défendre un objectif précis (sans connaître les autres problèmes et enjeux) risque parfois de nous faire jouer le jeu des pouvoirs en place, pour qui il  peut être utile de concentrer l’attention sur un sujet particulier (et même de nous donner l’impression de gagner !) pour faire avancer d’autres dossiers, qui passent alors complètement inaperçus (exemples des OGM ou des gaz de schiste). Des rapprochements entre les différents mouvements peuvent aussi permettre d’améliorer nos connaissances du contexte général dans lequel se déroulent nos actions.

  •  Un répertoire de savoir-faire .
  • Carte d’artificialisation des sols
  • Effet de serre toi-même : une association « généraliste » (pas associée à une lutte ou une alternative concrète), mais qui a permis d’éveiller des consciences de ceux qui découvrent le sujet. Cet aspect est aussi important pour les mouvements.
  • Universités populaires (comme « lieu » et comme moyen d’action)
  • Source d’inspiration pour les lieux physiques d’échange : les locaux du réel.

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