Le terme « extractivisme » nous vient de l’Amérique hispanophone*. Faisant référence, au départ, aux activités extractives au sens strict (mines et hydrocarbures), il est de plus en plus utilisé dans les milieux universitaires et militants pour désigner, par extension, l’accélération de toutes les activités d’exploitation des ressources naturelles à échelle industrielle (y compris l’agriculture chimique et jusqu’aux infrastructures facilitant ces différentes activités) et la place centrale de ces secteurs d’activité pour les économies exportatrices de matières premières. Enfin, « l’extractivisme » définit aussi l’une des caractéristiques essentielles du système économique et social dominant, qui ne peut assurer sa pérennité et sa reproduction sans l’extraction continue des « ressources naturelles ». La surexploitation de ces « ressources » fournit effectivement une base matérielle indispensable à nos économies de croissance et à nos sociétés de consommation. L’exploitation de la nature au meilleur prix (et donc sans égard pour l’environnement ni pour les hommes) conditionne aussi la promesse du « développement » pour les régions et les pays qui restent condamnés à poursuivre cet horizon, toujours fuyant, mais tellement nécessaire pour que les rouages qui garantissent la prospérité des prospères ne cessent de tourner.
Pendant le FAME, représentants de communautés paysannes et indigènes, membres d’assemblées populaires et de collectifs citoyens, universitaires et associations de différents pays du monde se retrouveront autour des activités de l’axe thématique « eau et extractivisme » afin de partager expériences et idées, construire des stratégies pour contrer l’extractivisme sous ses multiples facettes et réaffirmer la centralité de l’eau comme source de vie et bien commun de l’humanité, tout en se posant la question des alternatives au modèle actuel de société. Ces différentes réflexions ne pourront être que poursuivies grâce aux articulations que le forum nous permettra de créer.
Coordination de l’axe thématique : Anna Bednik (journaliste, membre des collectifs ALDEAH et « Ile-de-France non aux gaz et pétrole de schiste » et de l’association France Amérique Latine). www.aldeah.org - www.franceameriquelatine.org – www.stop-petrole-de-schiste77.com
*Note : Le sens donné au terme « extractivisme » en Amérique hispanophone et ailleurs dans le monde diffère de son usage au Brésil, où il désigne plus spécifiquement les activités de prélèvement et de commercialisation des produits « de la forêt » non-cultivés (gommes, fibres, fruits, bois, etc.).
Ateliers et Tables rondes de l’axe thématique « Eau et extractivisme » :
15 mars
10h - 12h30 : Or noir contre or bleu : résistances citoyennes face à l’avancée des transnationales pétrolières (Dock E - Dock des Suds, Rue Urbain V)
13h - 18h (double session) : Eau et industrie minière en Amérique latine : désastres écologiques, résistances sociales (Salle 3, Cabaret Rouge)
16 mars
10h-12h30 : « De l’eau qui fait pschitt » : eau et gaz et pétrole de schiste (Salle 2, Cabaret Rouge)
13h-15h30 : Eau et barrages hydrauélectriques (Salle 2, Cabaret Rouge)
15h30-18h : Contrer l’extractivisme, défendre l’eau. Table ronde de synthèse de l’axe thématique (Salle 2, Cabaret Rouge)
Programme détaillé : fichier attaché ou http://www.fame2012.org/files/eauext.pdf
Fichier attaché | Taille |
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fame_eau_et_extractivisme__v2202.pdf | 807.61 Ko |