Il s'agit de permis exclusifs de recherches, permettant aux entreprises qui en sont titulaires de sonder le sous-sol, avant une possible exploitation minière si les recherches s'avèrent fructueuses. Des travaux préalables qui prennent un certain temps, puisque si mine il y a, ce ne sera pas avant 2020. Mais ces deux permis sont le signe d'un retour de l'industrie minière en France métropolitaine. Outre-mer, des exploitations existent déjà, notamment de nickel en Nouvelle-Calédonie et d'or en Guyane.
Le deuxième permis a d'ailleurs été perçu comme un feu vert par les entrepreneurs miniers. Pour Jean-Claude Guillaneau, directeur des Géoressources au BRGM (Bureau des Recherches Géologiques et Minières), «une douzaine de demandes de permis aurait été déposée à ce jour. Les entrepreneurs attendaient de voir si un deuxième permis serait signé, pour s'assurer que le premier permis n'était pas une erreur de parcours». Ce fut chose faite fin novembre avec le permis de Villeranges, accompagné d'une confirmation de l'intérêt porté par Arnaud Montebourg au développement de telles activités.
«La politique minière engagée par le ministre du Redressement productif, qui est réaffirmée par ce second permis de recherches minières en métropole, ouvre d'importantes perspectives de croissance pour les territoires, en garantissant des investissements dans des activités à fort potentiel technologique, la création d'emplois et une meilleure valorisation des ressources naturelles de notre pays.»
Un renouveau minier bien vu par le ministère, qui le traduit en nombre d'emplois. Comptez entre 100 et 300 salariés pour une mine.
Une histoire de petits métaux
Mais, alors que personne n'a fouillé le sous-sol métropolitain depuis plus de vingt ans, comment expliquer ce regain d'intérêt de la part des opérateurs miniers? Une explication de taille est à chercher du côté des «petits métaux». Michel Bonnemaison, directeur général de Variscan Mines, la société qui a obtenu le permis de Tennie:
«Ce sont ces petits métaux qui ont changé la donne. Ces métaux dit high-tech ne viennent pas seuls, ils sont associés aux métaux de base. Il y a une trentaine d'année, dans une mine de zinc, par exemple, on exploitait seulement le zinc. Aujourd'hui, on recherche aussi ces petits métaux qui peuvent jouer un rôle dans la rentabilité d'une exploitation, alors qu'ils n'étaient pas utilisés à l'époque. Si on joint à cela la hausse globale des prix des métaux, cela devient rentable.»