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Chili: Non à Pascua Lama - L'eau vaut plus que l'or

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Source de l'article de presse
Auteur de l'article de presse: 
www.noapascualama.org
Date de publication: 
Lundi, 1 Octobre, 2012

Nous sommes des petites gens. Avant d’être des citoyens ou une société civile, ou des écologistes, ou bien tout cela que selon beaucoup, nous sommes aussi, nous sommes des petites gens qui veulent davantage ressembler à nos grands-parents qu’aux personnages de la télévision.

Nous sommes des gens simples qui savent lire la nature, qui savent gratter la terre pour en tirer les fruits, mais qui ne sont pas disposés à violer ou à vendre leur mère pour avoir plus d’argent.

Nous sommes heureux en nous baignant dans la rivière et en mangeant un morceau de pastèque, et c'est pour cela qu'il y a 20 ans, quand sont arrivés les gens de la mine, nous étions mêmes contents et nous avons fait des messes pour montrer notre gratitude d'avoir un cadeau si proche. Nous ne connaissions pas les lois, nous n'avions pas idée des manières de faire des exploitants des mines, nous ne savions pas ce qu'entendait le gouvernement par participation citoyenne, et comme toujours, nous étions prêts à faire confiance et à accueillir ces promesses de progrès et de développement qu'on nous faisait..

Cependant, il y a 6 ans, quand l’entreprise a présenté sa première étude d’impact écologique, nous avons compris que l’affaire était plus sérieuse que ce que nous avions pensé. Les instances de participation citoyenne étaient des réunions où, entre quelques empanadas, on nous racontait, presque comme une anecdote, qu’on allait mettre des tonnes de produits chimiques à la source d’une de nos rivières, et ensuite, ils montraient des chiffres et de belles photos en disant que les substances toxiques allaient passer par nos chemins ; et pendant que les glaçons fondaient dans nos verres de sodas, nous nous rendions compte que personne ne parlait des glaciers qui étaient dans la zone du futur cratère de la mine.

Ce fut avec ces mensonges qu’a commencé le désenchantement et la nécessité de prendre conscience, de nous informer, de vérifier, de nous réunir et de nous organiser pour faire face à ceux qui ne venaient rien apporter, mais qui venaient voler et détruire. C’est alors seulement que nous avons vu que ces gens ne regardaient pas dans les yeux, 

qu’ils ne tenaient pas leur parole, qu’ils se promenaient en promettant du travail à tout le monde et en proposant d’acheter nos produits, qu’ils polluaient nos eaux, qu’ils n’écoutaient pas nos voix, des gens, finalement, qui ne se préoccupaient pas de nous, qui étaient malades d’ambitions, de pouvoir et de cupidité, et qui avaient besoin de nous séduire.

Et, bien que beaucoup se soient laissés séduire, comme toutes les autorités qui ont, de manière irresponsable, approuvé le projet en 2001, ou depuis lors, les organismes publics ou privés qui ont vendu pour une ambulance ou un ordinateur pour l’école, ou pour la promesse de 60 millions de dollars (Comité de Vigilance del Rio del Huasco) et aussi beaucoup d’habitants et d’habitantes qui reçoivent des petits miroirs en échange de leur dignité ; bien que beaucoup se soient laissés séduire, nous les petites gens, nous continuons à lutter et à exiger que le projet disparaissent, que l’entreprise admette l'existence des glaciers, qu’ils n’utilisent pas nos chemins, qu’ils n’empoisonnent pas nos eaux, et qu’ils ne continuent pas à trahir les confiances et les amitiés entre les locaux.

En résistant, nous avons appris à être plus en alerte, à avoir plus confiance en nos ressources, savoirs et capacités, nous avons appris à dire ça suffit, à défendre notre identité et notre forme de vie, à ne plus espérer que les lois et les accords qu’élaborent mes entreprises et que légitiment les gouvernants soient une réponse effective pour nous. De fait, ces gouvernants, malgré toute la mobilisation et les études techniques qui démontrent l’absence de viabilité du projet, ont signé leur alliance avec Barrick, en approuvant un élargissement du projet en 2006.

En résistant nous avons appris que nos requêtes, ce ne sont pas les puissants qui vont les écouter, mais les gens comme nous, qui eux aussi sont fatigués de la manipulation, de la désinformation et de tout ce qui sent la mort autour de nous. C’est pour cela que nous avons crée cette page, pour que notre voix, que les médias connaissent mais cachent, arrive jusqu’à vous et que nous donnions naissance à une communauté en résistance.

Il est clair que les transnationales nous ont donné le rôle des perdants, nous ont volé les ressources, le territoire, la souveraineté, la tranquillité, la pureté, la simplicité, la confiance, l’autonomie, nos droits, rites et traditions. Mais seul celui qui baisse les bras perd, celui qui cesse de se souvenir, celui qui cesse d’apprendre, celui qui se soumet aux règles de leur jeu, celui qui n’invente pas avec les autres un nouveau jeu, qui ait du sens pour nous tous et qui nous rendent le sourire et un pétillement dans les yeux.

Dans cette bataille, se sont cumulées beaucoup de voix et de tons, mais il manque encore des gens qui partagent l'indignation et la rage quand ils parcourent ces lignes nées de l'honneteté et de l'autogestion, que nous vous proposons sur ce site. Jusqu’à maintenant deux déclarations de principes ont vu le jour, qui disent la même chose dans deux langues différentes, l’une vient des organisations de Valle del Huasco et l’autre de ceux qui accompagnent la résistance depuis Santiago.

Photos: ALDEAH

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