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Bientôt, des mines près de chez vous ? Métaux, marchés et division du travail

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Date de publication: 
Mardi, 4 Février, 2014
Par: 
Anna Bednik / Collectif ALDEAH


Cerro de Pasco, PérouCerro de Pasco, PérouLe 17 juin dernier, le Ministère du redressement productif accordait à Variscan, filiale d’une société minière « junior » domiciliée en Australie [1], un premier « permis de recherches de mines » - le PER de Tennie - couvrant 205 km2 entre la Sarthe et la Mayenne. Cinq mois plus tard, le PER de Villaranges, dans la Creuse, est octroyé à Cominor, une autre micro-entreprise au capital social d’à peine 38 125 €, dont la maison-mère canadienne, La Mancha, « junior » elle aussi, est aujourd’hui détenue par un fond d’investissement luxembourgeois [2]. En décembre dernier, s’est terminée la « consultation du public » (possibilité d’adresser ses observations au Ministère par courrier électronique) pour les demandes de permis de Saint-Pierre (Maine-et-Loire) et de Beaulieu (Loire Atlantique), qui viendront bientôt grossir le portefeuille minier de Variscan. Plusieurs autres demandes sont en cours d’instruction. Parmi les métaux visés, on trouve principalement le cuivre (Tennie), l’or (Villeranges et Saint-Pierre) et l’étain (Beaulieu), mais également de nombreux autres minerais qui peuvent y être associés : zinc, plomb, argent, antimoine, tungstène, niobium, tantale, molybdène, lithium, indium, germanium… Comment s’explique ce nouvel intérêt pour les métaux de l’Hexagone ?  

Aujourd’hui, presque tous les objets qui peuplent notre quotidien contiennent des métaux. 8 millions de kilomètres de câbles de cuivre assurent le transport du courant électrique en Europe. Une voiture individuelle en renferme en moyenne 2 km (soit 20 kg), mais aussi 780 kg d’acier, 130 kg d’aluminium, 15 kg de zinc et 8 kg de plomb. En France, le bâtiment et les travaux publics consomment près de 4 millions de tonnes d’acier par an. Un avion long-courrier de nouvelle génération (du type A350) est fait d’approximativement 23 tonnes d’aluminium, 17 tonnes d’alliages de titane et 12 tonnes d’aciers et d’alliages spéciaux. Et il faut 240 tonnes de nickel pour construire un réacteur de centrale nucléaire EPR. Les perpétuelles innovations multiplient sans cesse les composants métalliques des « biens » individuels de consommation que la publicité se charge de nous faire acheter. La haute technologie « intelligente » (téléphones, ordinateurs, etc.) et les nouvelles technologies « vertes » (voitures hybrides ou électriques, photovoltaïque, éolien, etc.) engloutissent des quantités toujours croissantes non seulement de cuivre et de silicium, métaux par excellence des applications électriques et électroniques, mais également de platine et de palladium, d’or et d’argent, de gallium et d’indium, de germanium, de titane, de tantale (coltan), de lithium, de cobalt et de terres rares. Dans « Quel futur pour les métaux » [3], un passionnant ouvrage auquel cet article emprunte un certain nombre de données, Philippe Bihouix et Benoît de Guillebon attirent également l’attention sur ce qu’ils appellent les « usages dispersifs », à savoir « l’incorporation de métaux dans des produits chimiques ou des objets de consommation courante » qui, de même que les alliages de plus en plus nombreux et sophistiqués, augmentent la part des minerais définitivement perdus pour le recyclage. Les métaux se retrouvent ainsi dans les pigments, les encres et les peintures, les fertilisants, les additifs dans les verres et les plastiques, les pesticides ou les feux d’artifice. Mais aussi : dans les shampoings (sulfure de sélénium, strontium ou mercure), les teintures pour cheveux (bismuth, plomb, cobalt), les rouges à lèvres nacrés (bismuth, un métal lourd associé au plomb), les savons désinfectants (arsenic ou sélénium), les déodorants (aluminium, zirconium, sulfate de zinc), les dentifrices (titane pour colorer en blanc, sulfate de zinc, parfois étain), les lames de rasoirs jetables (cobalt), les fleurs coupées (sulfate de nickel ou nitrate d’argent pour garder la fraîcheur !), les colorants alimentaires (aluminium), etc., etc., etc. [4].  En 2012,  la « production » mondiale des métaux (résultat de l’extraction des minerais et des traitements pour en extraire les métaux recherchés) a dépassé les 3 milliards de tonnes [5]. 

Une croissance chargée en métaux

Nos systèmes de production sont de plus en plus métallo-intensifs. Bien sûr, notre recours aux métaux est ancien. Certains - le cuivre, l’or, l’argent - étaient déjà connus au Néolithique. L’étain (et le bronze), le fer (et l’acier), le plomb et le mercure [6] étaient exploités avant la révolution industrielle. Les métaux ont inspiré des mythes et des sciences (l’astrologie et surtout l’alchimie, la « médecine des métaux »), provoqué de nombreux conflits et motivé des conquêtes : Jules César cherchait (déjà !) à accéder aux filons d’or de la Gaule ; la « découverte » des Amériques par l’Occident a signé le début d’une longue histoire de pillage (à commencer par les trésors aztèque et inca et l’extraction des phénoménales quantités d’argent des mines péruviennes [7] et mexicaines dès les premier siècle de la colonisation).

Néanmoins, c’est avec les révolutions industrielles – à commencer par la première, celle du fer et du charbon - que la consommation des métaux passe elle aussi à l’échelle industrielle. Aux XVIIIe et XIXe siècles, le développement de la chimie et de la métallurgie (notamment de l’électrolyse) permet de découvrir de nouveaux métaux (zinc, cobalt, nickel, manganèse, molybdène, tungstène, titane, chrome, etc.) qui ne seront réellement utilisés qu’au XXe siècle. Résultat ? Entre 1900 et 2000, alors que la population n’a fait « que » quadrupler, la consommation des métaux a été multipliée par 19 [8], et elle a encore doublé au cours des vingt dernières années. De l’utilisation d’une vingtaine de « grands métaux » il y a 30 ans, nous sommes passés à plus de 60 aujourd’hui [9] ! Selon le World Gold Council, plus de deux tiers de l’or extrait depuis sa découverte (il y a 6000 ans) l’a été lors des cinquante dernières années…
 
La demande de métaux des pays émergeants (en premier lieu celle de la Chine), poussée par leur croissance industrielle, par leur urbanisation et par ce qu’il est convenu d’appeler « l’élévation de leur niveau de vie » (mesuré en quantités de produits pouvant être achetés), est venue s’ajouter à celle des pays « émergés » depuis longtemps. A quelques exceptions près, ces derniers n’ont pas baissé leur consommation de métaux, alors même que beaucoup d’industries qui en sont fortement consommatrices ont été délocalisées. D’où l’explosion de la demande de métaux ferreux, d’alliages, de cuivre, d’aluminium, de zinc, de nickel et d’autres grands métaux industriels, pendant que l’invasion des marchés par de nouveaux produits technologiques à l’obsolescence croissante [10] boostait la consommation des métaux « high-tech », déjà relativement rares et surtout inégalement répartis sur la croûte terrestre. Quant aux métaux précieux, l’or, mais aussi l’argent, en plus de finir en bijoux (67% de l’or extrait) ou dans les coffres forts des banques centrales, ils sont aussi considérés comme des « valeurs refuges » et - surtout au temps des tempêtes financières - attirent les épargnants auxquels les placements financiers et autres devises n’inspirent plus confiance. Enfin, l’industrie de la « défense », grande consommatrice de métaux, continue, par ses achats massifs, à peser sur les marchés de tout son poids. A titre d’exemple, en juin 2013, la Chine, qui modernise son armement, acquiert un sixième des stocks du nickel (raffiné) du London Metal Exchange, la première bourse des métaux du monde. Ces différents facteurs, alliés à la financiarisation croissante des marchés (qui favorise les investissements spéculatifs) ont provoqué une véritable flambée des prix des principaux métaux au cours des dix dernières années: plus de 400% d’augmentation pour l’or, le cuivre et l’étain entre 2002 et 2012, 150% pour le zinc, 350% pour le plomb, plus de 550% pour l’argent [11], etc.

Le retour des Etats

Face à ce boom des prix et à la menace de l’épuisement des réserves, les grandes puissances recommencent à considérer l’approvisionnement en métaux comme un objectif stratégique. Les stocks datant de la guerre froide ont été en grande partie démantelés dans les années 1990, et il était attendu que le marché – dominé par les grands groupes privés – garantisse la disponibilité des métaux à tout moment. Mais aujourd’hui, la « main invisible » est en panne. La libre circulation est loin d’être totale, notamment pour ce qui concerne de nombreux « petits métaux » dont les nouvelles technologies sont particulièrement gourmandes et pour lesquels les pays à la fois producteurs et consommateurs (comme la Russie ou la Chine) n’hésitent pas à mettre en place des restrictions à l’exportation ou à l’investissement étranger.  C’est dans ce contexte que la constitution des stocks stratégiques revient à l’ordre du jour. Plusieurs pays - Japon, Corée du Sud, Etats-Unis, Chine – ont déjà pris des dispositions en ce sens.

L’Union européenne s’intéresse également de près à la sécurité de ses approvisionnements en métaux stratégiques. En 2008, la Commission européenne publie l’« Initiative Matières premières », étayée plus tard par d’autres communications. La stratégie de l’Union s’y décline en trois axes : le recyclage, certes (en troisième position), mais aussi et surtout, le déploiement d’une « démocratie des matières premières » visant à garantir l’accès à des gisements dans les pays producteurs (premier pilier, ouvertement néo-colonialiste) et, enfin, le développement du potentiel local d’extraction. C’est dans ce contexte qu’on assiste à une relance de projets miniers en Europe, dont beaucoup provoquent de retentissantes résistances populaires (en Grèce, en Espagne, en Roumanie et ailleurs, en particulier face aux mégaprojets d’exploitation de métaux précieux à ciel ouvert).

Quant à la France, prenant acte des lignes directrices européennes, en janvier 2011, elle crée le Comité des métaux stratégiques (COMES), une structure de concertation entre l’administration, les organismes publics (BRGM, IFREMER, ADEME, AFD) et les entreprises, censée identifier les besoins industriels en métaux stratégiques et critiques, comme, de façon générale, relancer l’activité minière et sécuriser les approvisionnements, que ce soit en favorisant la prospection, le recyclage, la recherche et développement ou encore la « coopération internationale et [la] diplomatie minière ». A. Montebourg inscrit volontiers le développement des mines dans les objectifs du « redressement productif » dont il a la charge. Il fait donc son possible pour donner confiance aux potentiels investisseurs, multiplie des déclarations enthousiastes au sujet de l’avenir minier de la France et octroie à tout-va des permis de recherche [12].

Chercher une aiguille dans une botte de foin

Selon l’USGS (U.S. Geological Survey), il ne reste plus que 30 à 60 ans de réserves exploitables pour le cuivre, le nickel, le plomb, le mercure et entre 10 et 30 pour l’argent, l’or, l’antimoine, le zinc ou l’étain. Mais ces chiffres sont globalement deux fois plus importants pour les « réserves base », celles qui ne sont pas, pour l’instant, exploitables techniquement et/ou rentables économiquement et qui peuvent venir grossir les réserves si la technologie progresse et si les prix montent suffisamment pour rendre les dépenses nécessaires envisageables. C’est ainsi que, par exemple, alors que les réserves identifiées de cuivre étaient de 100 millions de tonnes en 1950, 339 millions de tonnes ont été extraites entre 1950 et 2000 et il en reste autour de 500 millions de tonnes aujourd’hui [13]. S’il est vrai que les découvertes de nouveaux gisements se heurtent à un moment donné à des limites géologiques (aujourd’hui, il n’y a presque plus de découvertes), comme pour les hydrocarbures, la notion de « réserve » est aussi liée à la rentabilité économique  - et donc aux prix. Elle reste relative.

De cette façon, la flambée des prix des métaux a rendu économiquement intéressants des gisements autrefois considérés comme trop pauvres, alors que le développement technologique (notamment la lixiviation au cyanure ou à l’acide sulfurique) permet de récupérer les minerais de plus en plus disséminés. Aujourd’hui, l’extractivisme minier étend ses frontières dans des régions de moins en moins accessibles, sur des territoires indigènes, dans des zones naturelles protégées, mais également dans des aires déjà exploitées auparavant (Rouez, Châtelet, Abbaretz …) en espérant qu’il y reste quelque chose à extraire. Même les stériles - montagnes de débris des exploitations passées qui contiennent encore des minerais en concentrations infimes – sont parfois considérés comme présentant un intérêt. Aujourd’hui, pour l’or, deux grammes par tonne de roche « valent » l’effort!

Les technologies minières modernes étendent non seulement le domaine de l’exploitable, mais également les risques de pollution. Elles ont recours à un grand nombre de réactifs chimiques potentiellement toxiques, utilisent d’énormes quantités d’énergie et d’eau et génèrent d’immenses volumes de déchets. L’accumulation de résidus d’exploitation (stériles) provoquent des drainages miniers acides (acidification des eaux pluviales et donc des réseaux hydrographiques par ruissèlement sur ces stériles) et la libération, au contact avec l’eau et l’air, des métaux lourds, d’arsenic et/ou de substances radioactives contenus naturellement dans la roche, qui contaminent l’environnement pour plusieurs siècles. Les conséquences sociales, économiques et culturelles ne sont pas en reste. Pour les communautés rurales, au Sud comme au Nord, l’industrie minière implique des modifications profondes des modes de vie. Peu intensive en main d’œuvre, elle rentre souvent en conflit – du fait de son emprise au sol, des pollutions qu’elle génère et de la concurrence qu’elle implique pour les ressources, notamment pour l’eau – avec les activités économiques préexistantes.
Le tourisme et l’agriculture se trouvent parmi les secteurs le plus directement impactés. Les éleveurs de poulets fermiers de Loué, qui vivent et qui travaillent sur le périmètre du permis de Tennie, ont par exemple de quoi être inquiets. Certes, Variscan annonce une mine sous-terraine et « verte », qui ne ressemble (a priori) pas aux méga-exploitations à ciel ouvert dont les conséquences désastreuses sont amplement documentées et dénoncées. Mais certains parallèles ne rassurent pas. Par exemple, dans le département andin de Cajamarca, au Nord du Pérou, on se souvient encore qu’en 1993, lorsque la multinationale Yanacocha [14] y démarrait son projet de la plus grande mine d’or d’Amérique du Sud, il s’agissait de la première « mine écologique » du pays. A ciel ouvert, certes, mais qui devait être un exemple pour le monde. 19 ans plus tard, le résultat est sans appel : plusieurs lacs asséchés, consommation exubérante d’eau, tarissement des rivières, d’innombrables cas de pollution aux substances toxiques, notamment au cyanure, maladies professionnelles liées à la manipulation de mercure, difficultés croissantes pour les éleveurs de la région de vendre leur lait et leur fromage à cause des pollutions désormais formellement attestées [15]. Quant aux vertes promesses de Variscan, une autre interrogation nourrit des doutes à leur égard : quelles sont les chances pour que Variscan exploite elle-même la future mine du permis de Tennie ? Et quid de Cominor ? Comment une entreprise au capital social d’à peine 38 125 €  pourrait-elle exploiter l’or de la Creuse ?

Les juniors

Un tiers de la production mondiale est assuré par seulement dix entreprises minières. Dans ce secteur, la concentration ne cesse de s’accroître. Les exploitations, souvent gigantesques et hautement technicisées, exigent des investissements conséquents que les petites sociétés – comme Cominor, avec ses 38 125 € de capital social – ne pourront jamais assumer. Mais ce n’est pas leur rôle : les sociétés qui exploitent et celles qui explorent sont rarement les mêmes.

Ainsi, si l’exploitation des gisements importants est généralement assumée par les Major (grandes entreprises transnationales dotées de considérables capacités technologiques et financières), l’exploration est dévolue aux sociétés dites Junior, aux faibles moyens et pouvant être littéralement créées de toute pièce du jour au lendemain. Les gains que génèrent ces entreprises sont entièrement spéculatifs : cotées en bourse – celle de Toronto leur offre des conditions particulièrement avantageuses  – elles se consacrent à faire monter le prix de leurs actions, émettent des informations visant à confirmer le potentiel des prétendus gisements  jusqu’à pouvoir se vendre à une Major. Pour cela, parfois elles font effectivement de l’exploration. Parfois, un simple achat d’études déjà conduites par d’autres suffit. Souvent, le résultat est connu d’avance, et ce n’est pas un hasard que la plupart des fondateurs des Juniors soient géologues. Variscan, par exemple, a été formée par d’anciens géologues du BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières), qui se trouvent aux premières loges pour connaître le potentiel du sous-sol français [17]. Parfois, il arrive que les Majors se fassent avoir. AREVA a ainsi vécu une amère expérience avec l’achat d’UraMin, une coquille presque vide, aux gisements surévalués [18].

Mais alors, si l’heure de l’exploitation n’a pas encore sonné pour les permis français, les riverains peuvent donc dormir tranquilles ? Depuis deux ans, les prix des principaux métaux baissent. Même celui de l’or !  Recul passager ou retournement de la conjoncture ? Dans tous les cas, un probable répit. Malgré cela, en Sarthe et Mayenne, comme dans la Creuse, en Maine-et-Loire, en Loire Atlantique et dans toute autre région qui se voit promettre un destin aux couleurs de l’industrie minière moderne, c’est maintenant, pendant la phase « d’exploration », que se décide l’avenir. Si une Barrick Gold, une Rio Tinto ou une Newmont venaient à s’intéresser aux sous-sols français, il serait bien plus difficile de faire entendre ses craintes que tant que ce sont Variscan et autres Cominor qui occupent le terrain. Laisser les Majors  arriver, c’est rendre beaucoup plus improbable l’abandon du projet. En attendant, l’une des principales tâches des Juniors, dont beaucoup sont tristement célèbres dans les pays du Sud pour leurs méthodes particulièrement violentes et anti-démocratiques, est justement de rendre les projets miniers « socialement acceptables », tout comme de contenir et d’étouffer l’opposition.

Anna Bednik /Collectif ALDEAH
Article paru au Trou des Combrailles nº6, hiver 2013
également repris par Bastamag

Voir également : Recensement de sources documentaires (articles, sites Internet, etc.) sur l’industrie minière 

 

MISE À JOUR en juillet 2014:

Le permis de Saint-Pierre a été accordé à Variscan le 11 février 2014 > La consultation du public pour le permis de Merléac (Côtes d'Armor) s'est terminée le 24 juin 2014 > 

On évoque également la possibilité de re-exploiter certains anciens sites miniers particulièrement pollués, comme celui de La Croix-de-Pallières (mine de la « Vieille Montagne » dans le Gard) et de Salsigne (dans l'Aude, 1909- 2004, jadis l’un des principaux producteurs d’or d’Europe et le premier producteur mondial d’arsenic – à ce sujet, voir les articles du Journal de l’environnement et de RFI). 

Pour l'état des lieux des permis miniers en France (nouveaux permis octroyés, nouvelles demandes, nouvelles consultations, etc.), suivre les contenus du dossier

MISE À JOUR EN JANVIER 2016:

Lise des permis et des demandes de permis de recherche de métaux en France métropolitaine : http://www.aldeah.org/fr/liste-des-permis-et-demandes-de-permis-exclusifs-de-recherche-de-mines-perm-en-france-metropolitaine

Notes : 

[1] PlatSearch.
[2] Weather Investments II … dirigé par le milliardaire égyptien Naguib Sawiris. 
[3] Philippe Bihouix et Benoît de Guillebon, « Quel futur pour les métaux », EDP Sciences, 2010. 
[4] Ibid.
[5] Plus précisément, elle a été de 3 milliards de tonnes pour le fer, de 44,9 millions pour l’aluminium, de 24 millions pour le chrome, de 17 millions pour le cuivre, de 16 millions pour le manganèse, de 13 millions pour le zinc, de 7 millions pour le titane, de 5,2 millions pour le plomb, de 2,1 million pour le nickel, de 230 000 tonnes pour l’étain, de 24 000 tonnes pour l’argent, de 2700 tonnes pour l’or. USGS 2013.
[6]
  L’antimoine et l’arsenic également étaient utilisés, mais sans être considérés comme des métaux.
[7] A l’époque coloniale, la Bolivie faisait partie de la vice-royauté du Pérou, puis de celui du Río de la Plata.
[8] Krausmann et al, Growth in global material use, GDP and population during the 20th Century, Ecological Economics. Nº 68: 2696 – 2705, 2009.
[9] Philippe Bihouix et Benoît de Guillebon, op. cit.
[10] Voir www.dessousdelahightech.org
[11] Calcul à partir des chiffres du Ministère des Mines et de l’Energie du Pérou, premier producteur latino-américain de nombreux métaux. 
[12] 
A la différence de ceux des hydrocarbures, les PER de mines relèvent de son ministère et non pas de celui de l’Ecologie). 
[13] National Commission on Supplies and Shortages, 1976; USGS. 
[14] Consortium formé par le géant américain Newmont (51,35 %), le groupe péruvien Buenaventura (43,65 %) et la Société financière internationale (Branche de crédit au secteur privé de la Banque mondiale, 5 %).
[15] Depuis le mois de novembre 2011, les organisations paysannes (notamment les rondas campesinas) et les fronts de défense de l’environnement font front au nouveau mégaprojet de Yanacocha, Minas Conga
[16] Au point de réunir 60% de sociétés minières qui émettent des actions.
[17] Organisme public, service géologique national.
[18] Lire Alain Deneault et William Sacher, l’Industrie minière reine au Canada, Le monde diplomatique, septembre 2013.

Commentaires

Choix des mots et liberté de penser

Bonjour, je suis linguiste et bilingue.

J'ai acheté le pavé indispensable d'Anna Bednik, qui a achevé de m'ouvrir les yeux.
Mon commentaire porte sur le choix des mots. Dans L'Extractivisme, Anna Bednik parvient presque parfaitement à échapper au bourrage de crâne lexical anglicisant dont nous sommes tous l'objet en permanence.

Mais la diffusion de certains mots est tellement intense que l'intégration mentale est rapide, et la pression du mimétisme social fait le reste, comme pour les mots "courriel" ou "texto", que tout le monde comprend, mais dont l'emploi demande un courage certain.

Si le niveau d'exigence linguistique d'un auteur conditionne sa capacité à échapper à la dictature des médias, ce qui est le cas d'Anna Bednik, il semble que la vigilance ne s'exerce pas systématiquement et consciemment contre cette invasion, notamment dans les organes de communication de masse, sur lesquels le CSA n'a manifestement aucun pouvoir.*

Le livre Contre la Pensée Unique de Claude Hagège, chez Odile Jacob, janvier 2012, expose, sous l'angle historique notamment, la question de la liberté de pensée, compromise par les mots du capitalisme : l'anglo-américain.
N'est-il pas remarquable que c'est la langue de la mère du productivisme, l'Angleterre, qui sert de fer de lance au formatage des esprits des "consommateurs" au rang desquels nous sommes assidûment ravalés ?

Personne n'échappe à la propagande d'Etat distillée opiniâtrement par les grands médias ; même pas aldeah. L'inconvénient majeur est l'affaiblissement de l'originalité et de la puissance de la pensée française, par son appauvrissement lexical considérable. (impacter remplace, et donc tue une bonne quinzaine de verbes français). Il devient très vite difficile, fastidieux, de retrouver un mot français pour chasser l'envahisseur ; symptôme effrayant de la relégation au fond de notre mémoire, puis de l'effacement de ces constituants de base de la pensée que sont les mots.

Voici trois exemples pris dans cet article, où j'ai remplacé le mot issu du lexique productiviste, essentiellement anglais, par un mot français (je n'ai que l'embarras du choix) ; au lecteur de retrouver le mot incriminé plus haut dans l'article :

- "...l’invasion des marchés par de nouveaux produits technologiques à l’obsolescence croissante [10] accentuait la consommation des métaux « high-tech »

- "Face à cette explosion des prix et à la menace de l’épuisement des réserves,..."

- "Le tourisme et l’agriculture se trouvent parmi les secteurs le plus directement concernés."

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*http://www.csa.fr/Etudes-et-publications/Les-dossiers-d-actualite/Langue-francaise-Booster-un-verbe-a-tout-dire

 

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