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ASSASSINAT DE MARIANO ABARCA ROBLERO, MILITANT CONTRE LA MINE CANADIENNE BLACKFIRE AU CHIAPAS

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Pour envoyer un courrier de protestation aux autorités mexicaines et canadiennes, remplissez le formulaire ci-dessous. Merci pour votre solidarité !

Le 27 novembre 2009 dernier, à environ 20h30, Mr. Mariano Abarca Roblero a été assassiné lâchement en face de chez lui, dans la municipalité de Chicomusuelo au Chiapas, Mexique. Selon des témoins, une personne en moto a criblé de balles M. Mariano. Son compagnon, Orlando Velazquez, a été blessé gravement et il est actuellement à l´hôpital de Comitan. Mariano Abarca laisse derrière lui sa femme et quatre enfants.

Mariano Abarca Roblero, membre du Réseau Mexicain des personnes Affectées par l'exploitation Minière (REMA), avait lutté constamment contre la compagnie minière transnationale canadienne Blackfire dans la municipalité de Chicomusuelo. La compagnie exploite la baryte, l'or et l'antimoine, avec 10 concessions minières dans la région. Depuis le mois de juin, Mariano et d'autres membres de la REMA ont mis en place un campement de protestation dans la ville de Chicomusuelo, en exigeant le retrait de la compagnie canadienne Blackfire.

Le 10 juin 2009, M. Luis Antonio Flores Villatoro, Gérant des Relations Publiques de Blackfire, a déposé une plainte, au nom de l'entreprise canadienne, contre M. Abarca pour association délictuelle, crime organisé, attaques contre les voies de communication, dommages aux biens de la compagnie et atteinte à la paix, à l'intégrité corporelle et au patrimoine de la collectivité et de l'État.

L'entreprise a complété l'accusation en citant deux personnes comme témoins oculaires des faits, Madame Brenda Liliana Leon Valadez, résidente au Canada d'origine mexicaine, et M. Willis Bradley Craig, de nationalité canadienne. Le même mois, M. Abarca a participé à la manifestation devant l'ambassade du Canada à Mexico DF avec le Frente Amplio Opositor (FAO) à la New Gold Minera San Xavier (MSX) durant la journée mondiale contre les mines à ciel ouvert, en demandant la fermeture de la mine du Cerro de San Pedro, à San Luis Potosi. Quelques jours après, il a participé à un forum au Congres national Mexicain, où il a dénoncé les dégâts causés par les activités de Blackfire au Chiapas.

Le 17 aout 2009, Mariano Abarca a été séquestré illégalement et violemment par la police après avoir été accusé par Blackfire de plusieurs infractions, dont celle de crime organisé. Les jours suivants, le gouvernement de Chiapas a essayé de négocier avec Mariano Abarca sa libération en échange de sa promesse d'abandonner la résistance contre l'entreprise minière ou d'empêcher le rencontre de la REMA au Chiapas à Chicomusuelo à la fin de ce mois-là. Mariano Abarca a préféré rester en prison, plutôt que d'accepter de telles propositions. Enfin, le gouverneur de l'Etat, grâce à la pression nationale et internationale face à cette injustice, et en raison du manque de preuves contre Mr. Abarca, a décidé de le libérer dix jour après sa détention violente. Au mois de septembre, le Gouverneur de l'Etat s'est rendu à Chicomusuelo et a constaté l'opposition de ses habitants à l'entreprise minière canadienne.

Il y a quelques jours, Mariano Abarca Roblero a ouvert, auprès des autorités compétentes, un dossier administratif sollicitant une commission d'enquête pour actes criminels et délit de menace (prévu et sanctionné par l'article 227 et 228 du code pénal de l'Etat de Chiapas), contre CIRO ROBLERO PEREZ, LUIS ANTONIIO FLORES VILLATORIO (Gérant de Relations publiques de Blackfire) et toutes les personnes qui s'avéreraient responsables des faites.

Le 26 novembre, CIRO ROBLERA PEREZ et NESTOR VELAZQUEZ ORTIZ, convoqués par les autorités à témoigner, ne se sont pas présentés. Par conséquent, il auraient été de nouveau convoqué jeudi prochain. Mais le lendemain, Mariano Abarca Roblero a été assassiné.

Pour tous ces raisons, nous dénonçons l'attitude du Gouverneur de l'Etat du Chiapas Juan Sabines Guerrero pour ne pas avoir agir à temps afin d'éviter ce crime qui tâche encore une fois de sang l'Etat du Chiapas. Le Gouverneur avait eu connaissance des actions de l'entreprise canadienne et des conflits qu'elle générait avec ses concessions minières.

Nous dénonçons aussi les activités de l'entreprise canadienne Blackfire, son Directeur General Artemio Avila Cervera, son responsable de relations publiques, Luis Antonio Flores Villatorio, et le Gouverneur de l'État pour la violence perpétrée contre les combattants qui défendent l'eau, la terre, le territoire et l'environnement.

Par conséquence, nous exigeons :

  • Le retrait immédiat de l'entreprise canadienne Blackfire et l'annulation de ses concessions minières au Chiapas.

  • Justice immédiate et sanctions pour les responsables du crime perpétré et leurs commanditaires.

  • Protection pour la famille de Mariano Abarca Roblero.

  • Protection pour M. Orlando Velazquez, sa famille et les militant-e-s du REMA et pour ceux qui s'opposent à l'industrie minière au Mexique.

  • La cessation de toute répression et criminalisation des luttes sociales au Mexique.

Dehors du Chiapas et du Mexique le Canada et ses transnationales!

Otros Mundos, A.C./Amigos de la Tierra México, Red Mexicana de Afectados por la Minería (REMA), FAO Mexico, FAO Montreal, ALDEAH

Envoyez une lettre de protestation aux autorités et personnalités suivantes : Lic. Juan José Sabines Guerrero, Gouverneur de l’Etat de Chiapas ; Lic. Fernando Gómez Mont, Secrétaire de Gouvernement ; Lic. Juan Carlos Moreno Guillén, Président de la Commission des Droits de l’Homme de l’Etat de Chiapas ; Dr. Raul Plasencia Villanueva, Président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme ; Lic. Eduardo Medina-Mora Icaza Hernández, Procureur général de la République, Office of the High Commissioner for Human Rights ; Guillermo E. Rishchynski, Ambassadeur de Canada au Mexique, Blackfire Exploration Ltd.

Commentaires

No mas muertos

Ces crimes qui semblent profiter à l'industrie minière canadienne ne doivent pas rester impunis.

Cette industrie est souvent auteure intellectuelle de meurtres et violation des droits de la personne un peu partout dans le monde

J'ai honte d'être canadien quand je vois que nos gouvernements n'agissent pas pour incriminer les dirigenants de l'industrie minière qui agissent comme des voyous.

Denis Trépanier

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