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Variscan Mines

Festival No Mines Land en Creuse

Journée mondiale contre la méga-industrie minière: la Creuse accueille un festival mêlant débats et animations festives “pour refuser la relance de l’activité minière dans le département”.

La commune de Lussat, dans la Creuse, a accueilli samedi 26 juillet, au lieu dit La Nouzière, son festival international No Mines Land (Aucune terre de mines) contre l’exploitation minière. Mis en place dans le cadre de la journée internationale contre la méga-industrie minière “en opposition à tous les permis miniers qui menacent ça et là la santé et la vie des populations”, ce festival mêlait militantisme et animations festives. Lieu choisi par les organisateurs du Collectif de vigilance sur les projets miniers creusois: le site d’un nouveau permis accordé pour l’exploration de l’or et autres métaux (permis de Villeranges, à Lussat).

Autour des stands d’associations et de conférences/débats menées sur le thème “Le renouveau de l’exploitation minière – quelles actions menées ?”, ont pu être organisées balades botaniques, promenades en calèche, théâtre de rue, marché artisanal et bio, apéro concert, “bal trad’” et concert rock et reggae...  Plus de 500 personnes ont répondu présentes.

Un Ariégeois derrière la relance de l'exploration des mines en France

Fierté de son petit village natal de Dun, Michel Bonnemaison fait aujourd’hui parler de lui au niveau national. Directeur général d’une toute nouvelle société basée en Ariège dénommée e-Mines, il est également le directeur général de Variscan Mines basée à Orléans.
Mardi, sous l’égide de cette société qui avait sollicité un permis exclusif auprès du ministère de l’Ecologie en juillet 2011, ont débuté officiellement des recherches de cuivre et d’or dans les sous-sols de la Nord-Sarthe et la Mayenne. Une première en France depuis 30 ans!

C’est fin juin qu’a été obtenu le permis de prospection pour explorer cette zone de 205 kilomètres carrés, le feu vert étant accordé par Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif.

Les spécialistes partent à la recherche de cuivre, zinc, plomb, or et argent. Un investissement conséquent de 11 millions d’euros pour la phase d’exploration. Celle-ci consistera en des prélèvements de sol en surface, une exploration aérienne par sondes magnétiques et des sondages profonds.
Michel Bonnemaison croit fort dans le potentiel minier ariégeoisLe directeur général ariégeois mise sur une ouverture de la mine d’ici 10 ans. «Nous sommes optimistes, c’est le meilleur endroit pour trouver du cuivre» a-t-il indiqué à nos confrères du Figaro.

Bientôt, des mines près de chez vous ? Métaux, marchés et division du travail

Date de publication: 
Mardi, 4 Février, 2014
Par: 
Anna Bednik / Collectif ALDEAH


Cerro de Pasco, PérouCerro de Pasco, PérouLe 17 juin dernier, le Ministère du redressement productif accordait à Variscan, filiale d’une société minière « junior » domiciliée en Australie [1], un premier « permis de recherches de mines » - le PER de Tennie - couvrant 205 km2 entre la Sarthe et la Mayenne. Cinq mois plus tard, le PER de Villaranges, dans la Creuse, est octroyé à Cominor, une autre micro-entreprise au capital social d’à peine 38 125 €, dont la maison-mère canadienne, La Mancha, « junior » elle aussi, est aujourd’hui détenue par un fond d’investissement luxembourgeois [2]. En décembre dernier, s’est terminée la « consultation du public » (possibilité d’adresser ses observations au Ministère par courrier électronique) pour les demandes de permis de Saint-Pierre (Maine-et-Loire) et de Beaulieu (Loire Atlantique), qui viendront bientôt grossir le portefeuille minier de Variscan. Plusieurs autres demandes sont en cours d’instruction. Parmi les métaux visés, on trouve principalement le cuivre (Tennie), l’or (Villeranges et Saint-Pierre) et l’étain (Beaulieu), mais également de nombreux autres minerais qui peuvent y être associés : zinc, plomb, argent, antimoine, tungstène, niobium, tantale, molybdène, lithium, indium, germanium… Comment s’explique ce nouvel intérêt pour les métaux de l’Hexagone ?  

Aujourd’hui, presque tous les objets qui peuplent notre quotidien contiennent des métaux. 8 millions de kilomètres de câbles de cuivre assurent le transport du courant électrique en Europe. Une voiture individuelle en renferme en moyenne 2 km (soit 20 kg), mais aussi 780 kg d’acier, 130 kg d’aluminium, 15 kg de zinc et 8 kg de plomb. En France, le bâtiment et les travaux publics consomment près de 4 millions de tonnes d’acier par an. Un avion long-courrier de nouvelle génération (du type A350) est fait d’approximativement 23 tonnes d’aluminium, 17 tonnes d’alliages de titane et 12 tonnes d’aciers et d’alliages spéciaux. Et il faut 240 tonnes de nickel pour construire un réacteur de centrale nucléaire EPR. Les perpétuelles innovations multiplient sans cesse les composants métalliques des « biens » individuels de consommation que la publicité se charge de nous faire acheter. La haute technologie « intelligente » (téléphones, ordinateurs, etc.) et les nouvelles technologies « vertes » (voitures hybrides ou électriques, photovoltaïque, éolien, etc.) engloutissent des quantités toujours croissantes non seulement de cuivre et de silicium, métaux par excellence des applications électriques et électroniques, mais également de platine et de palladium, d’or et d’argent, de gallium et d’indium, de germanium, de titane, de tantale (coltan), de lithium, de cobalt et de terres rares. Dans « Quel futur pour les métaux » [3], un passionnant ouvrage auquel cet article emprunte un certain nombre de données, Philippe Bihouix et Benoît de Guillebon attirent également l’attention sur ce qu’ils appellent les « usages dispersifs », à savoir « l’incorporation de métaux dans des produits chimiques ou des objets de consommation courante » qui, de même que les alliages de plus en plus nombreux et sophistiqués, augmentent la part des minerais définitivement perdus pour le recyclage. Les métaux se retrouvent ainsi dans les pigments, les encres et les peintures, les fertilisants, les additifs dans les verres et les plastiques, les pesticides ou les feux d’artifice. Mais aussi : dans les shampoings (sulfure de sélénium, strontium ou mercure), les teintures pour cheveux (bismuth, plomb, cobalt), les rouges à lèvres nacrés (bismuth, un métal lourd associé au plomb), les savons désinfectants (arsenic ou sélénium), les déodorants (aluminium, zirconium, sulfate de zinc), les dentifrices (titane pour colorer en blanc, sulfate de zinc, parfois étain), les lames de rasoirs jetables (cobalt), les fleurs coupées (sulfate de nickel ou nitrate d’argent pour garder la fraîcheur !), les colorants alimentaires (aluminium), etc., etc., etc. [4].  En 2012,  la « production » mondiale des métaux (résultat de l’extraction des minerais et des traitements pour en extraire les métaux recherchés) a dépassé les 3 milliards de tonnes [5]. 

Une croissance chargée en métaux

La chasse à l'or de nouveau autorisée dans le Maine-et-Loire

La France de retour à la mine ? En tout cas, la société Variscan Mines a obtenu mercredi un permis pour chercher de l'or et de l'argent dans le Maine-et-Loire. C'est le deuxième permis de ce type accordé ces derniers mois, alors qu'il n'y en avait pas eu depuis plus de 20 ans. Car, aujourd'hui, il y a un vrai regain d'intérêt des industriels pour ces métaux stratégiques.

La société Variscan Mines retourne sur les traces d'un ancien gisement d'or exploité jusque dans les années 50 sur la commune de Saint-Pierre-Montlimart, près de Cholet. 

"Le permis attribué à la société Variscan Mines, également détentrice d'un permis dans la Sarthe, lui permettra d'entreprendre, dans le périmètre d'exploration déterminé, des démarches de reconnaissance et d'acquisition de données pendant cinq ans, afin d'évaluer les ressources en or et en argent susceptibles d'être présentes", précise dans un communiqué le ministère du Redressement productif qui a accordé ce permis exclusif de recherche de mines d'or et d'argent.

La France retourne à la mine

Non aux permis de TennieNon aux permis de TennieAlors que personne n'a fouillé le sous-sol métropolitain depuis plus de vingt ans, comment expliquer ce regain d'intérêt de la part des opérateurs miniers?

La France pourrait redevenir une terre de mines. Deux permis miniers ont été récemment accordés sur le sol métropolitain. Une première depuis plus de vingt ans. Le premier, délivré en juin 2013, dit permis de Tennie, autorise la société Variscan Mines à faire des recherches sur 205 km2 dans quinze communes de la Sarthe et deux de Mayenne. Objectif: y trouver du cuivre, du plomb, du zinc, de l'or et de l'argent. Le deuxième permis, dit de Villeranges, concerne sept communes de la Creuse. La société Cominor y cherche de l'or, de l'argent, du cuivre, du zinc, de l'étain, de l'antimoine et du tungstène.

PER de Tennie : un virage dangereux. Lettre aux élu-e-s sarthois et mayennais

Date de publication: 
Lundi, 29 Juillet, 2013
Par: 
William Sacher

Cher-e-s élu-e-s,

Sarthois d'origine, j'ai longtemps été résident de la commune de Trangé, qui se trouve à 15 km du PER (Permis Exclusif de Recherche) de Tennie et je me sens profondément attaché à la région. Étant cycliste, je connais particulièrement bien les communes environnantes et les routes de campagne du coin pour les avoir sillonné durant mes années d'adolescence. Absent durant de longues années d'études en France et au Canada, je reviens aujourd'hui, avec un diplôme d'ingénieur en hydraulique et hydrologie, un doctorat en météorologie et climatologie, tandis que j'obtiendrai prochainement un titre de doctorat en économie du développement.

Je connais bien les multiples effets que l'activité minière industrielle telle qu'on la pratique aujourd'hui pour les avoir étudié en profondeur au cours des 10 dernières années, tant au Canada, qu'en Amérique Latine ou encore en Afrique. Une documentation internationale sérieuse et conséquente existe aujourd'hui à ce sujet. L'ampleur des impacts environnementaux, sociaux, économiques, politiques, sanitaires, culturels et même psychologiques, aussi généralisés que dramatiques de la mega-industrie minière restent cependant -relativement- méconnus en France.

Précisons que ces impacts sont à la mesure du modèle actuel d'exploitation, un modèle du XXIème siècle, celui d'un gigantisme minier. La conjoncture économique internationale et les avancées technologiques permettent aujourd'hui d'exploiter de façon rentable ce qu'hier on ne considérait encore que comme des terres « stériles ». Dans l'industrie des métaux, ces terres exploitables ne contiennent actuellement que des concentrations infimes de minerais. Songez qu'en moyenne, les "gisements" de cuivre tels qu'on les identifie maintenant, contiennent moins d'1% -un tout petit pour cent- de cuivre. Quand on exploite un gisement de ce type, 99% des roches déplacés deviennent donc des déchets à stocker, et bien entendu à contrôler, pendant des lustres.

Soyez assurés que cette dernière tâche ne reviendra pas à la société australienne qui est à la tête du projet minier qui s'installe aujourd'hui en Sarthe et en Mayenne. Jamais les sociétés privées, à plus forte raison lorsqu'elle sont inscrites sur des bourses étrangères, ne se chargent de cette besogne. Cette dernière échoit aux collectivités locales et aux États. Pourtant, les résidus miniers sont susceptibles de générer des pollutions pour les décennies, voire même les siècles à venir. En Espagne, des déchets des mines de l'empire romain continuent de polluer le "río tinto", le fleuve rouge à cause de l'acidité extrêmement élevée de ses eaux. Demandez à nos "cousins" les québécois quel leg leur a laissé un siècle d'exploitation minière industrielle. La facture de la réhabilitation des parcs à résidus miniers québécois se chiffre en centaines de millions, voire en milliards de dollars. Ainsi, même au Canada, qu'on présente souvent comme un "exemple" en matière de standards d'exploitation, on fait donc face à des problèmes insolubles de gestion de déchets miniers.

"Pour l'instant, nous ne faisons qu'explorer" tenteront de rassurer les promoteurs du projet minier. En effet, même si à terme l'entreprise pliait bagages sans avoir trouver de gisement à son goût, elle aura spéculé en bourse sur la valeur de son projet minier depuis des marchés qui sont taillés sur mesure pour les pratiques improductives de cette économie-casino. Croyez-moi, c'est déjà ce que font les actionnaires de la société Variscan.