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Extractivisme

La route des forages (voyage en Lorraine)

Date de publication: 
Vendredi, 1 Novembre, 2013
Par: 
Stop Gaz de Schiste Lorraine

La Lorraine avant le gaz de coucheLa Lorraine avant le gaz de coucheUne promenade en campagne... plus pour très longtemps, semble-t-il !

Après la route des vins, après la route du lait, voici la route des forages !.

Sur un circuit de 75 km, vous pourrez visiter les différents sites de forage de gaz en couche de charbon passés, en cours,ou à venir. Bien entendu, il s'agit de forages d'exploration....pour l'instant.

Situé en Moselle Centre, territoire campagnard, pittoresque avecFuite de gaz de coucheFuite de gaz de couche ses champs, ses petits bosquets, ses villages éparpillés, le circuit va de LOUPERSHOUSE-HOSTE à DIEBLING en passant par FREYBOUSE, PONTPIERRE, TRITTELING-REDLACH et FOLSCHVILLER. Il s'agit là d'un ordre chronologique inversé. DIEBLING étant le premier puits foré en 2007 et LOUPERSHOUSE-HOSTE, le dernier prévu durant cette tranche de forage. Il est important de voir l'avant et l'après, afin de bien mesurer l'évolution d'un tel forage. Le bucolique devient très vite de l'industriel.

Victoire dans le morvan !

L'arrêt du Conseil d'Etat est tombé comme un couperet mercredi 9 octobre :  le projet de scierie industrielle Erscia (Energies renouvelables et sciages de France) ne verra pas le jour dans la Nièvre. Le pôle industriel bois de Sardy-lès-Erpidy devait se composer d'un site de découpe de résineux d'une capacité à terme de 500 000 m3 couplé à une centrale thermique de cogénération d'une puissance de 12 mégawatts fonctionnant à partir de la biomasse du bois et d'une unité de production de granulats.

Il était prévu que cette zone d'activités accueille quelques entreprises supplémentaires d'exploitation forestière et que cette future "Wood Valley" du Morvan occuperait 110 hectares dans la forêt de Tronçay. Les premières tronçonneuses devaient entrer en action en novembre.

Le Conseil d'Etat en a décidé autrement. Certes ce projet, en partie public – soutenu par nombre d'élus locaux –, présente un intérêt pour la collectivité puisque ses promoteurs annoncent la création de 126 emplois directs et au moins le double de manière indirecte. Mais il ne comprend pas de "raisons impératives d'intérêt majeur", ce qui ne lui donne donc pas le droit de déroger à la directive européenne de 1992 sur l'habitat de la faune, transcrite depuis dans le code de l'environnement français. Il lui manque cette condition sine qua none, estime la haute juridiction administrative, pour obtenir une autorisation d'"aménagement à détruire, altérer, dégrader des sites de reproduction ou d'aires de repos d'animaux et de transports d'espèces animales".

« Les pollutions engendrées par l’industrie minière représentent un danger pour les décennies à venir »

Des prix records, une demande croissante, un besoin de sécurisation des approvisionnements : une nouvelle ruée vers les minerais est à l’œuvre, partout dans le monde. Face aux multiples impacts de cette industrie, les résistances se multiplient, en Amérique Latine comme en Afrique ou même en Europe. Réussiront-elles à protéger les eco-systèmes menacés ? Entretien avec William Sacher, chercheur basé à Quito, qui travaille depuis 8 ans sur l’exploitation minière industrielle. Un entretien accompagné de photos de cours d’eau pollués par l’acide utilisé dans les mines. [lire la suite]

 

 

A Jouarre, des activistes ont investi la tour de forage du pétrole de schiste

Le reportage in vivo par Linda Maziz de Reporterre, seule journaliste à avoir suivi l'action des Dindons directement depuis la plateforme dès 6h de matin ! Merci à elle! Les Dindons de la Farce.

Ils en ont assez d’être les "dindons de la farce" : la farce jouée par le gouvernement qui interdit officiellement la fracturation hydraulique, mais laisse des compagnies chercher du pétrole de schiste. Ce dimanche à l’aube, une trentaine d’activistes ont investi la plate-forme de forage de la compagnie Hess Oil, à Jouarre, en Seine-et-Marne. Reporterre raconte.


- Reporterre, Jouarre, "La Petite Brosse"

« On peut y aller, la voie est libre ». Il est 6h30 ce matin quand Marie-Dominique, partie en repérage, rejoint le reste du groupe, resté légèrement en retrait, pour plus de discrétion. C’est le signal que tout le monde attendait. A partir de cet instant, tout va très vite. Chacun a en mémoire le briefing de la veille et sait ce qui lui reste à faire. Juste le temps d’un dernier conseil avant de reprendre la voiture. « N’hésitez pas à prendre des initiaves. Une action se joue aussi au culot ».

A peine trois minutes plus tard, un premier militant s’éjecte d’un des six véhicules et passe de l’autre côté du grillage. Par chance, la porte n’est pas cadenassée. Il s’empresse de déverrouiller cette issue de secours pour libérer l’accès au reste du groupe. « Faites attention, soyez discret, il y a des ouvriers sur le site », prévient quelqu’un en tête. Mais l’effet de surprise aidant, les quelques employés n’ont rien tenté pour les empêcher d’accéder aux installations.

Yasuní-ITT : un projet impossible pour l'extractiviste Correa

Date de publication: 
Jeudi, 5 Septembre, 2013
Par: 
William Sacher, universitaire, actuellement doctorant en économie du développement de Flacso-Ecuador, Quito.

Article paru également dans FAL Magazine, automne 2013.

L'initiative Yasuní-ITT est « le projet phare de la révolution citoyenne ». Ainsi s'exprimait en 2010 le président de l'Équateur Rafael Correa, suscitant de sérieux espoirs d'un avenir post-extractiviste au sein du mouvement écologiste global. C'est dire si l'annonce par Correa de l'abandon de l'initiative, le 15 août dernier, a pour le moins été vécue comme un coup de massue par de nombreux réseaux écologistes d'occident et d'ailleurs.

L'examen des politiques menées par Correa au cours des dernières années montrent cependant que ce nouvel écueil de la « gauche » latinoaméricaine était largement prévisible.

Une initiative pionnière

Proposition totalement inédite et ayant reçu un grand soutien populaire, l'initiative Yasuní-ITT consistait pour l'Équateur à se refuser à exploiter une partie de ses réserves prouvées de pétrole en Amazonie (situées dans le parc national de Yasuní) en échange de dons qui seraient venus de l'étranger. L'objectif officiel était de préserver cette partie de l'Amazonie, hébergeant une biodiversité unique sur la planète et le milieu de vie de nombreuses communautés autochtones, certaines étant en « isolement volontaire » (bien que Correa et son gouvernement ont, d'une manière plus réductrice, souvent mis en avant l'intérêt du projet pour la seule lutte contre les changements climatiques).

Folie de l’or : mieux vaut prévenir que guérir

Permis de VillerangesPermis de Villeranges

Acteurs

3 millions d’euros. C’est ce qu’ils vont mettre dedans. Il vaut mieux être sûr de son coup à ce tarif. Et c’est la Cominor qui veut exploiter ça. Son chiffre d’affaire (verif.com au 02/09/2013) est de 3 142 776 euros (à peu près le tarif du permis) et son dirigeant est Dominique Delorme, qui dirige aussi le groupe mère « La Mancha Resources INC » (siège social à Vancouver ‑ Cocorico M. Montebourg) qu’Areva a refilé à Weather II (lire l’encadré).

Ils exploitent déjà des gisements en Afrique mais un nouveau territoire (national) à « coloniser » où il n’y aurait pas trop d’autochtones pour gueuler, serait par exemple… la Creuse.

Le 14 février 2013, le préfet, l’ancien, quatre jours avant de partir, faut-il croire puisque la nouvelle préfète a pris ses fonctions le 18 du même mois, a réservé une suite favorable à la demande du permis de Villeranges.

Et la population a eu un gros mois pour dire son avis… en plein été. Ça rassure franchement, on voudrait faire un truc louche qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Mais les messieurs de la Cominor, de la préfecture et du ministère n’habitent certainement pas à Villeranges. Et je me suis déplacé dans le coin pour voir ce que les gens en disaient.

Un déplacement autour de Villeranges (commune de Lussat)

La note de présentation précise déjà que ce sont les hameaux de Villeranges, des Farges et de Varennes (Lussat) les plus concernés.

Je suis d’abord allé sur les communes de Lépaud et Chambon, qui ont des surfaces touchées par le permis. Il y a une personne qui n’en n’avait même pas entendu parler, et qui a dit que ce serait bien s’il y avait de l’or. Je lui ai dit que de toute façon le sous-sol appartient à l’État : elle ne le savait pas. Dans un autre hameau, quelqu’un encore n’était pas au courant d’habiter sur le périmètre d’exploration autorisé. Il m’a dit d’aller voir le propriétaire. Selon celui-ci, c’est surtout le hameau des Farges qui serait concerné, parce qu’ici les carottages d’il y a quelques année n’avaient pas donné grand-chose. Pourtant, « ici » est quand même sur le permis, va savoir pourquoi…

Exploitation minière dans la Creuse : Dites oui et ne posez pas de questions !

Date de publication: 
Mardi, 3 Septembre, 2013
Par: 
Collectif ALDEAH

A paraître dans "Trou des Combrailles", numéro 5, automne 2013 

Depuis le 24 juillet 2013 et jusqu’au 4 septembre prochain, sur le site Internet du Ministère du redressement productif, le « public » est invité à adresser ses observations concernant le projet d’octroi du permis exclusif de recherches de mines (PERM) dit de Villeranges [1]. Ce PERM porte sur la recherche « d'or, de cuivre, d'argent, de zinc, d'antimoine, d'étain, de tungstène et substances connexes », son périmètre s’étend sur une zone de 47,6km² dans le département de la Creuse et il sera octroyé à la société Cominor [2].

Dessin du Trou de Combrailles n° 5, automne 2013 (merci de citer)Dessin du Trou de Combrailles n° 5, automne 2013 (merci de citer)

Une mascarade de démocratie

La procédure d'instruction de la demande de ce permis, qui fait suite à la récente approbation d’un autre permis de même type (PERM de Tennie, en Sarthe et Mayenne)[3], est un exemple patent d’autoritarisme. En soumettant le projet d’octroi à la « consultation publique » au cœur de l’été et sans en faire la moindre publicité, le Ministère du redressement productif démontre son profond mépris pour la démocratie. Comme le signale la note de présentation du projet d’arrêté d’octroi [4], l’ensemble des administrations consultées à propos du PERM de Villeranges ont déjà explicitement donné leur feu vert. Le public n’est invité qu’à envoyer ses observations, en dernier, et seulement s’il apprend l’existence de cette possibilité par ses propres moyens. La « consultation » se résume donc à l’ouverture d’une adresse mail par le Ministère ! Son résultat n’est par ailleurs nullement contraignant : il ne s’agit pas d’obtenir l’approbation de la population, mais tout au plus de connaître son opinion.   

Quel déni de démocratie, M. Montebourg ! Nous sommes très loin de la VIème République que vous promettiez en 2012 : " Le citoyen […] sera réintégré dans la boucle de la décision et trouvera la possibilité de s’exprimer et de participer à l’action publique ". 

S'agit-il d'un oubli ou d'un retournement de marinière (voir ci-contre)? Les méthodes que vous mettez en œuvre aujourd’hui sont les mêmes que celles employées par J-L. Borloo lorsque, en 2009, il signait en catimini les permis d’exploration de gaz et pétrole de schiste.

Risques passés sous silence

En déclarant que « la mine est un axe potentiel du redressement, un élément de compétitivité et de souveraineté » [5], Arnaud Montebourg semble ignorer que le dossier de l’exploitation minière industrielle est excessivement lourd en termes d’impacts sociaux, économiques, culturels, politiques et environnementaux.

L’industrie minière moderne est tournée vers l’exploitation de gisements de faible concentration et implique l’utilisation de grands volumes de produits potentiellement toxiques (cyanure, acide sulfurique, etc.), ainsi que la génération massive de déchets.

Conga: une lutte de longue haleine

FAL Magazine, automne 2013

Une des stratégies des forces armées est la guerre d’usure. On pourrait se demander si ce n’est pas le cas dans la lutte qui oppose Yanacocha et le gouvernement péruvien aux résistants pacifiques au projet minier Conga.

Au début de la résistance, le gouvernement péruvien avait fait le choix de montrer toute son autorité en réprimant les opposants avec violence[i], en déclarant plusieurs fois l’état d’urgence dans les provinces concernées, en dénonçant constamment les dirigeants, en fouillant leurs foyers, en les diffamant.

El agua es un tesoroEl agua es un tesoro

[i] Cinq morts en juillet 2012, des habitants de Celendin etde Bambamarca

Equateur : "Yasuni ITT ou l'échec de la non-exploitation du pétrole"

L'Equateur est le plus petit pays membre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ; environ un cinquième de ses ressources supposées reposent dans le sous-sol du parc Yasuni reconnu pour sa grande richesse en matière de biodiversité. Entre la sauvegarde de ce petit bout d'Amazonie et l'exploitation des énergies fossiles, le président équatorien, Rafael Correa, a tranché en faveur de la seconde.

Les champs pétroliers d'Ishpingo, de Tambococha et de Tiputini – dits "ITT" – et leurs quelque 900 millions de barils de pétrole seront donc exploités, a annoncé, jeudi 15 août lors d'une allocution solennelle, le président Correa, avec une"profonde tristesse".

 Réélu en février, Rafael Correa avait promis d'approfondir sa "révolution citoyenne" où doivent se mêler transformation sociale du pays et respect de l'environnement. M. Correa a reconnu avoir pris"une des décisions les plus difficiles de tout [son] gouvernement" en favorisant le pétrole aux dépens de cette réserve de biosphèreclassée par l'Unesco (PDF), où vivent 696 variétés d'oiseaux, 2 274 d'arbres, 382 de poissons, 169 de mammifères ou encore 121 de reptiles, ainsi que des dizaines de milliers d'espèces d'insectes.

Contamination minière : la communauté de Caimanes au Chili continue d’être mise en danger et de voir nier son droit à une eau de qualité

 


Bien que la communauté soit sortie victorieuse en mars dernier d’un procès engagé par la compagnie minière contre le dirigeant du Comité de Défense et les avocats de la communauté, la situation locale a empiré. Depuis février 2013, le puits d’eau potable alimentant la communauté est devenue insuffisant et seul l’acheminement d’eau potable par des camions permet de subvenir aux besoins de la consommation des habitants : 60.000 litres d’eau sont livrés quotidiennement à la communauté de 1600 habitants, tandis qu’un autre camion fournit de l’eau aux quelques éleveurs et agriculteurs qui tentent de résister et se refusent à cesser leurs activités. L’installation illégale de centaines de travailleurs sous-traitants a accentué plus encore la pression sur l’eau et les tensions sociales. L’entreprise refuse toujours de dialoguer avec l’assemblée de la communauté malgré les demandes des habitants. Elle continue de nier en bloc toute incidence de ses activités sur la quantité et sur la qualité de l’eau.