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Barrages hydroélectriques

Halte à la construction du barrage d’Ilisu – Halte à la destruction et à l’instabilité !

Communiqué de presse d’Initiative to Keep Hasankeyf Alive – 5 décembre 2014.

La construction du barrage d’Ilisu pourrait continuer après un arrêt de 4 mois !  Stoppons Ilisu – halte à la destruction et  à l’instabilité !

La Direction Générale des Travaux Hydrauliques de l’Etat (DSI) de Turquie a annoncé il y a quelques jours qu’après une pause de quatre mois la construction du barrage fortement critiqué d’Ilisu et le projet de centrale hydroélectrique reprendront immédiatement. Si la construction redémarre, le barrage d’Ilisu sur le Tigre pourrait être terminé l’année prochaine, ce qui conduirait à une énorme destruction sociale, culturelle et écologique ainsi qu’à une plus grande instabilité politique.

http://www.fame2012.org/fr/2014/12/05/halte-a-la-construction-du-barrage-dilisu/

Un projet écocide: le méga barrage Chadin 2 à Celendin-Cajamarca

Date de publication: 
Mercredi, 5 Mars, 2014
Par: 
RaquelN

MarañonMarañonL’ ex président du Pérou, Alan García, a signé en juin 2010 un accord hydro-énergétique avec le Brésil. Celui-ci prévoit la construction d’une série de méga barrages sur plusieurs fleuves, en particulier sur le Marañon, affluent de l’Amazone. Ces mega barrages vont déplacer des milliers de personnes. M. Alan García, 3 mois avant de quitter le pouvoir et avec le Decreto Supremo 020-02011-EM déclare d’intérêt national et social la construction de 20 centrales hydroélectriques sur le fleuve Marañón.  Les projets les plus avancés sont Chadín 2 et Cumba 4, les deux se situant dans la région de Cajamarca. Ce sont des concessions attribuées à l’entreprise transnationale brésilienne Odebrecht. Celle-ci est responsable de la construction de la première étape du projet minier Conga pour un montant de plus de 500 millions de dollars. 

Le méga projet Chadin produira 600 MW, aura un coût de 819 millions de dollars et des conséquences négatives sur 21 communautés. Le projet prévoit la construction d’un barrage de 175 mètres de hauteur et un mur de rétention de 196 mille m3 d’eau.

Conga: une lutte de longue haleine

FAL Magazine, automne 2013

Une des stratégies des forces armées est la guerre d’usure. On pourrait se demander si ce n’est pas le cas dans la lutte qui oppose Yanacocha et le gouvernement péruvien aux résistants pacifiques au projet minier Conga.

Au début de la résistance, le gouvernement péruvien avait fait le choix de montrer toute son autorité en réprimant les opposants avec violence[i], en déclarant plusieurs fois l’état d’urgence dans les provinces concernées, en dénonçant constamment les dirigeants, en fouillant leurs foyers, en les diffamant.

El agua es un tesoroEl agua es un tesoro

[i] Cinq morts en juillet 2012, des habitants de Celendin etde Bambamarca

« Eau et Extractivisme » au FAME 2012 [FAL MAG]

Date de publication: 
Dimanche, 6 Mai, 2012
Par: 
Anna Bednik

 «Nous qui appartenons aux différentes luttes contre l’extractivisme […], originaires de nombreux pays du Sud et du Nord, nous nous reconnaissons comme faisant tous partie du même combat […] », [1] - ont déclaré, après deux jours d’ateliers et débats, les participants aux activités de l’axe thématique « Eau et Extractivisme » du FAME 2012. Argentins, Brésiliens, Chiliens, Colombiens, Equatoriens, Guatémaltèques, Mexicains, Péruviens, Pakistanais,… Allemands, Bulgares, Etats-uniens, Irlandais, Polonais, Turcs, Français…, - nous avons été nombreux à nous rassembler autour de ce thème.

Luttes contre l’extractivisme ? Le FAME 2012, avec un axe thématique dédié (6 ateliers et tables rondes) leur a fait la part belle, en assumant de désigner l’extractivisme comme tel, y compris ici en France, où cet emprunt au vocabulaire d’outre-Atlantique faisait surtout référence jusque-là à des combats et débats d’ailleurs. Dans les milieux universitaires et militants d’Amérique hispanophone [2], le terme «extractivisme », amplement utilisé, ne s’arrête généralement plus aux industries extractives au sens strict (mines et hydrocarbures). Il se rapporte, par extension et de façon beaucoup plus large, à l’accélération de toutes les activités d’exploitation des « ressources naturelles » à échelle industrielle (comprenant l’agro-industrie et jusqu’à la conception d’infrastructures facilitant les activités d’extraction). 

Comme de nombreux mots en «isme » - qui évoquent un courant de pensée, un paradigme, voire une idéologie -, « l’extractivisme » se réfère aussi à plusieurs niveaux de réalité qui font système. Il désigne la place centrale de l’extraction des «ressources naturelles » pour les économies exportatrices de matières premières.

L’énergie pour quoi et pour qui? Entretien avec le MAB (Mouvement des Affectés par les Barrages, Brésil)

MABMABLe Brésil a le troisième plus haut potentiel de production d’énergie hydraulique au monde (10% du potentiel mondial) [1]. 30,9%  « seulement » de ce potentiel est exploité actuellement. La construction de plus de 400 barrages hydroélectriques existants (dont 156 grands) a déjà expulsé plus d’un million de personnes de leurs terres et de leurs maisons. Il est prévu de construire 90 nouvelles centrales hydroélectriques d’ici 2016, pour une capacité de production de 36 834 MW . Le Plan National de l’Energie prévoit une production d’hydroélectricité de 94 700 MW à l’horizon de 2030. Le Mouvement des Affectés par les Barrages (MAB), défend les droits des familles expulsées ou menacées, tout en posant la question du modèle de société. Nous avons rencontré Daiane et Rogério Hohn, responsables de la coordination du MAB de l’Etat du Pará, et Moises da Costa Ribeiro, responsable du MAB à Altamira, à Marabá (Pará), en juillet 2010. 

Eau et Extractivisme au FAME: du Nord au Sud, un modèle, des luttes

Le Forum Alternatif Mondial de l'Eau (FAME) ouvrira ses portes à Marseille du 14 au 17 mars. "Eau et extractivisme" est l'un des axes thématiques des ateliers et débats du forum : http://www.fame2012.org/files/eauext.pdf 

Mines, puits de pétrole et de gaz, plantations ou élevages industriels, barrages hydroélectriques géants…,- tous les jours, de nouveaux territoires sont transformés en zones de sacrifice destinées à fournir matières premières et énergie. L’exploitation à grande échelle de la nature et de ses « ressources » s’accélère de façon exponentielle dans les pays du « Sud », enfermés dans ce « rôle » depuis l’époque des colonies. Bouleversements sociaux et transformations culturelles inévitables, altérations souvent irréversibles des écosystèmes, pollutions aux effets dévastateurs pour la santé, - les impacts des industries extractives sont connus et dénoncés. Au Nord aussi, la prédation avance : la récente avalanche de projets d’exploitation d’hydrocarbures dans les pays occidentaux montre bien que, même si les contextes diffèrent, aucun territoire n’est définitivement épargné. Partout, au Sud, comme au Nord, éclatent des conflits entre populations victimes ou menacées, entreprises et pouvoirs publics. Dans de nombreux endroits de la planète, s’organisent des résistances, se structurent des mobilisations et naissent des mouvements populaires qui s’opposent aux « mégaprojets » d’exploitation de la nature.

« L’eau vaut plus que l’or », - proclament les graffitis sur les murs des villes et villages d’Argentine, du Pérou, de Colombie… et d’ailleurs, « Boire ou conduire, il faut choisir », - scandent les militants anti-gaz de schiste français. L’eau, qui « n’a pas de prix », est, presque toujours, au centre de ces combats. Continuellement, l’accès à l’eau, sa disponibilité ou sa qualité se voient directement menacés. Chaque industrie a son « livre noir». Les mines à ciel ouvert polluent les cours d’eau et les aquifères (produits toxiques et métaux lourds provenant de drainages acides), dégradent les zones de recharge hydrique, détériorent les glaciers et le permafrost. Dans des régions déjà victimes de stress hydrique, des millions de litres d’eau sont utilisés quotidiennement pour les activités minières au détriment des besoins des populations. L’extraction d’hydrocarbures de schiste requiert aussi d’énormes quantités d’eau. Chaque opération de fracturation hydraulique consiste à injecter dans le sous-sol entre 10 et 20 millions de litres d’eau, mélangée à du sable et des adjuvants chimiques, dont une partie seulement remonte à la surface et dont le retraitement pose de sérieuses questions. L’exploitation pétrolière a un lourd passif : pollutions de l’eau douce et de l’eau de mer, accidentelles (marées noires) ou systématiques (delta du Niger, Amazonie équatorienne ou péruvienne…) qui provoquent de véritables tragédies environnementales, sanitaires et humaines. Les grands barrages hydroélectriques sont à l’origine de la disparition des poissons de nombreux fleuves, ce qui équivaut à la destruction des économies locales basées sur la pêche. La liste est longue… 

Le terme « extractivisme » nous vient de l’Amérique hispanophone*.

La Bolivie d'Evo Morales ferme les yeux sur les barrages de Lula

AMAZONIE - Que la gauche remporte ou non le scrutin bolivien de décembre, le rio Madeira n'échappera pas aux dommages écologiques et sociaux des deux futurs barrages brésiliens.
Que restera-t-il dans une décennie du «poumon de la terre» et des populations indigènes qui l'habitent? Que les gouvernements du Brésil ou de Bolivie soient «de gauche» ou «indigéniste» n'y change rien. Entre les mégaprojets énergétiques, les exploitations pétrolières ou minières et les monocultures d'agrocombustibles, l'Amazonie, et ses richesses naturelles stratégiques, est aujourd'hui plus que jamais l'ultime digue face au capitalisme.