(De Nantes) « Le terme de décroissance a au moins un mérite aujourd'hui, c'est qu'il remplit les salles », se réjouit Paul Ariès, politologue, à la tête du mouvement des « objecteurs de croissance ». Invité à débattre aux Journées d'été Verts-Europe Ecologie, à Nantes, il est vainqueur à égalité à l'applaudimètre avec... Corinne Lepage, l'ancienne ministre de l'Environnement de Jacques Chirac, récemment démissionnaire du MoDem.
C'est son camarade Yves Cochet, « écolo de souche » et vieux théoricien de la fin de la croissance qui l'a invité, au grand dam de Dany Cohn-Bendit, déjà exaspéré lors du premier jour de ces rencontres par l'incantation « anticapitaliste » de Jean-Vincent Placé, numéro deux des Verts. Dany avait boudé et filé à la plage, puis au théâtre.
Dans l'amphi bondé de près d'un millier de sympathisants venus de toutes les familles de l'écologie politique, chacun semble d'accord sur le constat que « la décroissance est une réalité qui s'impose », mais entre l'avocate centriste et l'apôtre de la décroissance, il y a un monde.