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Agro-écologie

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Les miracles de la permaculture

La productivité insoupçonnée de la terre

Faites le test autour de vous. Affirmez haut et fort que nous pourrions nous passer des engrais et des pesticides. Ajoutez que l’utilisation de l’espace agricole en France pourrait être optimisée et  que les monocultures défigurent une grande partie de nos paysages. Prétendez que nous pourrions produire beaucoup plus, sur de plus petites surfaces, en recréant des emplois en masse. Arguez que les fermes du XXIème siècle seront non seulement productives, mais magnifiquement belles et que les paysans qui y travailleront gagneront peut être mieux leur vie que les agriculteurs d’aujourd’hui. Terminez en brossant le tableau de villes modernes, culturelles et agricoles.

Je ne donne pas cher de votre peau.

Et pourtant, ce que l’agroécologie et la permaculture (entre autres) sont en train d’apporter à la réflexion agronomique démontre, s’il en était encore besoin, à quel point cette vision est fondée. L’expérience que Charles et Perrine Hervé-Gruyer conduisent, dans leur petite ferme du Bec Hellouin est, à ce titre, particulièrement intéressante.

La Louve, le supermarché coopératif du 18ème: le bio pour les bobos, les restes pour les prolos ?

Date de publication: 
Lundi, 26 Janvier, 2015
Par: 
Reçu par email

Avant-proposLe collectif Aldeah a reçu ce texte par courrier électronique. Certains le trouveront probablement incomplet, mais il pose néanmoins des questions légitimes qui nous paraissent valoir la peine d'être débattues. Si vous souhaitez y répondre, merci de nous contacter : http://www.aldeah.org/fr/contact

 

Habitant du 18ème arrondissement, j'ai appris qu'un supermarché se revendiquant coopératif appelé La Louve est en train de voir le jour dans le quartier.

Si de prime abord La Louve encourage l'autogestion ainsi que les préoccupations socio-environnementales, une brève analyse de son modèle d'inspiration et soutien, le Park Slope Food Coop (PSFC) à New York, suffit à déceler sa patte néolibérale. D'abord, l'envergure du PSFC (1000 m2, 16 000 membres) interroge sur sa «gouvernance», articulée autour d'un CA élu pour 3 ans par les membres. Mais «[l]es new­yorkais, tout comme les Parisiens, sont très occupés» et les électeurs tournent, de l'aveu même des promoteurs, «autour de 100 (soit 0.6% des membres)»: une minorité décide donc pour une majorité.

Quant aux objectifs du PSFC, ils ont à première vue de quoi séduire: «soutenir les meilleurs produits et les meilleures pratiques en ce qui concerne la santé, la sécurité et la conservation des humains, des animaux et de la biosphère en général», tout en restant accessible à des personnes «d’origines très différentes, ayant des nécessités et des situations financières très variables».
 
Toutefois, afin d'atteindre cette mixité sociale et d'«offrir à ses membres une gamme de produit ‘complète’», le PSFC concilie l'inconciliable: dans ce supermarché, les «produits bios et locaux sont préférés» mais «on a souvent le choix entre un produit bio et un produit conventionnel», y compris des OGM, sauf «si un équivalent non­OGM peut se trouver au même prix». Autrement dit: du bio pour les bobos, les restes pour les prolos ?

Si La Louve est une version du PSFC adaptée au contexte français, elle conserve la même philosophie pragmatique néolibérale qui légitime la vente de produits issus de la filière agro-industrielle «conventionnelle» par la noble volonté de «rendre la coopérative accessible à tous».

Je souhaite donc interpeller les habitants du 18ème, pour que La Louve ne fasse aucun compromis sur la santé des plus pauvres en acceptant de leur vendre des produits non­bio. En parallèle, une réflexion doit être menée quant au devenir des AMAP, dont je suis membre. Véritables solutions accessibles à tous, elles sont aujourd'hui fragilisées et risquent d'être ingérées par des gloutons, comme La Louve ou «La ruche qui dit oui», qui singent leurs principes mais en retirent l'essence militante. N'y a­t­il pas en effet un risque que les paysans en AMAP se laissent séduire par ces prédateurs, qui pourraient bien leur paraître plus attrayants car économiquement plus sécurisants ?



Un agneau sans berger


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