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STOP et NON AUX HYDROCARBURES DE SCHISTES ! (agglutination)

Gaz de schiste: que Ségolène Royal arrête de nous la jouer façon Edith Cresson !


13.05.16. - Ségolène Royal veut arrêter les gaz de schiste à nos frontières, comme Cresson voulait arrêter les magnétoscopes. Elle ferait mieux d’autoriser qu’on en cherche chez nous !

La comparaison est irrésistible : impossible, en voyant Ségolène Royal promettre que la France allait s’organiser pour arrêter les gaz de schiste américains à nos frontières, de ne pas penser à Edith Cresson qui avait prétendu, elle, en 1982, bloquer à Poitiers les magnétoscopes japonais. 25 ans plus tard, rien n’a changé - ou plutôt, les choses ont empiré. Aussi bouffon et suicidaire qu’ait été le protectionnisme ostentatoire de Cresson à l’endroit de l’électronique nippone, du moins avait-il le mérite de la faisabilité. Trier entre « gentil » et « méchant » gaz à l’arrivée d’un bateau ou d’un gazoduc ressortit en revanche purement et simplement de l’impossible…

 

Du protectionnisme, on passe à l’impérialisme

Mais il y a une autre différence entre les deux affaires. Cresson entendait protéger la production de magnétoscopes made in France d’une concurrence étrangère. Royal, elle, veut empêcher le territoire de bénéficier d’une production étrangère… dont elle (et ses prédécesseurs) ont eux-mêmes interdit l’équivalent français. Du protectionnisme, on passe à l’impérialisme : ce n’est plus « Laissez-moi vendre ce que je produis ! », c’est « Ne me vendez pas ce que je ne produis pas ! » Curieuse manière de voir ses relations avec les autres… La vérité est que, quoi qu’on en pense, les gaz de schiste existent, qu’ils sont parfaitement fongibles avec les gaz conventionnels et que, dans le monde interconnecté où nous vivons, il est devenu impossible de faire barrage à leur circulation. Dans le fond, la meilleure manière de réagir à l’arrivée en France de ceux qui sont produits outre-Atlantique, la plus rationnelle en tout cas, consisterait à réviser notre propre position sur le sujet : quant à consommer des gaz de schistes, et puisque c’est à peu près inévitable, ne vaudrait-il pas mieux que leur production nous enrichisse, nous, plutôt que les Texans ou les habitants du Dakota ?

 Certes, l’interdiction d’exploitation – et même d’exploration ! – qui prévaut en France a été votée par le Parlement en 2011. Mais ce qu’une loi a fait, une autre peut le défaire. Et un tel revirement n’aurait rien d’illégitime. Les choses ont en effet beaucoup changé depuis cinq ans. Outre les Etats-Unis, le Canada, l’Argentine, la Chine, la Pologne et même l’Arabie Saoudite s’y sont mis. La Pologne a d’ailleurs quasiment arrêté parce que la géologie était décevante - ce qui prouve que l’exploration n’est pas une pente fatale -, mais les autres montent en puissance. Surtout, l’expérience américaine est réellement probante : des centaines de milliers d’emplois sont dus aux gaz de schiste, directement, mais aussi indirectement : grâce à la baisse du prix des hydrocarbures que la production de gaz non-conventionnels explique en bonne partie (surtout dans les années 2010 à 2014), les Etats-Unis vivent une vraie réindustrialisation avec le retour de productions électro-intensives qui avaient déserté. Depuis deux ans, avec la chute des prix mondiaux, les producteurs de gaz non-conventionnels souffrent, c’est vrai. Mais ils s’adaptent : aujourd’hui, à 50 dollars le baril, l’essentiel des grands acteurs est à peu près rentable. La moindre flambée du prix du brut en ferait des cash-machines. L'intox de "Gasland"

Reste bien sûr la question de la préservation de l’environnement, qui motivait la loi de 2011. Elle est fondamentale. Mais là aussi, que de changements ! Depuis le début du siècle, l’industrie a fait d’immenses progrès et les foreurs-pionniers parfois irresponsables du début du siècle ont presque partout cédé la place à des entreprises plus soucieuses de la question, moins par vertu que pour ne pas tuer la poule aux œufs d’or. Surtout, l’opinion mondiale, et en particulier française, a été fortement et indûment influencée par le documentaire  « Gasland », partout primé, où l’on voyait un homme approcher son briquet du robinet de son évier et l’eau qui y coulait s’enflammer instantanément. Terrifiant ! On sait maintenant que ce passage du film était une manipulation pure et simple : le réalisateur avait en fait tourné cette scène à un endroit des Etats-Unis… où il n’y a aucune exploration de gaz de schistes. Il s’agissait d’un phénomène rare mais connu depuis un siècle de présence naturelle de méthane dans l’eau, sans rapport avec les hydrocarbures (dont on ne trouve d’ailleurs trace à des centaines de kilomètres à la ronde). On ne peut certes en conclure que les puits de gaz de schiste ne posent aucun problème : ils provoquent par exemple, fût-ce rarement, glissements de terrain et mini-tremblements de terre. Peu engageant ! Mais le moment est peut-être venu, en France comme partout ailleurs, de sortir, sur ce sujet, de l’application pavlovienne du principe de précaution en examinant calmement les bénéfices, et bien sûr les risques, des gaz de schiste.

Que la France conclue ensuite, rationnellement, au maintien de l’interdiction, si le solde net des avantages et des inconvénients est défavorable ! Mais qu’elle cesse, seule au monde, de faire l’autruche en se croyant plus maligne que les autres alors qu’elle n’est que la plus obscurantiste.

 
isa77_Jouarre's insight:

Challenges, comme à son habitude, dans la nuance… 

L'article aurait-il été le même si les deux protagonistes avaient été des hommes? Et les avions renifleurs, une invention de femmes? 

Par ailleurs comment passer sous silence le réchauffement climatique, la nécessité de laisser 80% des hydrocarbures dans le sous-sol.

Invoquer l'exploitation en Pologne pour dire un peu plus bas que boff, ce n'était pas ça. Quant à la Chine et l'Arabie Saoudite… 

Oui la demande de Ségolène Royal est dépourvue de bon sens, ce qui ne permet pas de présenter l'exploitation du gaz de schiste aux Etats-Unis comme une panacée. Lire l'article consacré au rapport de Thomas Spencer. 

http://www.liberation.fr/futurs/2014/04/15/sur-les-retombees-des-gaz-de-schiste-il-ne-faut-pas-rever_998281



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Technip et l'américain FMC officialisent leur mariage


19.05.16. - Le français Technip et l'américain FMC Technologies ont annoncé, ce jeudi 19 mai, un projet de fusion qui donnera naissance à un nouveau spécialiste des équipements pétroliers et gaziers d'une capitalisation boursière proche de 13 milliards de dollars. La nouvelle entité sera domiciliée au Royaume-Uni.

Une nouvelle approche pour redéfinir la production et la transformation du pétrole et du gaz. C'est ainsi que Technip, le fleuron industriel français, annonce sa fusion avec l'américain FMC. Selon leur projet, pour lequel les deux groupes ont signé un protocole d'accord, les actionnaires de Technip recevront deux actions de la nouvelle société pour chaque action Technip détenue tandis que les actionnaires de FMC Technologies recevront une action pour chaque action détenue.

 

Les actionnaires des deux sociétés détiendront respectivement environ 50% du capital du nouveau groupe, ont précisé les groupes dans un communiqué commun. La fusion a été approuvée à l'unanimité par les administrateurs des conseils des deux sociétés. La réalisation effective de la fusion est prévue pour début 2017, sous réserve notamment de l'approbation des actionnaires de Technip et de FMC Technologies.

Bpifrance Participations et IFPEN, actionnaires de Technip, soutiennent en outre l'opération.

 

Le nouveau groupe, nommé TechnipFMC, prévoit de réaliser des synergies de coûts avant impôt d'environ 200 millions de dollars en 2018 et des synergies de coûts estimées à au moins 400millions de dollars en année pleine en 2019 et les années suivantes. Elles s'ajoutent aux plans de réduction des coûts déjà annoncés respectivement par chacun des groupes.

 

"Ces synergies de coûts sont principalement liées aux gains d'efficacité de la chaîne d'approvisionnement, à l'immobilier, à l'optimisation des infrastructures et à d'autres gains de performance liés à l'organisation et à l'entreprise. Ainsi, cette transaction devrait-elle avoir un impact positif significatif sur le résultat par action des deux sociétés", ont précisé Technip et FMC.

 

 

Thierry Pilenko, PDG de Technip, sera président exécutif du conseil d'administration de la nouvelle société tandis que Doug Pferdehirt, actuellement à la tête de FMC Technologies, occupera le poste de directeur général. Les sièges opérationnels seront situés à Paris (France) et à Houston (Etats-Unis). Mais la nouvelle société sera domicilée au Royaume-Uni, indique le groupe dans le communiqué. 

Avec plus de 49 000 salariés répartis dans plus de 45 pays, le chiffre d'affaires combiné 2015 de TechnipFMC s'élève à près de 20 milliards de dollars pour un Ebitda combiné 2015 d’environ 2,4 milliards de dollars. Au 31 mars, les deux sociétés réunies avaient un carnet de commandes combiné d'environ 20 milliards de dollars.



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Gaz de schiste : “Ségolène Royal mène un combat vain”, 


13.05.16. - La ministre de l'Énergie et de l'Environnement a décidé de partir en guerre contre EDF et Engie, qui ont décidé d'importer du gaz de schiste liquéfié en provenance des États-Unis.

C'est une conversation qui illustre les incohérences du pouvoir. Nous sommes en juillet 2013 à l'Élysée. Le Président François Hollande nous indiquait que l'importation du gaz de schiste serait une "opportunité formidable" et que dès que les Américains auraient donné l'autorisation d'en exporter, on pourrait ainsi en acheter et faire baisser le prix, et que tout ça serait bon pour le pouvoir d'achat. Deux ans plus tard, on apprenait qu'EDF et Engie avaient signé des contrats avec les Américains pour en importer. Et là "patatras" ! Ségolène Royal explique à l'Assemblée qu'elle va "examiner juridiquement" la façon dont on peut interdire son importation.

La ministre de l'Énergie et de l'Environnement dit visiblement l'inverse du chef de l'État. Mais a-t-elle les moyens d'empêcher l'importation du gaz de schiste ? C'est un combat vain, sur le plan juridique et technique pour commencer. D'abord parce que si en France on a interdit la fracturation, on n'a pas interdit la commercialisation. D'ailleurs on n'a pas le droit de l'interdire, parce que c'est contraire aux règles de l'OMC de libre-circulation des marchandises. On peut interdire les importations lorsqu'elles représentent un risque, comme la vache folle ou le bœuf aux hormones. Mais là, ce n'est pas le sujet. Du gaz, on en importe déjà.

C'est là où en arrive à la technique. Quand le gaz de schiste est extrait, il devient du gaz naturel. Ça part dans les citernes, où il est mélangé avec le gaz "conventionnel". Dans les navires de transport, on ne fait pas le tri : c'est moitié gaz de schiste/ moitié gaz conventionnel. Le gaz n'est pas répertorié en fonction de son origine.

 

On confond la morale et la réalité

Ensuite c'est un combat hypocrite. Voilà deux entreprises, EDF et Engie, qui ont passé ces contrats il y a deux ans environ, sans que l'Etat actionnaire ne soit au courant ? C'est quand même bizarre ! Rappelons au passage que la culture OGM est interdite en France : ça ne nous empêche pas d'importer des tourteaux de soja des États-Unis et du Brésil pour nourrir nos élevages. Soyons un peu cohérent. 
Que dit l'Élysée ? Rien justement. Tout le monde est embarrassé. Dans cette affaire, on confond la morale et la réalité. Parce qu'on s'est interdit de forer et de faire de la fracturation hydraulique parce que c'est mauvais pour notre environnement, il faudrait alors s'interdire d'importer. Il ne s'agit pas de refaire le débat sur l'extraction du gaz de schiste, il y a une loi qui l'interdit.

C'est bien joli de vouloir se montrer vertueux, mais on sait bien que l'on ne reviendra pas sur ces contrats. Ségolène Royal a beaucoup de qualité. Elle a de l'intuition, elle est tout terrain. Mais sa spécialité c'est quand même de mettre les deux pieds dans le plat en se trompant de plat.


isa77_Jouarre's insight:

Mettre les deux pieds dans le plat en se trompant de plat…



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Gaz de schiste : faut-il en importer en France ?


18.05.16. - Le 8 mai, on apprenait que la France allait recevoir sa première cargaison de gaz de schiste américain en juin. Le 10, Ségolène Royal affirme vouloir examiner sur le plan juridique une façon d'"interdire l'importation du gaz de schiste". Une position qui agace Patrick Pouyanné, PDG de Total, qui affirme ce mercredi que ce serait "une erreur" d'interdire l'importation.

Interdire l'importation de gaz de schiste américain en Europe serait "une erreur" pour l'industrie européenne, qui gagnerait en compétitivité grâce à cette source d'énergie, a estimé mercredi le PDG du géant français du pétrole Total, Patrick Pouyanné. La ministre française de l'Environnement et de l’Énergie, Ségolène Royal, avait indiqué le 10 mai à l'Assemblée nationale vouloir "examiner juridiquement" comment interdire l'importation de gaz de schiste en France, alors que sa principale technique d'extraction, la fracturation hydraulique, est interdite sur le territoire depuis 2011 pour des raisons environnementales.

Le lendemain, elle avait écrit aux dirigeants d'EDF et d'Engie pour leur demander de "renoncer" à l'avenir à importer ce gaz, après des critiques soulevées par la signature de contrats d'importation de gaz naturel liquéfié (GNL) américain, dont une partie provient de gisements de schiste. "Pour l’avenir, avait poursuivit la ministre, je vous demande de renoncer à toute signature de contrat d’importation de gaz qui porterait préjudice à la politique énergétique conduite par la France, et de vérifier l’origine et le mode de production de gaz importé pour que celui-ci soit exclusivement issu de sources conventionnelles".

Au Monde, deux avocats en droit de l'environnement expriment leur doutes quant à l'accomplissement d'un tel dessein. "La loi de 2011 interdit la fracturation hydraulique en France, mais pas la commercialisation de produits obtenus au moyen de cette technique. S’opposer à l’importation de ces hydrocarbures se heurte aux règles de libre circulation des marchandises de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), pour laquelle, malheureusement, les considérations environnementales passent au second plan", explique Sébastien Mabile, également expert pour la Fondation Nicolas-Hulot, qui trouve cependant "bonne" l'initiative de la ministre.

Son confrère, Arnaud Gossement abonde dans ce sens. "Pour justifier une interdiction d’importation, il faudrait montrer qu’elle entraîne des risques sanitaires ou environnementaux sérieux sur le territoire français, comme cela a été le cas pour la viande aux hormones ou la “vache folle”. Or, s’agissant du gaz de schiste, le risque est pour le pays producteur, pas pour le pays importateur". Seule solution pour lui : modifier le droit communautaire, ce qui n'est pas d'actualité.

 

 

"On va en acheter, dans un an ou deux", a déclaré Patrick Pouyanné à propos du gaz de schiste lors d'une audition devant la commission des Affaires économiques du Sénat. "On prévoit d'importer du gaz américain en Europe ou d'ailleurs dans le monde, c'est un marché mondial. (...) Je ne sais pas quand on parle de traité transatlantique, de libre-échange, comment on fait pour empêcher le gaz de circuler".

"Ce serait une erreur pour l'industrie européenne", a-t-il poursuivi, estimant que l'arrivée "en masse" du GNL américain entraînerait une baisse des prix du gaz.

"C'est plutôt une bonne nouvelle pour l'industrie européenne (..) C'est plutôt un regain de compétitivité pour l'industrie européenne qui utilise du gaz, notamment pour l'industrie lourde", a-t-il ajouté.

Le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, avait fait valoir qu'il n'est pas possible de connaître la composition exacte du gaz importé. Le problème, avait-il expliqué au Parisien, est que "quand un méthanier arrive dans un port européen, le port d'origine est connu mais pas la manière dont ce gaz a été produit".

"On ne sait pas donc s'il provient d'une exploitation de gaz conventionnel, d'un forage de gaz de schiste, ou d'une plateforme offshore en mer", avait-il ajouté, soulignant que "le gaz nord-américain, qu'il provienne du Canada ou des États-Unis, est un gaz dans lequel se mélange déjà du gaz conventionnel et du gaz de schiste".

 

 

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Total mise sur les renouvelables… pour mieux vendre son gaz


19.05.16. - Chez Total, les annonces d’investissements dans l’électricité et les énergies renouvelables (EnR) se multiplient. Elles traduisent une évolution notable : la major pétrolière apparaît désormais comme la plus proactive dans l’adaptation à la transition énergétique. Il ne faut pas y voir pour autant un changement de business model. Total vise en réalité à promouvoir le gaz, qui reste le pilier central de sa stratégie d’entreprise. Les ONG dénoncent son double langage et ses nombreux projets incompatibles avec la lutte contre le réchauffement climatique.

Un vent de changement paraît souffler chez Total. "2015 marque un tournant : il n’y a plus de débat (ndlr : sur le réchauffement climatique). 195 pays ont signé un accord. Chez Total, nous pouvons aborder le sujet comme une opportunité", a déclaré le 18 mai le pdg de la compagnie, Patrick Pouyanné, auditionné au Sénat.

Le groupe affirme avoir intégré dans sa stratégie l’objectif visant à limiter le réchauffement de la planète à 2°C. Cette opportunité, c’est en particulier celle de l’électricité, qui sera selon lui "l’énergie du XXIe siècle".

Le groupe pétrolier a ainsi récemment multiplié les annonces dans ce secteur. Dernière en date : le projet de rachat du fabricant de batteries électriques Saft.

Par ailleurs, une nouvelle branche spécialisée dans le gaz, les ENR et l’électricité doit naître en septembre. Elle comprendra une direction "Innovation et Efficacité énergétique". Car Total entend développer des services d’efficacité énergétique. Le groupe dispose déjà deux petites filiales spécialisées dans ce domaine.

  

Les objectifs du groupe à vingt ans sont ambitieux : devenir leader dans les biocarburants, se maintenir parmi les trois premiers acteurs mondiaux du solaire – Total est aujourd’hui n°2 grâce à sa filiale américaine SunPower acquise en 2011 – et porter la part des énergies nouvelles à 20% de son portefeuille. Le chemin à parcourir reste très long puisque SunPower et Saft n’ont pesé à eux deux que 1,5% du chiffre d’affaires de Total en 2015.

Le pétrolier vient de rejoindre l’organisation à but non lucratif Terawatt, qui vise à promouvoir l’énergie solaire et envisage même de se lancer dans l’éolien.

Autre initiative : la mise en place cette année d’une entité dédiée au Captage et stockage de carbone (CSC). Après s’être d’abord beaucoup intéressé au sujet, Total en avait ensuite réduit l’importance dans ses réflexions. Mais l’issue de la COP21 l’a conduit à remettre le CSC au premier plan.

 

De fait, avec les politiques de lutte contre le changement climatique, les compagnies pétrolières doivent changer de cap. "Total est la première major à le prendre en compte en faisant des annonces d’une telle importance. Elle apparaît désormais comme la major la plus proactive dans l’adaptation à la transition énergétique", estime Olivier Rech, responsable de la recherche Énergie-Climat chez Beyond Ratings.

Mais si Total entend diversifier son mix énergétique, c’est aussi pour s’adapter à l’évolution de la production d’hydrocarbures. Depuis plusieurs années, les compagnies pétrolières peinent à maintenir leur débit de brut. Elles sont donc devenues de plus en plus des sociétés gazières. "Mais à l’horizon d’une dizaine d’années, c’est aussi leur production de gaz qui va commencer à décliner", explique Olivier Rech. D’où la nécessité de se lancer dans de nouvelles énergies.

Peut-on pour autant parler d’un changement de business model ? Ce serait aller un peu vite en besogne. Si Total et d’autres grands énergéticiens ont pris le contrôle des associations européennes du solaire (1) et de l’éolien (2), c’est pour freiner la transition énergétique, comme l’indiquait l’an dernier The Guardian. En réalité, l’objectif de ces groupes est de laisser la plus grande place possible au gaz. Leur discours : face à l’intermittence de la production renouvelable, le gaz est un complément indispensable.

 

"Les énergéticiens traditionnels veulent entrer sur les nouveaux marchés de l’énergie, en particulier les ENR, car c’est là qu’ils peuvent trouver des relais de croissance. Mais cela leur permet aussi d’intervenir autant que possible dans l’évolution des nouveaux secteurs, pour éviter qu’ils ne bouleversent trop vite leur cœur de métier", explique Yves Marignac.

Malheureusement, sur le plan climatique, cette stratégie gazière n’est pas sans danger. "Comme le dit l’Agence internationale de l’énergie, à force de présenter le gaz comme un bon remplacement au charbon et le meilleur moyen de palier l’intermittence des ENR, il risque de devenir la première source d’émissions de gaz à effet de serre dans les prochaines décennies", rappelle Matthieu Auzanneau, chargé de la prospective du think tank Shift Project.

Sans compter que Total poursuit ses investissements dans des projets que les ONG jugent incompatibles avec la lutte contre le réchauffement : hydrocarbures de schiste, offshore profond… Certains craignent d’ailleurs que ses récentes annonces lui servent avant tout à verdir son image. Le groupe s’est vu reprocher fin 2015 son double langage sur le climat du fait de son appartenance à des associations tendant à freiner la lutte contre le réchauffement climatique. "Il existe un très grand décalage entre la part qu’occupent les ENR d’un côté dans la communication du groupe et, de l’autre, dans ses activités", constate Laureline Bourit des Amis de la Terre, une ONG qui dénonce les atteintes environnementales causées par le groupe.


isa77_Jouarre's insight:

Un vrai changement? Une posture? On peut se poser la question quand dans la même semaine on entend le PdG de Total s'intéresser au gaz de schiste et aux énergies renouvelables…



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«Sur les retombées des gaz de schiste, il ne faut pas rêver»


15.04.16. - Thomas Spencer, coauteur d’une étude sur les hydrocarbures, doute de leur potentiel économique, comme l’atteste l’arrêt par Total des recherches en Pologne.

L’aventure polonaise de Total ferait-elle pschitt ? Débarqué en 2011 pour y prospecter des gaz de schiste, le pétrolier n’y a plus de permis de forage ou de concessions après l’annonce de l’arrêt de ses explorations à Chelm, dans le sud-est du pays. Après les retraits d’autres géants du secteur, comme ExxonMobil ou l’italien Eni, la Pologne déçoit les pétroliers qui à ce jour n’y ont pas rencontré l’eldorado attendu (lire ci-contre). «Le champ de Chelm ne permet pas une exploitation industrielle, indiquait-on hier chez Total, mais cela ne veut pas dire que le bassin polonais, comme le britannique, n’a pas de potentiel. Notre activité s’arrête momentanément, mais c’est une question de timing, nous restons candidats à d’autres permis d’exploration

Au-delà du cas polonais, la question de l’effet d’entraînement des gaz et pétrole de schiste sur la croissance reste posée. Y compris aux Etats-Unis, redevenus l’an passé le premier producteur mondial d’hydrocarbures grâce à l’essor du schiste. Mais il serait très exagéré d’y voir l’origine d’un miracle économique. D’abord parce que sa rentabilité n’est pas au rendez-vous. Avec des investissements colossaux et de bas prix de vente divisés par trois, les rendements restent décevants. Ensuite, parce que le gaz de schiste arrive à un pic et que sa production risque de décliner. Enfin, parce que son impact sur l’économie reste très limité et localisé, en termes de secteurs et d’emplois. C’est la conclusion d’un document «agnostique» de 60 pages, publié le 13 février par l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). L’un des coauteurs, Thomas Spencer, directeur du programme climat de cet institut de recherche lié à Sciences-Po, précise les résultats de l’étude.

Vous affirmez que les gaz de schiste ne sont même pas une panacée aux Etats-Unis, voilà qui va à contre-pied de ce qu’on a entendu jusqu’ici…

C’est un message que l’on n’entend pas très souvent, c’est vrai. Mais nous ne sommes pas seuls à le dire. Une étude de l’Université de Stanford, en Californie, datant de septembre démontre comme nous que l’impact de la «révolution» des gaz et pétrole de schiste sur la croissance sera marginale aux Etats-Unis. Notre estimation optimiste est que son effet à long terme sur le niveau du PIB du pays - et non son taux de croissance annuel - sera d’environ 0,84% entre 2012 et 2035. Soit moins de 0,04% de croissance supplémentaire par an, selon un calcul simple des Echos.Et cela malgré la chute spectaculaire du prix du gaz naturel aux Etats-Unis, qui n’est d’ailleurs pas viable à long terme : après avoir plongé jusqu’à 1,95 dollar par million de BTU (British Thermal Unit) début 2012, il est remonté à près de 5 dollars [3,6 euros, ndlr] en janvier. En fait, d’autres facteurs jouent bien plus sur la croissance et la compétitivité des Etats-Unis que les hydrocarbures de schiste, notamment la baisse du dollar par rapport au yuan chinois et à l’euro.

Vous démontrez que seuls certains secteurs bénéficient de cette «révolution».

Oui, l’impact sur le secteur manufacturier a été minimal. En fait, la baisse du prix du gaz aux Etats-Unis a profité aux industries qui en utilisent beaucoup comme matière première ou source d’énergie. Comme la pétrochimie, les fabricants d’engrais, de matériaux plastiques, d’aluminium, d’acier ou les raffineries pétrolières. L’ensemble de ces industries ne représente qu’environ 1,2% du PIB des Etats-Unis. Les exportations de celles-ci ont certes presque triplé entre 2006 et 2012, mais cela n’a pas suffi à enrayer l’aggravation du déficit commercial américain pour l’ensemble des produits manufacturiers. Les retombées économiques des gaz et pétrole de schiste pour les Etats-Unis sont donc très sectorielles. Et très locales : dans les Etats qui en produisent, la croissance du PIB n’est pas beaucoup plus élevée qu’ailleurs. Sauf pour le Dakota du Nord, dont l’économie est très réduite et où il n’y a pas beaucoup d’autres activités.

Les gaz de schiste n’ont-ils pas permis la création de 600 000 emplois aux Etats-Unis ?

En analysant les données du Bureau des statistiques du travail américain, nous parvenons plutôt à 100 000 emplois directs créés entre 2008 et fin 2013 dans la production de gaz et de pétrole et les services liés. Soit un impact très limité, sachant que la population active américaine compte 155 millions de personnes. Si l’on prend aussi en compte les emplois indirects, nous estimons les créations d’emplois à 400 000, soit 0,25% de la population active des Etats-Unis. D’autres études, comme celles du centre d’études IHS Cera, parviennent à un chiffre plus important, mais leurs méthodes de calcul sont peu transparentes.

Pour parvenir à créer 100 000 emplois directs, il a fallu forer beaucoup de puits…

Oui, 130 puits par mois en moyenne entre 2000 et 2010, rien que pour l’exploration. C’est une activité industrielle extrêmement intensive.

Que pourraient apporter les gaz et pétrole de schiste à l’Europe ?

Nous avons abordé ce sujet de façon agnostique en nous posant cette question : si on les exploitait sur le Vieux Continent, qu’est-ce que cela ferait ? La réponse est qu’il ne faut pas rêver, cela ne va pas changer la donne et surtout pas à court terme. Nous ne savons pas vraiment quelle est l’étendue de nos réserves exploitables. La Pologne, qui s’est lancée il y a quatre ans, compte aujourd’hui une cinquantaine de puits d’exploration. Mais la géologie ne semble pas aussi productive qu’aux Etats-Unis, les schistes sont plus profonds. Surtout, l’Europe est plus densément peuplée que les Etats-Unis, le terrain est bien plus fragmenté, les propriétaires privés n’ont pas intérêt à ce qu’on fore chez eux puisque le sous-sol ne leur appartient pas. Et la résistance locale est forte, regardez ce qui se passe au Royaume-Uni autour des premiers puits d’exploration.

Les pro gaz de schiste, comme la navigatrice française Maud Fontenoy, vantent la baisse des prix du gaz et l’indépendance énergétique…

Ce sont des arguments peu fondés sur une analyse robuste. Même dans les scénarios de production les plus optimistes, l’Europe restera très dépendante des importations de gaz et de pétrole. Si l’on considère un scénario moyen, à partir des estimations d’organisations, telles que l’agence internationale de l’énergie (AIE), les gaz de schiste pourraient alimenter de 3 à 10% de la demande européenne de gaz d’ici à 2030-2035. La dépendance aux importations d’énergie fossile continuera à croître et leurs prix resteront déterminés par les marchés internationaux. Tout miser sur les gaz de schiste est une stratégie dangereuse : non seulement cela ne résoudra pas notre problème de dépendance énergétique, mais se laisser séduire ainsi nous distrait, nous détourne des alternatives comme l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables.

Il n’y aurait donc aucun impact ?

Cela peut peut-être nous aider un tout petit peu, mais cela ne suffira en aucun cas à résoudre l’équation énergie-climat-compétitivité. Plusieurs études montrent que sur le long terme, le coût d’une transition basée sur l’efficacité énergétique, les renouvelables et d’autres sources d’énergie peu carbonées, est égal voire inférieur au «business as usual» basé sur les fossiles.


isa77_Jouarre's insight:

Un papier qui remet les pieds sur terre. Même avec scénario optimiste, l'exploitation des gaz de schiste en Europe apporterait moins de 3 à 10% des besoins actuels… Tout ça pour ça!



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Fracking : fonctionnement et enjeux


17.05.16. - Comment fonctionne la fracturation hydraulique ? Et quels sont les enjeux environnementaux de cette technique d'extraction ?
Les Munichois du studio de design Kurzgesagt font le point sur la question (en anglais avec sous-titres français). 


isa77_Jouarre's insight:

Pour ceux qui auraient manqué les nombreux épisodes précédents, Arte propose une vidéo pédagogique sur la Fracturation Hydraulique. Rien de nouveau, mais ça permet de “réviser” pour ceux qui auraient oublié leurs classiques!



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French expert: "US imports proposed ban raise questions"

16.05.16. - As France’s energy and environment minister Segolene Royal seeks a ban on shale gas imports from the US, Jean-Louis Schilansky, director of the Non-Conventional Hydrocarbons Center (CHNC) questions the feasibility of the proposal and its potential consequences in an interview with NGE. Schilansky also stresses the benefits of US imports for the European gas market. 

Mr Schilansky, Segolene Royal told lawmakers May 10 she is willing to find a “legal way” to prevent the import of non-conventional US LNG and asking French companies in contact wiith Cheniere Energy to look for other sources of supply producing only conventional gas. As an expert on issues related to shale gas developments, do you think her proposal is feasible giving the fact that half of the US LNG comes from shale gas resources?

First, let’s acknowledge that there is no difference between conventional and unconventional reserves. It’s the same product. In the US, they all go into the same pipes. There is no way to segregate shale gas from gas of other sorts of gas. It’s not a surprise. We knew that the US will export some of its gas resources. We have seen the construction of export terminals followed by the first exports. 

EDF and Engie, which signed contracts with Cheniere, see US LNG as an opportunity to diversify the supply.

If we are serious about not importing non-conventional resources, we may have to ban all gas imports from the US but shale gas is not just an American phenomenon, it’s getting global. Others countries will develop their own non-conventional resources. Relying on countries which are exporting only conventional gas may be possible today but what are we going to do if Russia or Algeria start producing shale gas? Stop imports from these two countries? A ban on US imports into France would raise questions for the future. Moreover, we should look if such a decision would be in conformity with European and international free trades agreements.

Gas suppliers including Russia, Norway and Algeria may be exporting only conventional resource but we should also look at the environmental conditions in which the Russian gas is produced and transported through thousands of kilometres of pipelines. If we are raising environment concerns, we’d better look at the broad picture.

US LNG may raise some concerns in France, it may also provide new opportunities with lower prices.  

How might the arrival of US LNG reshape the gas market in Europe or “disrupt the old order” as Cheniere's Vice President for Strategy Andrew Walker recently argued during a conference organised by the Atlantic Council in Washington DC on 28 April? 

The entry of a new competitor in the European gas market will undoubtedly have an impact on gas prices. First, it will be limited giving that US imports will represent a small part of all imports but if the volumes increase, and they certainly will, it’s going to reduce the energy bills for consumers.

Energy prices are regulated but they will include new transportation costs. US imports will likely create a new market balance with lower prices across the board: not just American imports but also from Russia and Norway. Don’t expect miracles either, as gas prices are already low in Europe. It going to be a problem for historic gas exporters to Europe. "A new order" may be a little bit exaggerated but still it’s a major development.

Europe is a priority for US exports with South America: Brazil has already received its first US LNG – then there will be imports to Asia, Japan in particular. The European market is very accessible."

Thank you very much, Mr Schilansk


isa77_Jouarre's insight:

Jean-Louis Schilansky profite des propos non réalistes de Ségolène Royal pour enfoncer le clou. On ne peut pas faire de différence entre gaz de schiste et gaz "conventionnel" une fois que le méthane est dans les tuyaux. Il en profite aussi pour donner un petit coup de pouce à Tafta, pour faire la publicité en général du gaz de schiste prétendant que si on interdit l'importation en provenance des Etats-Unis il faudra aussi interdire le gaz algérien et le gaz russe. Pour l'instant, mis à part les Etats-Unis aucun pays ne produit de gaz à l'aide de la fracturation hydraulique. 

Enfin l'argument financier ne semble pas l'argument principal aux yeux de J.-L. Schilansky. Oui, il y aura peut-être une baisse du prix du gaz mais pour cela il faudrait en importer beaucoup ! 



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La Nation Innue et les Élus de la Minganie sont contre la fracturation et l'industrialisation

20.05.16. - La Nation Innue et les Élus de la Minganie sont contre la fracturation et l'industrialisation pétrolière de l'Île d'Anticosti

Dans le cadre d'une conférence de presse conjointe tenue à Port-Menier le 20 mai 2016, les Chefs Innus et les Élus désirent affirmer fortement leur opposition à l'exploration et l'exploitation d'hydrocarbures sur l'Île d'Anticosti.

En effet, les Chefs Jean-Charles Piétacho de Ekuanitshit et Rodrigue Wapistan de Nutashkuan - pour la Nation Innue - accompagnés par des élus de la Minganie dont le préfet, Luc Noël, se sont rendus à l'Île pour soutenir M. John Pineault, maire de la municipalité de L'Île-d'Anticosti afin de réaffirmer haut et fort leurs désaccords au projet de la société Hydrocarbure Anticosti.

Ensemble, ils sont unanimes à refuser la fracturation hydraulique ainsi que tout forage pétrolier préparatoire proposé par Hydrocarbure Anticosti et exigent qu'aucuns travaux ne se réalisent autant en 2016 (forage de trois puits pétroliers) qu'en 2017 (fracturation).

Le plus important dans le message qu'ils ont transmis est que la fracturation et l'industrialisation pétrolière de l'Île d'Anticosti n'est pas pour eux une option de mise en valeur durable du territoire. Ils refusent l'exploitation éventuelle de ces hydrocarbures, et donc toute étape expérimentale pouvant y mener.

Enfin, notons qu'un protocole de rapprochement entre les Chefs de la Nation Innue et les élu(e)s nord-côtiers a été signé en mars 2015. Les signataires, Mme Micheline Anctil, présidente de l'assemblée des MRC de la Côte-Nord, pour les élu(e)s de la Côte-Nord et le Chef René Simon, pour la Nation Innue, supportent cette présente démarche.



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Pour Total, la France de doit pas interdire l’importation de gaz de schiste

20.05.16. - 

Le PDG de Total, Patrick Pouyanné, a déclaré que l'interdiction de l'importation du gaz de schiste en France serait une erreur stratégique. Il serait même enclin à lancer des forages dans le pays.    

Voilà une position qui tranche nettement avec les idées défendues par les anti gaz de schiste, Ségolène Royal en tête. Reçu pour une audition devant la Commission des Affaires économiques du Sénat, le grand patron de Total a tenu à réagir aux propos de la Ministre de l'Ecologie plus tôt en Mai. Ségolène Royal a en effet déclaré qu'elle cherchait des recours juridiques pour interdire l'importation du gaz de schiste en France. Sont ainsi visés EDF et Total qui ont conclu des accords d'achat du GNL américain (dont une partie est constituée de gaz de schiste) sur le long terme, les premières livraisons étant attendues pour ce mois de Juin. Mais pour Patrick Pouyanné, parvenir à interdire l'importation du gaz de schiste en France serait d'un côté bien complexe à réaliser (entrave à la liberté de commerce de l'OMC et ratification en vue du traiter de libre-échange UE-USA) et relèverait surtout d'une grave erreur stratégique. Il s'agirait ainsi selon l'homme d'affaires d' "une erreur pour l'industrie européenne qui gagnerait en compétitivité grâce à cette source d'énergie ". Au contraire, pour le dirigeant de Total, l'arrivée du gaz de schiste US est même "plutôt une bonne nouvelle pour l'industrie européenne. C'est plutôt un regain de compétitivité pour l'industrie  qui utilise du gaz, notamment pour l'industrie lourde".

Prêt à aller encore plus loin

Au cours du même entretien au Sénat, Patrick Pouyanné a même poussé le curseur un peu plus loin encore, en indiquant que Total serait tout à fait enclin à lancer des forages d'exploration pour jauger des réserves de gaz de schiste dans le pays. Total pourrait ainsi financer des puits dans le pays, notamment dans la région de Montélimar où la justice a finit par rendre le permis au groupe. Il propose même d'inclure l'FPEN (Institut français du pétrole énergies nouvelles) ainsi que le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières), deux institutions publiques.

Pouyanné cherche-t-il le clash ? Non, car selon lui, l'activité a beaucoup évolué depuis ses débuts, "Je ne sais pas s’il y a du gaz de schiste en France et ce n’est pas une posture de dire cela. Ceci étant, je suis prêt à financer une  exploration car ce débat repose sur de mauvaises bases". Des "mauvaises bases" qui sont en réalité dues à la très mauvaise réputation que le secteur a développé à ses tous débuts lorsque l'eau était gaspillée en quantités gigantesques et que des fuites étaient récurrentes dans les puits. Mais la donne a changé explique le patron de Total, aussi est-il temps pour lui de reposer très sérieusement la question de la recherche et de l'exploitation en France : "Le côté cow-boy des débuts aux Etats-Unis a été rationalisé. Nous recyclons aujourd’hui 98 % de l’eau utilisée et on fracture des puits depuis trente ans. Nous pouvons donner des assurances techniques" , juge-t-il. Selon lui, "la vraie question, c’est l’occupation de l’espace. Pour exploiter le gaz de schiste, il faut beaucoup de puits. Et là, il y a un vrai débat".


isa77_Jouarre's insight:

Gaz de schiste, le retour ! Après avoir dit que le permis de Montélimar ne l'intéressait pas, Patrick Pouyanné semble maintenant être devenu l'un des chevaliers, assumé, pro-gaz de schiste, et pro-Tafta. Lisons jusqu'au bout son interview Pour exploiter le gaz de schiste il faut beaucoup de puits et là, il y a un vrai débat”.

Beaucoup de puits cela veut dire mitage d'un territoire, nuisances sonore, lumineuse. Détérioration des routes, dévalorisation des habitations et … multiplication des risques environnementaux de toute nature. Plus on fait de puits plus on multiplie les risques… 



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Au Texas, six fois plus de séismes depuis l’extraction du pétrole et gaz de schiste

19.05.16. - La fréquence des séismes dus à l’activité humaine a fortement progressé dans l’Etat du Sud des Etats-Unis, riche en hydrocarbures, révèle une étude scientifique.

Depuis 2008, le Texas a triplé sa production combinée de gaz et de pétrole. Dans la même période, la moyenne annuelle de séismes a été multipliée par six, passant de 2 à 12 secousses d’une magnitude égale ou supérieure à 3, le seuil à partir duquel un séisme est ressenti par l’être humain. Selon une étude publiée mardi 17 mai dans la revue Seismological Research Letters, un lien direct est établi entre l’activité sismique et l’exploitation de gaz et pétrole de schiste. Mais l’impact des activités pétrolières et gazières sur l’activité sismique remonte bien avant 2008, révèle également l’étude. Le secteur des hydrocarbures provoque des séismes dans l’Etat texan depuis 1925.

 

Les chercheurs, menés par le sismologue Cliff Frohlich de l’université du Texas, ont comparé la survenue des séismes et les activités pétrolières. En observant plusieurs facteurs (données géographiques, indicateurs de profondeur, etc.), ils ont mesuré la probabilité, pour chaque séisme, d’être « induit », c’est-à-dire provoqué par l’homme. Résultats : sur les 162 séismes d’une magnitude supérieure à 3 relevés au Texas depuis 1975, « 42 (26 %) sont presque certainement induits, 53 (33 %) sont probablement induits, 45 (28 %) sont possiblement induits, et seuls 21 sont tectoniques [donc d’origine naturelle] ».

 

Au fil des décennies, les technologies utilisées par l’industrie du pétrole ont évolué. Des premiers forages, on est passé progressivement à l’injection massive d’eau dans le sous-sol afin de faire remonter le pétrole. […] le Texas joue un rôle de fer de lance en produisant plus d’un tiers du pétrole brut américain.

L’étude publiée le 17 mai relie chacune de ces technologies à la survenance de séismes. Si l’augmentation des séismes depuis 2008 ne découle pas directement de la fracturation hydraulique, elle est clairement reliée à la gestion des eaux usées utilisées pour les besoins de la fracturation. […]

 

Une fois utilisées, que deviennent ces eaux usées ? « Dans certains pays, on les rejette dans des rivières, continue M. Thomas. Aux Etats-Unis, soit on les réutilise pour une nouvelle fracturation, soit on les réinjecte dans le sol afin de les stocker en profondeur. » Ce sont ces activités qui, en modifiant la pression et la sismicité du sous-sol, peuvent provoquer des séismes.

[…]

 « Dès qu’on perturbe le sous-sol, on provoque des instabilités, détaille François-Henri Cornet, géophysicien à l’université de Strasbourg. Et plus l’exploitation est profonde, plus les risques sismiques peuvent être importants. » Or, le gaz de schiste se trouve généralement à des profondeurs plus importantes dans le sous-sol que le gaz conventionnel.

Cette étude fait suite à un rapport publié en mars par l’Institut américain de géophysique (USGS), selon lequel environ sept millions d’Américains sont menacés par des séismes provoqués par l’homme, principalement dans les Etats de l’Oklahoma et du Texas.

 

Le lien entre séisme et fracturation hydraulique n’est pas une originalité texane. Il s’est vérifié dans les Etats de l’Ohio et de l’Oklahoma, et en territoire canadien. En Oklahoma, le risque sismique s’avère d’ailleurs beaucoup plus élevé qu’au Texas : en 2015, on y enregistre trois séismes de magnitude proche de 3 chaque jour. […]

 

L’Europe et la France sont également concernées par la problématique. « Même sans extraction de gaz de schiste, des séismes peuvent être provoqués par l’homme, développe Pierre Thomas. En France, le récent séisme de magnitude 4 enregistré dans les Pyrénées-Atlantiques peut être relié à l’activité gazière importante du bassin de Lacq. » Découvert dans les années 1950 et exploité jusqu’en 2013, ce gisement a alimenté en gaz naturel des foyers à travers toute la France. En réaction, une importante activité sismique s’est développée dans la région.

[…]

 



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Renoncer à importer du gaz de schiste serait “une erreur”


18.05.16. - Interdire l'importation de gaz de schiste américain en Europe serait "une erreur" pour l'industrie européenne, qui gagnerait en compétitivité grâce à cette source d'énergie, a estimé mercredi le PDG du géant français du pétrole Total, Patrick Pouyanné.

"Une erreur pour l'industrie européenne". "On va en acheter, dans un an ou deux", a déclaré Patrick Pouyanné à propos du gaz de schiste lors d'une audition devant la commission des Affaires économiques du Sénat. "On prévoit d'importer du gaz américain en Europe ou d'ailleurs dans le monde, c'est un marché mondial. (...) Je ne sais pas quand on parle de traité transatlantique, de libre-échange, comment on fait pour empêcher le gaz de circuler." "Ce serait une erreur pour l'industrie européenne", a-t-il poursuivi, estimant que l'arrivée "en masse" du GNL américain entraînerait une baisse des prix du gaz. "C'est plutôt une bonne nouvelle pour l'industrie européenne (..) C'est plutôt un regain de compétitivité pour l'industrie européenne qui utilise du gaz, notamment pour l'industrie lourde", a-t-il ajouté.

Ce qu'a demandé Ségolène Royal. La ministre française de l'Environnement et de l'Énergie, Ségolène Royal, avait indiqué le 10 mai à l'Assemblée nationale vouloir "examiner juridiquement" comment interdire l'importation de gaz de schiste en France, alors que sa principale technique d'extraction, la fracturation hydraulique, est interdite sur le territoire depuis 2011 pour des raisons environnementales. Le lendemain, elle avait écrit aux dirigeants d'EDF et d'Engie pour leur demander de "renoncer" à l'avenir à importer ce gaz, après des critiques soulevées par la signature de contrats d'importation de gaz naturel liquéfié (GNL) américain, dont une partie provient de gisements de schiste.

 
isa77_Jouarre's insight:

Les propos du PDG de Total ont le mérite d'être clairs. On y apprend qu'il est pour l'importation du gaz de schiste, qu'il est pour TAFTA, qu'il croit encore dans l'avenir de l'industrie lourde en Europe…



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Le Portugal reçoit également du gaz de schiste américain


21.05.16. - Contrairement à ce qui se passe en France, une livraison de gaz naturel liquéfié américain est arrivée au Portugal, dans une relative indifférence.

C'est en début de mois que la toute première cargaison de GNL issu du gaz de schiste américain a été livré au Portugal. Il s'agissait même d'une première au niveau européen. C'est dans le sud lusitanien que la cargaison a été perçue par Galp Energia, groupe pétro-gazier.

 

Une semaine de consommation

Le méthanier au nom exotique de Creole Spirit a donc livré l'équivalent d'une "semaine de consommation du Portugal soit 2% de la consommation totale du pays l'an dernier" selon le communiqué du groupe portugais. En clair, un térawattheure de GNL a été réceptionnée auprès du bateau qui avait chargé, sur l'ordre du groupe texan Cheniere Energy, sa cargaison au port de Sabine Pass en Louisiane. Un porte-parole de la société portugaise a précisé que cette importation de gaz de schiste américain "qui représente environ 1% des achats de gaz annuels de Galp Energia", était "destinée aux clients de la péninsule ibérique."

Cette livraison n'est pas la seule prévue puisque prochainement, et du moins sur le principe tant que le gouvernement n'aura pas trouver un moyen de contester le contrat, les groupes français Engie et EDF devraient également en réceptionner. En Angleterre, c'est le groupe BP qui s'est montré le plus rapidement intéressé.

 

Le gaz de schiste redevient intéressant

Plus difficile à collecter et donc plus cher, le gaz de schiste a connu un moment de disgrâce suite à l'effondrement du cours du baril de brent. Alors que le cours du pétrole tend, doucement, à remonter, l'exploitation du gaz de schiste redevient donc économiquement viable. C'est donc tout naturellement les Etats-Unis, premier pays producteur qui a ouvert le bal des exportations, dans un premier temps vers l'Argentine et l'Inde. Au niveau européen, la Norvège a bénéficié d'une livraison américaine d’éthane liquéfié.

Un temps intéressé, l'Asie semble freiner sur le sujet. Le ralentissement économique chinois combiné à la relance des réacteurs nucléaires japonais tend ces deux géants à se détourner, du moins pour le moment, de cette énergie. Quant à l'Europe, en dépit de certaines déclarations comme en France, les dirigeants y voient l'occasion de réduire leur dépendance au gaz russe en diversifiant leur méthode d'approvisionnement et espèrent faire ainsi, marcher la concurrence et bénéficier d'une réduction des prix.


isa77_Jouarre's insight:

L'importation du gaz de schiste américain n'a strictement rien à voir avec la remontée éventuelle du prix du baril de pétrole!

Les producteurs de gaz de schiste américain vendaient à perte le gaz de schiste depuis plus de deux ans. Mais un embargo leur interdisait toute exportation. Ces producteurs de gaz ont fait pression sur B. Obama pour obtenir l'autorisation d'exporter le gaz de schiste afin de le vendre à un prix plus élevé à l'étranger que sur le sol américain. 

Que des entreprises comme Engie et Edf aient pu conclure des contrats il y a maintenant plus d'un an pour importer ce gaz est proprement scandaleux lorsqu'on sait que l'Etat est actionnaire de ces entreprises…



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Gaz de schiste : 6 fois plus de séismes au Texas


21.05.16. - Entre 2008 et 2015, le Texas triplait sa production pétrolière et multipliait par six l’occurrence des tremblements de terre enregistrés sur son territoire.

Selon une étude publiée dans la revue spécialisée Seismological Letters, il existerait un lien de causalité direct entre la fracturation hydraulique et l’activité sismique.

Pour les fins de l’étude, ils ont étudié 162 séismes d’une magnitude de 3 ou plus, soit le seuil minimal pour être ressenti par un être humain, survenus dans la région de 1975 à 2015. Ils ont trouvé que 26 % étaient presque certainement induits [par les activités de production pétrolière], 33% probablement induits, 28% possiblement induits et seulement 13% seraient d’origine tectonique.

En poussant les recherches afin de déterminer quelles régions enregistraient le plus de séismes, ils ont trouvé une corrélation entre la productivité pétrolifère d’un secteur et la fréquence des occurrences des tremblements de terre.

La manière de disposer des eaux utilisées lors de la fracturation hydraulique est pointée du doigt par les auteurs comme la principale responsable de l’augmentation de l’activité sismique : «Dans la majorité des cas, la séismicité associée aux développements de l’exploitation pétrolière non-conventionnelle provient de la disposition des eaux usées, et non du processus d’hydrofracturation lui-même

En effet, de grandes quantités d’eau mélangée à du sable et à des produits chimiques sont injectées dans le sol afin d’en extraire le pétrole. Dans certains états américains, les eaux usées sont réinjectées dans le sol. C’est notamment le cas au Texas. Ce procédé de disposition modifie la pression dans les couches souterraines du sol et est susceptible d’en augmenter la séismicité.

 

 


isa77_Jouarre's insight:

Encore l'argument de l'oeuf et de la poule. Ce n'est pas la fracturation hydraulique qui provoque les séïsmes mais le ré-enfouissement du liquide de fracturation. Certes!

Mais s'il n'y avait pas de fracturation hydraulique il n'y aurait pas non plus de liquide de fracturation (flowback) qui remonte à la surface, hyperpollué, qu'on ne sait pas dépolluer et qu'on cache sous le tapis en le réinjectant dans des puits devenus secs. 



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Gaz de schiste : une hypocrisie française - Valeurs Actuelles

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Valeurs Actuelles

Gaz de schiste : une hypocrisie française
Valeurs Actuelles
Ailleurs dans le monde, il est extrait du fond de la Terre, plus précisément des roches sédimentaires imperméables, appelées “schistes”, principalement des argiles et des marnes noires (shale en anglais, improprement traduit par “schiste”). Pourtant ...

TAFTA, Une fuite révèle que la France propose d’institutionnaliser discrètement l’ISDS en Europe

Gaz de Schistes Provence - Vie, 20/05/2016 - 00:13

Paris/Amsterdam/Berlin/Bruxelles/Vienne – Communiqué de presse
19 mai 2016
http://aitec.reseau-ipam.org/spip.php?article1550

Au mépris de l’opinion de millions de citoyens opposés à l’ISDS en Europe, le gouvernement français et 4 autres États membres [1] – soit deux gouvernements officiellement hostiles à l’ISDS – ont engagé depuis deux mois des manœuvres sournoises pour institutionnaliser l’ISDS à travers l’Union européenne.

D’après un “non-paper” obtenu par plusieurs organisations de la société civile du réseau Seattle to Brussels [2], dont l’AITEC, des représentants de 5 États membres de l’UE (France, Allemagne, Autriche, Finlande et Pays-Bas), dont la France, ont communiqué le 7 avril dernier une proposition au Comité de politiques commerciales du Conseil de l’UE qui dans les faits re-créerait un traité plurilatéral de protection des investisseurs à l’intérieur de l’UE. Une manœuvre consécutive, de façon étrange, à une proposition très semblable de l’organisation Business Europe, formulée dans une lettre datant de février dernier envoyée notamment au DG de la Direction des marchés financiers de la Commission.

Les pays d’Europe occidentale et ceux d’Europe centrale et orientale qui sont par la suite devenus membres de l’UE, avaient conclu des dizaines de traités bilatéraux d’investissement après a chute de l’empire soviétique.

La Commission européenne assure que ces TBI entrent en contradiction avec le droit de l’UE, créent une discrimination entre les États membres et les acteurs économiques, et devraient être supprimés. Mais faute qu’un terme leur ait été imposé, des entreprises de plusieurs membres de l’UE ont entre temps attaqué les politiques d’autres gouvernements de l’UE devant des tribunaux d’arbitrage, des centaines de fois.

La proposition des 5 pays mettrait donc un terme à ces TBI “intra-UE” par l’absurde : elle créerait un méga-accord d’investissement “intra-UE” qui élargirait les privilèges octroyés par ces accords à toutes les entreprises de l’UE.

Pour Amélie Canonne, présidente de l’AITEC, membre du réseau S2B, “cette proposition institutionnaliserait l’ISDS dans toute l’UE, et donnerait un pouvoir délirant à toutes les entreprises qui estiment que les réglementations publiques sur l’environnement, l’alimentation et le travail représentent des entraves systématiques à leurs profits”. Elle poursuit : “En dépit des règles du marché intérieur, cette proposition donnerait aux entreprises étrangères le choix des normes et de la juridiction à saisir”.

En proie aux critiques, alors qu’il semble déterminé à promouvoir l’agenda des lobbies industriels et financiers, le gouvernement français s’enfonce quant à lui dans la voie hypocrite : réintroduire par la fenêtre l’ISDS qu’il a fait semblant de chasser par la porte en prétendant œuvrer à la création d’un mécanisme “totalement nouveau”.

Lucile Falgueyrac, du réseau S2B, confirme : “Le système ISDS repose sur un mécanisme d’arbitrage à sens unique, qui multiplie les conflits d’intérêt et dont l’essence consiste à ponctionner les budgets publics pour offrir une assurance tous-risques aux investisseurs”. Sur le fond, la “réforme” défendue par la DG Commerce de l’UE et par France, relevait de la mystification. L’épisode actuel montre une fois de plus que le gouvernement français ne travaille pas à l’amélioration du système, mais à son l’expansion, en Europe comme avec ses “partenaires” transatlantiques.

Lire l’analyse du Réseau Seattle to Brussels

 

[1] 1. Allemagne, Autriche, Finlande et Pays-Bas

[2]

[3]2. http://www.s2bnetwork.org/intra-eu-bits-affgn-proposal/

 

— Amélie CanonneAITEC+33 (0)6.24.40.07.06Skype : [email protected]http://aitec.reseau-ipam.orghttp://collectifstoptafta.orghttp://www.libre-echange.info


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