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STOP et NON AUX HYDROCARBURES DE SCHISTES ! (agglutination)

«Sur les retombées des gaz de schiste, il ne faut pas rêver»


15.04.16. - Thomas Spencer, coauteur d’une étude sur les hydrocarbures, doute de leur potentiel économique, comme l’atteste l’arrêt par Total des recherches en Pologne.

L’aventure polonaise de Total ferait-elle pschitt ? Débarqué en 2011 pour y prospecter des gaz de schiste, le pétrolier n’y a plus de permis de forage ou de concessions après l’annonce de l’arrêt de ses explorations à Chelm, dans le sud-est du pays. Après les retraits d’autres géants du secteur, comme ExxonMobil ou l’italien Eni, la Pologne déçoit les pétroliers qui à ce jour n’y ont pas rencontré l’eldorado attendu (lire ci-contre). «Le champ de Chelm ne permet pas une exploitation industrielle, indiquait-on hier chez Total, mais cela ne veut pas dire que le bassin polonais, comme le britannique, n’a pas de potentiel. Notre activité s’arrête momentanément, mais c’est une question de timing, nous restons candidats à d’autres permis d’exploration

Au-delà du cas polonais, la question de l’effet d’entraînement des gaz et pétrole de schiste sur la croissance reste posée. Y compris aux Etats-Unis, redevenus l’an passé le premier producteur mondial d’hydrocarbures grâce à l’essor du schiste. Mais il serait très exagéré d’y voir l’origine d’un miracle économique. D’abord parce que sa rentabilité n’est pas au rendez-vous. Avec des investissements colossaux et de bas prix de vente divisés par trois, les rendements restent décevants. Ensuite, parce que le gaz de schiste arrive à un pic et que sa production risque de décliner. Enfin, parce que son impact sur l’économie reste très limité et localisé, en termes de secteurs et d’emplois. C’est la conclusion d’un document «agnostique» de 60 pages, publié le 13 février par l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). L’un des coauteurs, Thomas Spencer, directeur du programme climat de cet institut de recherche lié à Sciences-Po, précise les résultats de l’étude.

Vous affirmez que les gaz de schiste ne sont même pas une panacée aux Etats-Unis, voilà qui va à contre-pied de ce qu’on a entendu jusqu’ici…

C’est un message que l’on n’entend pas très souvent, c’est vrai. Mais nous ne sommes pas seuls à le dire. Une étude de l’Université de Stanford, en Californie, datant de septembre démontre comme nous que l’impact de la «révolution» des gaz et pétrole de schiste sur la croissance sera marginale aux Etats-Unis. Notre estimation optimiste est que son effet à long terme sur le niveau du PIB du pays - et non son taux de croissance annuel - sera d’environ 0,84% entre 2012 et 2035. Soit moins de 0,04% de croissance supplémentaire par an, selon un calcul simple des Echos.Et cela malgré la chute spectaculaire du prix du gaz naturel aux Etats-Unis, qui n’est d’ailleurs pas viable à long terme : après avoir plongé jusqu’à 1,95 dollar par million de BTU (British Thermal Unit) début 2012, il est remonté à près de 5 dollars [3,6 euros, ndlr] en janvier. En fait, d’autres facteurs jouent bien plus sur la croissance et la compétitivité des Etats-Unis que les hydrocarbures de schiste, notamment la baisse du dollar par rapport au yuan chinois et à l’euro.

Vous démontrez que seuls certains secteurs bénéficient de cette «révolution».

Oui, l’impact sur le secteur manufacturier a été minimal. En fait, la baisse du prix du gaz aux Etats-Unis a profité aux industries qui en utilisent beaucoup comme matière première ou source d’énergie. Comme la pétrochimie, les fabricants d’engrais, de matériaux plastiques, d’aluminium, d’acier ou les raffineries pétrolières. L’ensemble de ces industries ne représente qu’environ 1,2% du PIB des Etats-Unis. Les exportations de celles-ci ont certes presque triplé entre 2006 et 2012, mais cela n’a pas suffi à enrayer l’aggravation du déficit commercial américain pour l’ensemble des produits manufacturiers. Les retombées économiques des gaz et pétrole de schiste pour les Etats-Unis sont donc très sectorielles. Et très locales : dans les Etats qui en produisent, la croissance du PIB n’est pas beaucoup plus élevée qu’ailleurs. Sauf pour le Dakota du Nord, dont l’économie est très réduite et où il n’y a pas beaucoup d’autres activités.

Les gaz de schiste n’ont-ils pas permis la création de 600 000 emplois aux Etats-Unis ?

En analysant les données du Bureau des statistiques du travail américain, nous parvenons plutôt à 100 000 emplois directs créés entre 2008 et fin 2013 dans la production de gaz et de pétrole et les services liés. Soit un impact très limité, sachant que la population active américaine compte 155 millions de personnes. Si l’on prend aussi en compte les emplois indirects, nous estimons les créations d’emplois à 400 000, soit 0,25% de la population active des Etats-Unis. D’autres études, comme celles du centre d’études IHS Cera, parviennent à un chiffre plus important, mais leurs méthodes de calcul sont peu transparentes.

Pour parvenir à créer 100 000 emplois directs, il a fallu forer beaucoup de puits…

Oui, 130 puits par mois en moyenne entre 2000 et 2010, rien que pour l’exploration. C’est une activité industrielle extrêmement intensive.

Que pourraient apporter les gaz et pétrole de schiste à l’Europe ?

Nous avons abordé ce sujet de façon agnostique en nous posant cette question : si on les exploitait sur le Vieux Continent, qu’est-ce que cela ferait ? La réponse est qu’il ne faut pas rêver, cela ne va pas changer la donne et surtout pas à court terme. Nous ne savons pas vraiment quelle est l’étendue de nos réserves exploitables. La Pologne, qui s’est lancée il y a quatre ans, compte aujourd’hui une cinquantaine de puits d’exploration. Mais la géologie ne semble pas aussi productive qu’aux Etats-Unis, les schistes sont plus profonds. Surtout, l’Europe est plus densément peuplée que les Etats-Unis, le terrain est bien plus fragmenté, les propriétaires privés n’ont pas intérêt à ce qu’on fore chez eux puisque le sous-sol ne leur appartient pas. Et la résistance locale est forte, regardez ce qui se passe au Royaume-Uni autour des premiers puits d’exploration.

Les pro gaz de schiste, comme la navigatrice française Maud Fontenoy, vantent la baisse des prix du gaz et l’indépendance énergétique…

Ce sont des arguments peu fondés sur une analyse robuste. Même dans les scénarios de production les plus optimistes, l’Europe restera très dépendante des importations de gaz et de pétrole. Si l’on considère un scénario moyen, à partir des estimations d’organisations, telles que l’agence internationale de l’énergie (AIE), les gaz de schiste pourraient alimenter de 3 à 10% de la demande européenne de gaz d’ici à 2030-2035. La dépendance aux importations d’énergie fossile continuera à croître et leurs prix resteront déterminés par les marchés internationaux. Tout miser sur les gaz de schiste est une stratégie dangereuse : non seulement cela ne résoudra pas notre problème de dépendance énergétique, mais se laisser séduire ainsi nous distrait, nous détourne des alternatives comme l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables.

Il n’y aurait donc aucun impact ?

Cela peut peut-être nous aider un tout petit peu, mais cela ne suffira en aucun cas à résoudre l’équation énergie-climat-compétitivité. Plusieurs études montrent que sur le long terme, le coût d’une transition basée sur l’efficacité énergétique, les renouvelables et d’autres sources d’énergie peu carbonées, est égal voire inférieur au «business as usual» basé sur les fossiles.


isa77_Jouarre's insight:

Un papier qui remet les pieds sur terre. Même avec scénario optimiste, l'exploitation des gaz de schiste en Europe apporterait moins de 3 à 10% des besoins actuels… Tout ça pour ça!



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Fracking : fonctionnement et enjeux


17.05.16. - Comment fonctionne la fracturation hydraulique ? Et quels sont les enjeux environnementaux de cette technique d'extraction ?
Les Munichois du studio de design Kurzgesagt font le point sur la question (en anglais avec sous-titres français). 


isa77_Jouarre's insight:

Pour ceux qui auraient manqué les nombreux épisodes précédents, Arte propose une vidéo pédagogique sur la Fracturation Hydraulique. Rien de nouveau, mais ça permet de “réviser” pour ceux qui auraient oublié leurs classiques!



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French expert: "US imports proposed ban raise questions"

16.05.16. - As France’s energy and environment minister Segolene Royal seeks a ban on shale gas imports from the US, Jean-Louis Schilansky, director of the Non-Conventional Hydrocarbons Center (CHNC) questions the feasibility of the proposal and its potential consequences in an interview with NGE. Schilansky also stresses the benefits of US imports for the European gas market. 

Mr Schilansky, Segolene Royal told lawmakers May 10 she is willing to find a “legal way” to prevent the import of non-conventional US LNG and asking French companies in contact wiith Cheniere Energy to look for other sources of supply producing only conventional gas. As an expert on issues related to shale gas developments, do you think her proposal is feasible giving the fact that half of the US LNG comes from shale gas resources?

First, let’s acknowledge that there is no difference between conventional and unconventional reserves. It’s the same product. In the US, they all go into the same pipes. There is no way to segregate shale gas from gas of other sorts of gas. It’s not a surprise. We knew that the US will export some of its gas resources. We have seen the construction of export terminals followed by the first exports. 

EDF and Engie, which signed contracts with Cheniere, see US LNG as an opportunity to diversify the supply.

If we are serious about not importing non-conventional resources, we may have to ban all gas imports from the US but shale gas is not just an American phenomenon, it’s getting global. Others countries will develop their own non-conventional resources. Relying on countries which are exporting only conventional gas may be possible today but what are we going to do if Russia or Algeria start producing shale gas? Stop imports from these two countries? A ban on US imports into France would raise questions for the future. Moreover, we should look if such a decision would be in conformity with European and international free trades agreements.

Gas suppliers including Russia, Norway and Algeria may be exporting only conventional resource but we should also look at the environmental conditions in which the Russian gas is produced and transported through thousands of kilometres of pipelines. If we are raising environment concerns, we’d better look at the broad picture.

US LNG may raise some concerns in France, it may also provide new opportunities with lower prices.  

How might the arrival of US LNG reshape the gas market in Europe or “disrupt the old order” as Cheniere's Vice President for Strategy Andrew Walker recently argued during a conference organised by the Atlantic Council in Washington DC on 28 April? 

The entry of a new competitor in the European gas market will undoubtedly have an impact on gas prices. First, it will be limited giving that US imports will represent a small part of all imports but if the volumes increase, and they certainly will, it’s going to reduce the energy bills for consumers.

Energy prices are regulated but they will include new transportation costs. US imports will likely create a new market balance with lower prices across the board: not just American imports but also from Russia and Norway. Don’t expect miracles either, as gas prices are already low in Europe. It going to be a problem for historic gas exporters to Europe. "A new order" may be a little bit exaggerated but still it’s a major development.

Europe is a priority for US exports with South America: Brazil has already received its first US LNG – then there will be imports to Asia, Japan in particular. The European market is very accessible."

Thank you very much, Mr Schilansk


isa77_Jouarre's insight:

Jean-Louis Schilansky profite des propos non réalistes de Ségolène Royal pour enfoncer le clou. On ne peut pas faire de différence entre gaz de schiste et gaz "conventionnel" une fois que le méthane est dans les tuyaux. Il en profite aussi pour donner un petit coup de pouce à Tafta, pour faire la publicité en général du gaz de schiste prétendant que si on interdit l'importation en provenance des Etats-Unis il faudra aussi interdire le gaz algérien et le gaz russe. Pour l'instant, mis à part les Etats-Unis aucun pays ne produit de gaz à l'aide de la fracturation hydraulique. 

Enfin l'argument financier ne semble pas l'argument principal aux yeux de J.-L. Schilansky. Oui, il y aura peut-être une baisse du prix du gaz mais pour cela il faudrait en importer beaucoup ! 



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La Nation Innue et les Élus de la Minganie sont contre la fracturation et l'industrialisation

20.05.16. - La Nation Innue et les Élus de la Minganie sont contre la fracturation et l'industrialisation pétrolière de l'Île d'Anticosti

Dans le cadre d'une conférence de presse conjointe tenue à Port-Menier le 20 mai 2016, les Chefs Innus et les Élus désirent affirmer fortement leur opposition à l'exploration et l'exploitation d'hydrocarbures sur l'Île d'Anticosti.

En effet, les Chefs Jean-Charles Piétacho de Ekuanitshit et Rodrigue Wapistan de Nutashkuan - pour la Nation Innue - accompagnés par des élus de la Minganie dont le préfet, Luc Noël, se sont rendus à l'Île pour soutenir M. John Pineault, maire de la municipalité de L'Île-d'Anticosti afin de réaffirmer haut et fort leurs désaccords au projet de la société Hydrocarbure Anticosti.

Ensemble, ils sont unanimes à refuser la fracturation hydraulique ainsi que tout forage pétrolier préparatoire proposé par Hydrocarbure Anticosti et exigent qu'aucuns travaux ne se réalisent autant en 2016 (forage de trois puits pétroliers) qu'en 2017 (fracturation).

Le plus important dans le message qu'ils ont transmis est que la fracturation et l'industrialisation pétrolière de l'Île d'Anticosti n'est pas pour eux une option de mise en valeur durable du territoire. Ils refusent l'exploitation éventuelle de ces hydrocarbures, et donc toute étape expérimentale pouvant y mener.

Enfin, notons qu'un protocole de rapprochement entre les Chefs de la Nation Innue et les élu(e)s nord-côtiers a été signé en mars 2015. Les signataires, Mme Micheline Anctil, présidente de l'assemblée des MRC de la Côte-Nord, pour les élu(e)s de la Côte-Nord et le Chef René Simon, pour la Nation Innue, supportent cette présente démarche.



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Pour Total, la France de doit pas interdire l’importation de gaz de schiste

20.05.16. - 

Le PDG de Total, Patrick Pouyanné, a déclaré que l'interdiction de l'importation du gaz de schiste en France serait une erreur stratégique. Il serait même enclin à lancer des forages dans le pays.    

Voilà une position qui tranche nettement avec les idées défendues par les anti gaz de schiste, Ségolène Royal en tête. Reçu pour une audition devant la Commission des Affaires économiques du Sénat, le grand patron de Total a tenu à réagir aux propos de la Ministre de l'Ecologie plus tôt en Mai. Ségolène Royal a en effet déclaré qu'elle cherchait des recours juridiques pour interdire l'importation du gaz de schiste en France. Sont ainsi visés EDF et Total qui ont conclu des accords d'achat du GNL américain (dont une partie est constituée de gaz de schiste) sur le long terme, les premières livraisons étant attendues pour ce mois de Juin. Mais pour Patrick Pouyanné, parvenir à interdire l'importation du gaz de schiste en France serait d'un côté bien complexe à réaliser (entrave à la liberté de commerce de l'OMC et ratification en vue du traiter de libre-échange UE-USA) et relèverait surtout d'une grave erreur stratégique. Il s'agirait ainsi selon l'homme d'affaires d' "une erreur pour l'industrie européenne qui gagnerait en compétitivité grâce à cette source d'énergie ". Au contraire, pour le dirigeant de Total, l'arrivée du gaz de schiste US est même "plutôt une bonne nouvelle pour l'industrie européenne. C'est plutôt un regain de compétitivité pour l'industrie  qui utilise du gaz, notamment pour l'industrie lourde".

Prêt à aller encore plus loin

Au cours du même entretien au Sénat, Patrick Pouyanné a même poussé le curseur un peu plus loin encore, en indiquant que Total serait tout à fait enclin à lancer des forages d'exploration pour jauger des réserves de gaz de schiste dans le pays. Total pourrait ainsi financer des puits dans le pays, notamment dans la région de Montélimar où la justice a finit par rendre le permis au groupe. Il propose même d'inclure l'FPEN (Institut français du pétrole énergies nouvelles) ainsi que le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières), deux institutions publiques.

Pouyanné cherche-t-il le clash ? Non, car selon lui, l'activité a beaucoup évolué depuis ses débuts, "Je ne sais pas s’il y a du gaz de schiste en France et ce n’est pas une posture de dire cela. Ceci étant, je suis prêt à financer une  exploration car ce débat repose sur de mauvaises bases". Des "mauvaises bases" qui sont en réalité dues à la très mauvaise réputation que le secteur a développé à ses tous débuts lorsque l'eau était gaspillée en quantités gigantesques et que des fuites étaient récurrentes dans les puits. Mais la donne a changé explique le patron de Total, aussi est-il temps pour lui de reposer très sérieusement la question de la recherche et de l'exploitation en France : "Le côté cow-boy des débuts aux Etats-Unis a été rationalisé. Nous recyclons aujourd’hui 98 % de l’eau utilisée et on fracture des puits depuis trente ans. Nous pouvons donner des assurances techniques" , juge-t-il. Selon lui, "la vraie question, c’est l’occupation de l’espace. Pour exploiter le gaz de schiste, il faut beaucoup de puits. Et là, il y a un vrai débat".


isa77_Jouarre's insight:

Gaz de schiste, le retour ! Après avoir dit que le permis de Montélimar ne l'intéressait pas, Patrick Pouyanné semble maintenant être devenu l'un des chevaliers, assumé, pro-gaz de schiste, et pro-Tafta. Lisons jusqu'au bout son interview Pour exploiter le gaz de schiste il faut beaucoup de puits et là, il y a un vrai débat”.

Beaucoup de puits cela veut dire mitage d'un territoire, nuisances sonore, lumineuse. Détérioration des routes, dévalorisation des habitations et … multiplication des risques environnementaux de toute nature. Plus on fait de puits plus on multiplie les risques… 



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Au Texas, six fois plus de séismes depuis l’extraction du pétrole et gaz de schiste

19.05.16. - La fréquence des séismes dus à l’activité humaine a fortement progressé dans l’Etat du Sud des Etats-Unis, riche en hydrocarbures, révèle une étude scientifique.

Depuis 2008, le Texas a triplé sa production combinée de gaz et de pétrole. Dans la même période, la moyenne annuelle de séismes a été multipliée par six, passant de 2 à 12 secousses d’une magnitude égale ou supérieure à 3, le seuil à partir duquel un séisme est ressenti par l’être humain. Selon une étude publiée mardi 17 mai dans la revue Seismological Research Letters, un lien direct est établi entre l’activité sismique et l’exploitation de gaz et pétrole de schiste. Mais l’impact des activités pétrolières et gazières sur l’activité sismique remonte bien avant 2008, révèle également l’étude. Le secteur des hydrocarbures provoque des séismes dans l’Etat texan depuis 1925.

 

Les chercheurs, menés par le sismologue Cliff Frohlich de l’université du Texas, ont comparé la survenue des séismes et les activités pétrolières. En observant plusieurs facteurs (données géographiques, indicateurs de profondeur, etc.), ils ont mesuré la probabilité, pour chaque séisme, d’être « induit », c’est-à-dire provoqué par l’homme. Résultats : sur les 162 séismes d’une magnitude supérieure à 3 relevés au Texas depuis 1975, « 42 (26 %) sont presque certainement induits, 53 (33 %) sont probablement induits, 45 (28 %) sont possiblement induits, et seuls 21 sont tectoniques [donc d’origine naturelle] ».

 

Au fil des décennies, les technologies utilisées par l’industrie du pétrole ont évolué. Des premiers forages, on est passé progressivement à l’injection massive d’eau dans le sous-sol afin de faire remonter le pétrole. […] le Texas joue un rôle de fer de lance en produisant plus d’un tiers du pétrole brut américain.

L’étude publiée le 17 mai relie chacune de ces technologies à la survenance de séismes. Si l’augmentation des séismes depuis 2008 ne découle pas directement de la fracturation hydraulique, elle est clairement reliée à la gestion des eaux usées utilisées pour les besoins de la fracturation. […]

 

Une fois utilisées, que deviennent ces eaux usées ? « Dans certains pays, on les rejette dans des rivières, continue M. Thomas. Aux Etats-Unis, soit on les réutilise pour une nouvelle fracturation, soit on les réinjecte dans le sol afin de les stocker en profondeur. » Ce sont ces activités qui, en modifiant la pression et la sismicité du sous-sol, peuvent provoquer des séismes.

[…]

 « Dès qu’on perturbe le sous-sol, on provoque des instabilités, détaille François-Henri Cornet, géophysicien à l’université de Strasbourg. Et plus l’exploitation est profonde, plus les risques sismiques peuvent être importants. » Or, le gaz de schiste se trouve généralement à des profondeurs plus importantes dans le sous-sol que le gaz conventionnel.

Cette étude fait suite à un rapport publié en mars par l’Institut américain de géophysique (USGS), selon lequel environ sept millions d’Américains sont menacés par des séismes provoqués par l’homme, principalement dans les Etats de l’Oklahoma et du Texas.

 

Le lien entre séisme et fracturation hydraulique n’est pas une originalité texane. Il s’est vérifié dans les Etats de l’Ohio et de l’Oklahoma, et en territoire canadien. En Oklahoma, le risque sismique s’avère d’ailleurs beaucoup plus élevé qu’au Texas : en 2015, on y enregistre trois séismes de magnitude proche de 3 chaque jour. […]

 

L’Europe et la France sont également concernées par la problématique. « Même sans extraction de gaz de schiste, des séismes peuvent être provoqués par l’homme, développe Pierre Thomas. En France, le récent séisme de magnitude 4 enregistré dans les Pyrénées-Atlantiques peut être relié à l’activité gazière importante du bassin de Lacq. » Découvert dans les années 1950 et exploité jusqu’en 2013, ce gisement a alimenté en gaz naturel des foyers à travers toute la France. En réaction, une importante activité sismique s’est développée dans la région.

[…]

 



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Renoncer à importer du gaz de schiste serait “une erreur”


18.05.16. - Interdire l'importation de gaz de schiste américain en Europe serait "une erreur" pour l'industrie européenne, qui gagnerait en compétitivité grâce à cette source d'énergie, a estimé mercredi le PDG du géant français du pétrole Total, Patrick Pouyanné.

"Une erreur pour l'industrie européenne". "On va en acheter, dans un an ou deux", a déclaré Patrick Pouyanné à propos du gaz de schiste lors d'une audition devant la commission des Affaires économiques du Sénat. "On prévoit d'importer du gaz américain en Europe ou d'ailleurs dans le monde, c'est un marché mondial. (...) Je ne sais pas quand on parle de traité transatlantique, de libre-échange, comment on fait pour empêcher le gaz de circuler." "Ce serait une erreur pour l'industrie européenne", a-t-il poursuivi, estimant que l'arrivée "en masse" du GNL américain entraînerait une baisse des prix du gaz. "C'est plutôt une bonne nouvelle pour l'industrie européenne (..) C'est plutôt un regain de compétitivité pour l'industrie européenne qui utilise du gaz, notamment pour l'industrie lourde", a-t-il ajouté.

Ce qu'a demandé Ségolène Royal. La ministre française de l'Environnement et de l'Énergie, Ségolène Royal, avait indiqué le 10 mai à l'Assemblée nationale vouloir "examiner juridiquement" comment interdire l'importation de gaz de schiste en France, alors que sa principale technique d'extraction, la fracturation hydraulique, est interdite sur le territoire depuis 2011 pour des raisons environnementales. Le lendemain, elle avait écrit aux dirigeants d'EDF et d'Engie pour leur demander de "renoncer" à l'avenir à importer ce gaz, après des critiques soulevées par la signature de contrats d'importation de gaz naturel liquéfié (GNL) américain, dont une partie provient de gisements de schiste.

 
isa77_Jouarre's insight:

Les propos du PDG de Total ont le mérite d'être clairs. On y apprend qu'il est pour l'importation du gaz de schiste, qu'il est pour TAFTA, qu'il croit encore dans l'avenir de l'industrie lourde en Europe…



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Le Portugal reçoit également du gaz de schiste américain


21.05.16. - Contrairement à ce qui se passe en France, une livraison de gaz naturel liquéfié américain est arrivée au Portugal, dans une relative indifférence.

C'est en début de mois que la toute première cargaison de GNL issu du gaz de schiste américain a été livré au Portugal. Il s'agissait même d'une première au niveau européen. C'est dans le sud lusitanien que la cargaison a été perçue par Galp Energia, groupe pétro-gazier.

 

Une semaine de consommation

Le méthanier au nom exotique de Creole Spirit a donc livré l'équivalent d'une "semaine de consommation du Portugal soit 2% de la consommation totale du pays l'an dernier" selon le communiqué du groupe portugais. En clair, un térawattheure de GNL a été réceptionnée auprès du bateau qui avait chargé, sur l'ordre du groupe texan Cheniere Energy, sa cargaison au port de Sabine Pass en Louisiane. Un porte-parole de la société portugaise a précisé que cette importation de gaz de schiste américain "qui représente environ 1% des achats de gaz annuels de Galp Energia", était "destinée aux clients de la péninsule ibérique."

Cette livraison n'est pas la seule prévue puisque prochainement, et du moins sur le principe tant que le gouvernement n'aura pas trouver un moyen de contester le contrat, les groupes français Engie et EDF devraient également en réceptionner. En Angleterre, c'est le groupe BP qui s'est montré le plus rapidement intéressé.

 

Le gaz de schiste redevient intéressant

Plus difficile à collecter et donc plus cher, le gaz de schiste a connu un moment de disgrâce suite à l'effondrement du cours du baril de brent. Alors que le cours du pétrole tend, doucement, à remonter, l'exploitation du gaz de schiste redevient donc économiquement viable. C'est donc tout naturellement les Etats-Unis, premier pays producteur qui a ouvert le bal des exportations, dans un premier temps vers l'Argentine et l'Inde. Au niveau européen, la Norvège a bénéficié d'une livraison américaine d’éthane liquéfié.

Un temps intéressé, l'Asie semble freiner sur le sujet. Le ralentissement économique chinois combiné à la relance des réacteurs nucléaires japonais tend ces deux géants à se détourner, du moins pour le moment, de cette énergie. Quant à l'Europe, en dépit de certaines déclarations comme en France, les dirigeants y voient l'occasion de réduire leur dépendance au gaz russe en diversifiant leur méthode d'approvisionnement et espèrent faire ainsi, marcher la concurrence et bénéficier d'une réduction des prix.


isa77_Jouarre's insight:

L'importation du gaz de schiste américain n'a strictement rien à voir avec la remontée éventuelle du prix du baril de pétrole!

Les producteurs de gaz de schiste américain vendaient à perte le gaz de schiste depuis plus de deux ans. Mais un embargo leur interdisait toute exportation. Ces producteurs de gaz ont fait pression sur B. Obama pour obtenir l'autorisation d'exporter le gaz de schiste afin de le vendre à un prix plus élevé à l'étranger que sur le sol américain. 

Que des entreprises comme Engie et Edf aient pu conclure des contrats il y a maintenant plus d'un an pour importer ce gaz est proprement scandaleux lorsqu'on sait que l'Etat est actionnaire de ces entreprises…



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Gaz de schiste : 6 fois plus de séismes au Texas


21.05.16. - Entre 2008 et 2015, le Texas triplait sa production pétrolière et multipliait par six l’occurrence des tremblements de terre enregistrés sur son territoire.

Selon une étude publiée dans la revue spécialisée Seismological Letters, il existerait un lien de causalité direct entre la fracturation hydraulique et l’activité sismique.

Pour les fins de l’étude, ils ont étudié 162 séismes d’une magnitude de 3 ou plus, soit le seuil minimal pour être ressenti par un être humain, survenus dans la région de 1975 à 2015. Ils ont trouvé que 26 % étaient presque certainement induits [par les activités de production pétrolière], 33% probablement induits, 28% possiblement induits et seulement 13% seraient d’origine tectonique.

En poussant les recherches afin de déterminer quelles régions enregistraient le plus de séismes, ils ont trouvé une corrélation entre la productivité pétrolifère d’un secteur et la fréquence des occurrences des tremblements de terre.

La manière de disposer des eaux utilisées lors de la fracturation hydraulique est pointée du doigt par les auteurs comme la principale responsable de l’augmentation de l’activité sismique : «Dans la majorité des cas, la séismicité associée aux développements de l’exploitation pétrolière non-conventionnelle provient de la disposition des eaux usées, et non du processus d’hydrofracturation lui-même

En effet, de grandes quantités d’eau mélangée à du sable et à des produits chimiques sont injectées dans le sol afin d’en extraire le pétrole. Dans certains états américains, les eaux usées sont réinjectées dans le sol. C’est notamment le cas au Texas. Ce procédé de disposition modifie la pression dans les couches souterraines du sol et est susceptible d’en augmenter la séismicité.

 

 


isa77_Jouarre's insight:

Encore l'argument de l'oeuf et de la poule. Ce n'est pas la fracturation hydraulique qui provoque les séïsmes mais le ré-enfouissement du liquide de fracturation. Certes!

Mais s'il n'y avait pas de fracturation hydraulique il n'y aurait pas non plus de liquide de fracturation (flowback) qui remonte à la surface, hyperpollué, qu'on ne sait pas dépolluer et qu'on cache sous le tapis en le réinjectant dans des puits devenus secs. 



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Samedi 21 mai 2016 à 11 h 04 - Entre 2008 et 2015, le Texas triplait sa production pétrolière et multipliait par six l'occurrence des tremblements de terre enregistrés sur son territoire. Ne manquez pas la diffusion de l'Aperçu de l'été, le 24 mai, dès ...

Le Portugal reçoit également du gaz de schiste américain - Le Gaz

Google actu "Schiste" - Sáb, 21/05/2016 - 17:45

Le Gaz

Le Portugal reçoit également du gaz de schiste américain
Le Gaz
Contrairement à ce qui se passe en France, une livraison de gaz naturel liquéfié américain est arrivée au Portugal, dans une relative indifférence. C'est en début de mois que la toute première cargaison de GNL issu du gaz de schiste américain a été ...

Gaz de schiste : une hypocrisie française - Valeurs Actuelles

Google actu "Schiste" - Vie, 20/05/2016 - 16:56

Valeurs Actuelles

Gaz de schiste : une hypocrisie française
Valeurs Actuelles
Ailleurs dans le monde, il est extrait du fond de la Terre, plus précisément des roches sédimentaires imperméables, appelées “schistes”, principalement des argiles et des marnes noires (shale en anglais, improprement traduit par “schiste”). Pourtant ...

TAFTA, Une fuite révèle que la France propose d’institutionnaliser discrètement l’ISDS en Europe

Gaz de Schistes Provence - Vie, 20/05/2016 - 00:13

Paris/Amsterdam/Berlin/Bruxelles/Vienne – Communiqué de presse
19 mai 2016
http://aitec.reseau-ipam.org/spip.php?article1550

Au mépris de l’opinion de millions de citoyens opposés à l’ISDS en Europe, le gouvernement français et 4 autres États membres [1] – soit deux gouvernements officiellement hostiles à l’ISDS – ont engagé depuis deux mois des manœuvres sournoises pour institutionnaliser l’ISDS à travers l’Union européenne.

D’après un “non-paper” obtenu par plusieurs organisations de la société civile du réseau Seattle to Brussels [2], dont l’AITEC, des représentants de 5 États membres de l’UE (France, Allemagne, Autriche, Finlande et Pays-Bas), dont la France, ont communiqué le 7 avril dernier une proposition au Comité de politiques commerciales du Conseil de l’UE qui dans les faits re-créerait un traité plurilatéral de protection des investisseurs à l’intérieur de l’UE. Une manœuvre consécutive, de façon étrange, à une proposition très semblable de l’organisation Business Europe, formulée dans une lettre datant de février dernier envoyée notamment au DG de la Direction des marchés financiers de la Commission.

Les pays d’Europe occidentale et ceux d’Europe centrale et orientale qui sont par la suite devenus membres de l’UE, avaient conclu des dizaines de traités bilatéraux d’investissement après a chute de l’empire soviétique.

La Commission européenne assure que ces TBI entrent en contradiction avec le droit de l’UE, créent une discrimination entre les États membres et les acteurs économiques, et devraient être supprimés. Mais faute qu’un terme leur ait été imposé, des entreprises de plusieurs membres de l’UE ont entre temps attaqué les politiques d’autres gouvernements de l’UE devant des tribunaux d’arbitrage, des centaines de fois.

La proposition des 5 pays mettrait donc un terme à ces TBI “intra-UE” par l’absurde : elle créerait un méga-accord d’investissement “intra-UE” qui élargirait les privilèges octroyés par ces accords à toutes les entreprises de l’UE.

Pour Amélie Canonne, présidente de l’AITEC, membre du réseau S2B, “cette proposition institutionnaliserait l’ISDS dans toute l’UE, et donnerait un pouvoir délirant à toutes les entreprises qui estiment que les réglementations publiques sur l’environnement, l’alimentation et le travail représentent des entraves systématiques à leurs profits”. Elle poursuit : “En dépit des règles du marché intérieur, cette proposition donnerait aux entreprises étrangères le choix des normes et de la juridiction à saisir”.

En proie aux critiques, alors qu’il semble déterminé à promouvoir l’agenda des lobbies industriels et financiers, le gouvernement français s’enfonce quant à lui dans la voie hypocrite : réintroduire par la fenêtre l’ISDS qu’il a fait semblant de chasser par la porte en prétendant œuvrer à la création d’un mécanisme “totalement nouveau”.

Lucile Falgueyrac, du réseau S2B, confirme : “Le système ISDS repose sur un mécanisme d’arbitrage à sens unique, qui multiplie les conflits d’intérêt et dont l’essence consiste à ponctionner les budgets publics pour offrir une assurance tous-risques aux investisseurs”. Sur le fond, la “réforme” défendue par la DG Commerce de l’UE et par France, relevait de la mystification. L’épisode actuel montre une fois de plus que le gouvernement français ne travaille pas à l’amélioration du système, mais à son l’expansion, en Europe comme avec ses “partenaires” transatlantiques.

Lire l’analyse du Réseau Seattle to Brussels

 

[1] 1. Allemagne, Autriche, Finlande et Pays-Bas

[2]

[3]2. http://www.s2bnetwork.org/intra-eu-bits-affgn-proposal/

 

— Amélie CanonneAITEC+33 (0)6.24.40.07.06Skype : [email protected]http://aitec.reseau-ipam.orghttp://collectifstoptafta.orghttp://www.libre-echange.info


La France promeut l’arbitrage privé du Tafta au sein même de l’Europe

Gaz de Schistes Provence - Jue, 19/05/2016 - 22:07

LE MONDE | 19.05.2016 à 06h45 • Mis à jour le 19.05.2016 à 10h47 | Par Maxime Vaudano

 

La France, hérault de la lutte pour un Tafta plus équitable et contre des tribunaux privés au service des multinationales ? Cette image que le gouvernement tente de renvoyer depuis quelques semaines risque d’être mise à mal par un document confidentiel consulté par Le Monde, dans lequel un groupe de cinq pays européens, dont la France, propose l’instauration d’une juridiction d’exception européenne au service des entreprises souhaitant attaquer les décisions des Etats.

Ce document de travail rédigé par la France, l’Allemagne, l’Autriche, la Finlande et les Pays-Bas, obtenu par le réseau militant Seattle to Brussels, a été transmis le 7 avril au Conseil des ministres européens. Il répond à l’offensive lancée à l’été 2015 par la Commission européenne pour abroger les quelque 200 traités d’investissement bilatéraux toujours en vigueur entre les « anciens » et les « nouveaux » Etats-membres de l’Union européenne, issus des élargissements récents.

L’institution bruxelloise juge ces accords non seulement inutiles – car le marché unique a déjà uniformisé les règles d’investissement entre les Vingt-Huit –, mais surtout incompatibles avec le droit européen – car générateurs de discriminations entre eux.

Menacés plus ou moins directement de sanctions par la Commission pour avoir conservé ces traités obsolètes, conclus dans les années 1990, ces cinq pays se disent prêts à les abroger, à condition qu’un nouveau régime harmonisé de protection des investissements leur succède.

« Ni utile ni nécessaire », disait la France

Et c’est là que le bât blesse. Car le quintet ne se contente pas de réclamer un cadre législatif clarifié. Il souhaite sauver le mécanisme de règlement des différends investisseurs-Etats, une juridiction arbitrale privée vers laquelle les entreprises peuvent se tourner en lieu et place des tribunaux nationaux. Plus connu sous son acronyme anglais ISDS (investor-state dispute settlement), ce système est l’un des volets les plus controversés du traité transatlantique Tafta/TTIP, en négociation entre l’UE et les Etats-Unis.

Tafta, ISDS : qu’est-ce que c’est ?

Le Tafta, ou TTIP, est une grande négociation de libre-échange entamée en 2013 par l’Union européenne et les Etats-Unis. Ses détracteurs, de plus en plus nombreux, craignent qu’elle abaisse les normes sanitaires et environnementales, tandis que ses promoteurs estiment qu’une intensification du commerce transatlantique pourrait créer de la croissance et faciliter la vie des entreprises.

Lire aussi :   Si vous n’avez rien suivi au Tafta, le grand traité qui effraie

L’ISDS, ou « investor-state dispute settlement », est un mécanisme arbitral présent dans de nombreux accords internationaux d’investissement, qui protège les entreprises d’abus de droit perpétrés par les Etats où elles s’installent. Dans la pratique, plusieurs décisions ont tendu à remettre en cause les législations environnementales, sociales ou sanitaires des Etats qui allaient à l’encontre des intérêts de certaines entreprises.

Lire aussi : Mythes et réalités sur les tribunaux d’arbitrage du traité transatlantique

Pourquoi conserver un tel système arbitral hors-sol, dont les sentences jugées contraires au droit européen se sont multipliées au cours des dernières années ? Pourquoi ne pas profiter de cette remise à plat pour se débarrasser de ce mécanisme que la France avait qualifié l’an passé de « ni utile ni nécessaire » dans le cadre des négociations transatlantiques ?

L’argumentaire déployé ressemble à celui adressé par le lobby européen de l’industrie Business Europe à la Commission européenne en février, comme le souligne Seattle to Brussels. Le maintien de l’ISDS serait justifié par le fait que « les systèmes judiciaires nationaux peuvent susciter des préoccupations en termes de lenteur des procédures, de qualité du système judiciaire et de perception de l’indépendance judiciaire », de même que les « administrations publiques » et les « environnements d’affaires » de certains Etats-membres. Les nouveaux entrants d’Europe centrale et orientale, indirectement pointés du doigt, apprécieront.

Autre argument déployé dans le document : si les Européens renonçaient à de tels mécanismes en interne, « il serait d’autant plus difficile de plaider en [leur] faveur » dans les négociations commerciales en cours avec leurs partenaires extérieurs, tant avec les pays en développement qu’avec les Etats-Unis. Pire : cela pourrait créer « un avantage compétitif pour les investisseurs étrangers », qui bénéficieraient d’une meilleure protection sur le sol européen que leurs homologues européens.

Un arbitrage vraiment amélioré ?

Au niveau institutionnel, la France et ses partenaires veulent officiellement saisir l’occasion pour mettre en oeuvre l’« investment court system » (ICS), un ISDS nouvelle version élaboré fin 2015, que l’Europe essaie d’imposer aux Etats-Unis dans les négociations transatlantiques. Celui vise à muscler les garde-fous contre les dérives du système arbitral, qui menace parfois les politiques publiques sanitaires ou environnementales des gouvernements au nom de la « protection des investissements ».

Problème : plutôt que de créer une nouvelle cour permanente ex nihilo où ils auraient les mains libres, le groupe des cinq privilégie la rapidité en suggérant d’adosser le futur mécanisme à la Cour permanente d’arbitrage (CPA) de La Haye. Or, d’après Florian Grisel, chercheur spécialiste de l’arbitrage international à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense, aucun des grands principes de l’ICS ne saurait trouver sa place dans cette institution au cadre très contraint : impossible de substituer aux arbitres ad hoc des juges permanents réputés plus impartiaux, de leur interdire d’exercer en parallèle des activités d’avocat, de renforcer leurs règles d’éthique pour limiter les conflits d’intérêts, et encore moins d’instaurer un mécanisme d’appel des décisions. « Il est donc possible que cela ne change absolument rien au système actuel d’ISDS », souligne l’universitaire.

« Peut-être que cette voie sera trop compliquée », reconnaît-on timidement au Quai d’Orsay, sans pour autant s’avouer vaincu. Pour la France, il est de toute façon « trop tôt » pour savoir si ces exigences seront techniquement applicables, et politiquement acceptables pour les Vingt-Huit.

Le document complet obtenu par le réseau Seattle to Brussels :

https://www.scribd.com/embeds/313126753/content?start_page=1&view_mode=scroll&access_key=key-lUAFay8GQz14DoAugAAU&show_recommendations=true Les traités d’investissement intra-européens conservés par la France

Selon la base de données du quai d’Orsay, la France est toujours liée par des traités bilatéraux d’investissement avec sept Etats ayant récemment adhéré à l’UE : la Bulgarie, la Pologne, la Hongrie, l’Estonie, la Lituanie, la Lettonie et la Slovénie.

Seuls deux Etats-membres européens ont mis fin à leur traités d’investissement intra-européens : l’Italie et l’Irlande.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/05/19/la-france-promeut-l-arbitrage-prive-du-tafta-au-sein-meme-de-l-europe_4921900_4355770.html#eUXC12t4muy2E8m1.99


NON à l'importation de gaz de schiste

COLLECTIF 07 STOP AU GAZ DE SCHISTE - Jue, 19/05/2016 - 12:14
NON à L'IMPORTATION DE GAZ DE SCHISTE

La France va désormais importer du gaz de schiste en provenance des Etats-Unis.

EDF et Engie (ex. GDF Suez) ont signé des contrats aux Etats-Unis leur permettant d'importer du gaz de schiste en France, sans que le gouvernement français, actionnaire majoritaire et de référence dans chacune de ces deux entreprises ne tente de les en empêcher.
Il faut savoir que les investissements des entreprises et des banques françaises dans le gaz de schiste (production, exploitation, services ou importations) sont encouragés et jugés de façon bienveillante par notre gouvernement.

Rappelons que faute de pouvoir investir dans le gaz de schiste en France, les compagnies pétrolières de notre pays, telles que TOTAL, ont largement investi dans le boum du gaz de schiste américain, au Nord comme au Sud de ce continent. Elles ont investi plus de 4 milliards de dollars de capitaux dans des projets d'exploitation d'hydrocarbures non conventionnels aux Etats-Unis.

La France va désormais importer du gaz de schiste en provenance des Etats-Unis,
Et pourtant, nous savons tous, gouvernants comme gouvernés, que les gaz et huiles de schiste et autres hydrocarbures non conventionnels sont une aberration économique, sanitaire et environnementale.
La preuve est que notre lutte a permis, en 2011, la promulgation de la loi Jacob interdisant la fracturation hydraulique.

De même avons-nous noté , il y a peu, que Madame Royal, Ministre de l'Environnement et de l'Energie, a réaffirmé que cette technique resterait interdite en France. Nous sommes donc bien tous d'accord.

La France va désormais importer du gaz de schiste en provenance des Etats-Unis.
Et pourtant, la France a présidé la COP21 sur les enjeux climatiques, et c'est sous sa gouverne que les 195 états représentés ont adopté un accord international qui pose le cadre d'une transition vers des économies bas-carbone, dans l'objectif de maintenir, si cela est encore possible, le réchauffement de notre Terre en deçà de 2°C.
Rappelons que les scientifiques les plus sérieux s'accordent pour affirmer que, dans cette optique, 80% des énergies fossiles ne doivent pas être extraits du sol.

La France va désormais importer du gaz de schiste en provenance des Etats-Unis
Mais le Collectif 07 continuera à affirmer haut et fort : NI ICI, NI AILLEURS.

En conséquence,il demande au gouvernement de se montrer cohérent et de tout mettre en oeuvre pour empêcher cette importation de gaz naturel américain extrait par la fracturation hydraulique.
Cela le mettrait en accord avec les engagements pris lors de la COP21 sur la transition énergétique et nous ferait entrer dans la voie vertueuse d'une véritable décarbonisation fondée sur la sobriété et l'efficacité énergétique.
N'oublions pas que nous sommes tenus, pour les générations futures, de préserver l'équilibre climatique, donc du vivant.

Largentière le 16 mai 2016

Télécharger le communiqué de presse (pdf 90 ko)

NO to shale gas import

COLLECTIF 07 STOP AU GAZ DE SCHISTE - Jue, 19/05/2016 - 12:00
NO to SHALE GAS IMPORT

France is going to import shale gas coming from the US.

EDF and Engie (former GDF Suez) signed contracts with US-based firms allowing importing shale gas in France, and the French government, major shareholder in both enterprises, did nothing to prevent them.

Keep in mind that, as they can't invest in shale gas exploitation in France, oil companies of France, like TOTAL, invested heavily in the America's shale boom, as well in the North as in the South of the continent. Together they invested more than 4 billion dollars in the exploitation of non-conventional hydrocarbons in the US.

France is going to import shale gas coming from the US.
And yet, all of us, governing as well as governed, know that shale gas and oil as well as all the other non-conventional hydrocarbons are an economic, environmental and health aberration. Proof is that our struggle permitted the adoption, in 2011, of the law prohibiting hydraulic fracturing, the law Jacob.

Likewise we noted that recently Mrs Royal, French Minister of Environment and Energy, reaffirmed that this technique is now prohibited in France and will be in the future as well. So we all agree about this point.

France is going to import shale gas coming from the US.
And still, France presided the COP21, the international conference on climate issues. It was under French leadership that the 195 represented countries adopted an international treaty which gives a framework for the transition towards low-carbon economies, aiming to keep –if still possible- global warming under 2°C. Bear in mind that scientists of the utmost integrity agree that, to reach this goal, 80% of the reserves of hydrocarbons shouldn't be extracted but stay where they are.

France is going to import shale gas coming from the US.
But the Collectif07 continues to claim high and clear : NOT HERE, NOT ELSEWHERE.

Consequently, the Collectif07 asks the French government to show coherence and do everything to prevent this import of American natural gas produced by means of hydraulic fracturing.
This action would put France in harmony with its engagements on energy-transition taken during the COP21, and would engage us on the virtuous path of real de-carbonization, based on efficiency and frugality in energy use.
Let's not forget that, for the sake of future generations, we're held to preserve the climate balance and so, life.

Largentière France, May 19th 2016

Download the Press release (pdf 90 ko)

Total reviendrait sur le gaz de schiste si ... Et oui, restons vigilants.

NON au Gaz de schiste83 (VAR) - Jue, 19/05/2016 - 09:08
Ce 18 mai, Patrick Pouyanné, le PDG de Total, était reçu par la commission des Affaires économiques du Sénat. Si le thème de l'audition était tourné globalement sur l'avenir de Total et son...

Total prêt à financer un puits d’exploration de gaz de schiste en France, si le gouvernement l’y autorise

Gaz de Schistes Provence - Mié, 18/05/2016 - 23:11
source: l’usine nouvelle

Ludovic Dupin ,

Publié le 18/05/2016 À 14H33

Total se dit prêt à financer un puits d’exploration de gaz de schiste sur son permis de Montélimar, éventuellement en s’associant à l’IFPEN et au BRGM. Par ailleurs, le pétrolier juge que l’interdiction des importations de gaz américain serait une erreur pour la compétitivité européenne. © L’Usine Nouvelle

Ce 18 mai, Patrick Pouyanné, le PDG de Total, était reçu par la commission des Affaires économiques du Sénat. Si le thème de l’audition était tourné globalement sur l’avenir de Total et son engagement dans les énergies nouvelles et l’électricité, notamment à travers le rachat du fabricant de batteries Saft, de nombreuses questions des élus ont porté sur le gaz de schiste. Total possède toujours un permis d’exploration, le permis de Montélimar (Drôme). D’abord abrogé par le gouvernement en 2011, la justice l’a rendu au pétrolier début 2016.

« Je ne sais pas s’il y a du gaz de schiste en France et ce n’est pas une posture de dire cela. (…) Ceci étant, je suis prêt à financer une  exploration car ce débat repose sur de mauvaises bases« , a affirmé le patron de Total. Aujourd’hui, la loi française interdit l’usage de la fracturation hydraulique, seule technologie permettant l’exploration et l’exploitation de ce gaz non conventionnel. Le PDG reconnaît que la prise d’un permis dans la zone très sensible de Montélimar a été mal gérée et que le groupe « a été pris par surprise » par l’opposition. Une fois que « c’est devenu une affaire d’Etat, il était compliqué de remettre de la raison« , selon lui.

Associer les instituts publics

« J’ai presque regretté que la justice nous ait rendu le permis de Montélimar« , s’amuse Patrick Pouyanné. Mais désormais, il souhaite apaiser ce sujet en rappelant que les puits forés en Pologne et celui foré au Pays-Bas n’ont pas donné les résultats escomptés. « Si un jour on me permet de forer un puits (en France), ce sera peut-être pour dire qu’il n’y a rien. Et s’il y en a (du gaz), nous pourrons alors discuter de ce que nous faisons« , explique-t-il. « Je suis prêt à prendre en charge un puits et, puisque la France aime les instituts publics, à donner une part à l’IFPEN (Institut français du pétrole énergies nouvelles) et au BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières)« .

Le grand patron écarte la question du danger de la technologie, qui s’est « beaucoup améliorée. Le côté cow-boy des débuts aux Etats-Unis a été rationalisé. Nous recyclons aujourd’hui 98 % de l’eau utilisée et on fracture des puits depuis trente ans. Nous pouvons donner des assurances techniques« , juge-t-il. Selon lui, « la vraie question, c’est l’occupation de l’espace. (Pour exploiter le gaz de schiste), il faut beaucoup de puits. Et là, il y a un vrai débat« .

Des importations à interdire ?

Mais il y a quelques années encore d‘ici à ce que Total tente d’extraire la moindre molécule de méthane issue d’un puits de gaz de schiste en France. Il y a un sujet plus immédiat : celui de l’importation, par les énergéticiens français dont Total, de gaz naturel liquéfié américain, qui contient une part de gaz non conventionnel. La ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, s‘en est émue et a annoncé son intention d’interdire les importations.

« Les molécules de gaz n’ont pas d’odeur ou de couleur (selon leur origine). Je ne sais pas comment empêcher le gaz américain de circuler alors que l’on parle de traité transatlantique« , ironise le grand patron. Puis il juge que l’interdiction de l’importation serait « une erreur pour l’industrie européenne car le prix du gaz européen baisse grâce au gaz  liquéfié américain« .

Ludovic Dupin


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